AAE : préparation à la guerre de haute intensité au niveau OTAN

La partie aérienne du programme OTAN annuel « Tactical Leadership Program » (TLP) prépare l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) aux missions massives en coalition dans un environnement hostile.

Elle se déroule à Albacete (Espagne) du 23 janvier au 14 février 2025. La préparation opérationnelle de l’AAE a été présentée à la presse le 9 janvier à Paris par le général Pierre Gaudillière, commandant la Brigade aérienne de l’aviation de chasse, et le lieutenant-colonel Julien Fond, officier de liaison à la mission de défense à Madrid.

Préparation opérationnelle « chasse ». Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient montrent que la bataille dans le ciel, depuis le ciel et vers le ciel revient en force et que la puissance militaire aérospatiale se trouve en première ligne, souligne le général Gaudillière. La Brigade aérienne de l’aviation de chasse (BAAC) compte 40 unités, 4.000 aviateurs, 240 avions de chasse et de reconnaissance et 20 sections de défense sol-air réparties sur 20 sites en France et à l’étranger. La défense sol-air, présente sur les différents théâtres et conflits en cours, a été intégrée à la BAAC au titre d’une cohérence de la maîtrise du ciel et d’une complémentarité d’action de la défense aérienne, du sol aux plus hautes couches de la stratosphère. L’entraînement, qui prépare à des engagements de plus en plus durs dans un environnement dégradé et évolutif, inclut le brouillage des systèmes d’information, pour que les pilotes accomplissent des missions sans GPS, et des contraintes sur la mécanique et la logistique. Dans la logique de la haute intensité, il s’agit de réfléchir à des procédures s’éloignant des normes du temps de paix et de les mettre en œuvre, comme le ravitaillement en kérozène d’un Mirage 2000 moteur tournant ou la pose manuelle de missiles sur les avions. La BAAC renforce sa crédibilité dans des exercices internationaux. Ainsi lors de la mission « Pégase 24 » dans la zone Indopacifique, son détachement a participé aux exercices « Arctic Defender » en Alaska et « Pitch Black » en Australie dans des conditions agressives très réalistes. « Ramstein Flag 2024 », en Grèce, a mis en œuvre près de 200 avions et des systèmes sol-air dans un contexte très complexe.

« Tactical Leadership Program ». Le TLP organise trois stages majeurs « chef de mission » pour des opérations comprenant plus de 30 aéronefs de tous types et des moyens terrestres et navals, indique le lieutenant-colonel Fond. Les missions portent sur la défense aérienne, la pénétration, la destruction de systèmes sol-air, le bombardement, le sauvetage, la défense sol-air, la reconnaissance et le soutien de troupes au sol. Le TLP organise aussi 12 stages sur la récupération et le sauvetage, la simulation pour les jeunes équipages, la formation spécifique au renseignement et l’acquisition de connaissances théoriques. La France participe au stage de janvier-février 2025 avec 20 avions et 1 système de simulation de menace sol-air Arpège. Les stagiaires effectuent une mission complète différente chaque jour, soit 12 heures de travail d’affilée décomposé en 4 heures de préparation, 4 heures d’exécution et 4 heures de « débriefing ». En 2009, la France a rejoint le TLP qui accumule près de 50 ans d’expérience et inclut l’Allemagne, le Danemark, la Belgique, la Grèce, l’Italie, le Pays-Bas, l’Espagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Capable de former près de 500 stagiaires par an, il est localisé en Espagne, qui le finance 20 % et jouit de bonnes conditions météorologiques permettant d’éviter toute annulation. Sa vaste zone d’entraînement est disponible quatre fois par an vis-à-vis du trafic aérien civil. Le TLP propose des scénarios incluant le cyber, l’espace et des composantes aériennes, maritimes, terrestres et forces spéciales. Le réalisme et la complexité sont accrus par l’intégration de menaces simulées dans des missions réelles. Toutefois le risque zéro n’existe pas. Ainsi le 26 janvier 2015 à Albacete, neuf aviateurs français sont morts dans un accident causé par un chasseur F16 grec.

Loïc Salmon

DGA et AAE : défense aérienne et anti-missile non intercontinental

Armée de l’Air et de l’Espace : retour d’expérience de « Pégase 2024 » en Indopacifique

Armée de l’Air : 9 morts, mais la vie de soldat continue après la « malchance technologique »




Armée de l’Air et de l’Espace : retour d’expérience de « Pégase 2024 » en Indopacifique

La mission « Pégase 2024 » dans la zone Indopacifique (27 juin-15 août) souligne la capacité de la France à déployer très loin une force aérienne, selon le triptyque Rafale, MRTT et A400 M. Le dispositif a mobilisé 480 aviateurs pendant 50 jours sur plus de 90.000 km et dans 13 pays.

Le général de division aérienne Guillaume Thomas, qui en a assuré le commandement tactique, a présenté un retour d’expérience à la presse, le 12 septembre 2024 à Paris. Pendant « Pégase 2024 », l’armée de l’Air et de l’Espace a maintenu ses engagements opérationnels et de sécurisation des Jeux Olympiques (26 juillet-11 août) et Paralympiques (28 août-8 septembre).

Montée en puissance. Pour la première fois, la mission « Pégase » a fait escale à Saint-Pierre-et-Miquelon (un seul A 400 M) à l’aller et à l’île de La Réunion au retour. Pour la première fois, elle a rejoint directement l’Australie avec une escale préalable au Japon. L’évolution d’avions de chasse dans le Pacifique-Nord s’avère difficile, en raison des grandes distances en mer et des conditions météorologiques. Les contingents allemand, espagnol et français sur avions tactiques A400 M ont participé à un exercice de sauvetage pour porter assistance à un équipage confronté à une éjection. Les aviateurs des trois pays membres du programme SCAF (système de combat aérien du futur) ont participé à la planification et à la conduite de « Pégase 24 », dans des pays jamais visités au préalable ou des zones différentes de celles où ils évoluent habituellement. Entre le Canada et l’Australie, le dispositif chasseurs et ravitailleurs a été « mixé », l’unité multinationale MRTT alimentant les Typhoon espagnols et les Rafale français. La maintenance des A 400 M a été « croisée » avec des mécaniciens allemands et français. Les missions aériennes en Indopacifique montent en puissance. La 1ère édition « Pégase 2018 » a mobilisé 3 Rafale, 1 MRTT et 1 A400 M pendant trois semaines avec des escales en in Inde, Malaisie, Indonésie et Australie, à Singapour et au Viêt Nam. La 2ème édition « Heifara 2021 » (3 Rafale, 2 MRTT et 2 A400 M), pendant trois semaines, a porté sur la rapidité jusqu’en Polynésie française en 40 heures et des escales aux États-Unis. La 3ème édition « Pégase 2022 » (3 Rafale, 2 MRTT et 2 A 400 M) a porté sur la rapidité et les opérations multi-domaines (terre, air, mer et espace) pendant trois semaines avec des escales en Inde, Indonésie et Australie et à Singapour. La 4ème édition « Pégase 2023 » a porté sur la masse du déploiement (10 Rafale, 5 MRTT et 4 A 400 M) pendant six semaines avec des escales en Inde, Indonésie, Australie et Corée du Sud et au Japon. La 5ème édition « Pégase 2024 » (7 Rafale, 5 MRTT et 5 A 400 M) a inclus une projection de la Force expéditionnaire conjointe franco-britannique avec 6 Typhoon britanniques, 3 Rafale, 3 MRTT et 4 A400 M depuis la France jusqu’en Australie avec deux étapes aux Émirats arabes unis et à Singapour.

Exercices interalliés. Pendant « Pégase 2024 », trois grands exercices ont permis l’entraînement en vue d’un conflit de haute intensité (détails dans l’article lié ci-dessous). « Arctic Defender » (6-18 juillet) s’est déroulé en Alaska dans une vaste zone permettant d’évoluer sans contrainte dans des modes supersoniques et à très basse altitude pour les Rafale (expérimentations de la dernière version F 4.1) et les Typhoon et avec des atterrissages sur des terrains sommaires pour les A400 M. « Pitch Black » (12 juillet-3 août) s’est déroulé en Australie sur une zone (60 % la superficie de la France) permettant l’engagement de 80 aéronefs en même temps. Des maintenances croisées entre techniciens australiens et français ont eu lieu sur les MTRTT. « Tarang Shakti », premier exercice aérien multinational en Inde avec les participations de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et de la Grande-Bretagne, a permis des maintenances croisées indiennes et françaises sur Rafale. Pour la première fois, les Philippines ont été incluses dans une mission « Pégase ».

Loïc Salmon

Armée de l’Air et de l’Espace : « Pégase 24 » en Indopacifique

Armée de l’Air et de l’Espace : missions « Heifara » et « Wakea » dans le Pacifique

Aéronautique militaire : technologie, stratégie et concurrence accrue




Armée de l’Air et de l’Espace : « Pégase 24 » en Indopacifique

La mission aérienne « Pégase 24 », qui se déroule dans la zone Indopacifique du 27 juin au 15 août 2024, réalise trois premières : participation de l’Allemagne, de l’Espagne et de la Grande-Bretagne ; déploiement des nations du projet SCAF ; projection de la Force expéditionnaire conjointe franco-britannique (CJEF).

Le volet opérationnel. « Pégase 24 » vise à entraîner la composante aérienne de la CJEF dans un contexte opérationnel de haute intensité, à renforcer l’interopérabilité de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) avec ses partenaires étrangers et à affirmer la liberté de navigation. La stratégie de la France en Indopacifique porte sur la protection de ses espaces souverains, la promotion du droit international et l’instauration de partenariats avec les pays riverains pour renforcer la stabilité régionale. Elle prend en compte les conséquences de la pandémie du Covid-19, l’accélération de la compétition entre les États-Unis et la Chine, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la reconfiguration au Sahel, les crises au Moyen-Orient et le changement climatique. Les territoires ultra-marins de la France constituent 9 Mkm2 de sa zone économique exclusive : Mayotte ; La Réunion ; Nouvelle-Calédonie ; Polynésie française ; Terres australes et antarctiques françaises ; Clipperton ; Saint-Pierre-et-Miquelon. En Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à La Réunion, 2 chasseurs Rafale, 1 avion de transport A400 M Atlas et 1 avion multi-trôles A330 MRTT Phénix participent à des interactions nationales. L’opération « Pacific Skies » déploie des avions (Rafale, Eurofighter Typhoon, A330 MRTT et A400 M) des pays membres du projet SCAF (Allemagne, Espagne et France), qui participent notamment à l’exercice « Arctic Defender » (6-17 juillet) en Alaska avec le Canada et les États-Unis. Cet exercice met en œuvre plus de 80 aéronefs, dont 4 Rafale au standard F 4.1, 3 A330 MRTT et 3 A 400 M, pour une préparation opérationnelle incluant vols supersoniques à très basse altitude, brouillage électromagnétique et menaces sol-air réelles et simulées. Par ailleurs, du 6 au 10 juillet, l’opération « Griffin Strike » met en œuvre la composante aérienne de la CJEF sous le contrôle du Centre air de planification et de conduite des opérations à Lyon-Mont Verdun. L’AAE y déploie 3 Rafale, 2 A 400 M et 2 A330 MRTT. Via les Émirats arabes unis et Singapour, tous les avions rallient l’Australie pour un entraînement d’entrée en premier sur un théâtre. Ils participent ensuite à l’exercice « Pitch Black » (12 juillet-3 août), qui accueille 2.500 participants et plus de 100 aéronefs de 17 pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Malaisie, Papouasie Nouvelle-Guinée, Philippines, Corée du Sud, Grande-Bretagne, Singapour et Thaïlande). Du 6 au 13 août, 3 Rafale et 1 A330 MRTT participent à « Tarang Shakti », premier exercice aérien multinational en Inde, où plus de dix nations sont invitées, avec des chasseurs, des avions de transport, des avions ravitailleurs, des avions de détection et de contrôle aéroporté (AWACS) et des drones.

Le volet diplomatique. L’escale au Canada permet de réaliser des interactions sur MRTT, en cours d’achat par Ottawa. Le haut niveau d’interopérabilité avec les États-Unis pour les doctrines, les procédures d’emploi et les moyens permet d’intervenir conjointement. L’implantation de Forces françaises aux Émirats arabes unis permet de mener des missions opérationnelles et logistiques. Outre l’achat d’A330 MRTT, d’hélicoptères Caracal et de missiles Aster 30, Singapour a participé à la lutte contre Daech au Levant (Rafale français ravitaillés par KC-135 singapouriens) et forme une partie de ses pilotes en France. L’Australie dispose de l’A330 MRTT et entraîne ses chasseurs F-35 avec les Rafale. L’Indonésie a acheté des Rafale, des A 400M et des sous-marins français. La France et la Nouvelle-Zélande participent à des actions humanitaires communes.

Loïc Salmon

Armée de l’Air et de l’Espace : mission « Pégase 2022 », projection vers l’Asie-Pacifique

Armée de l’Air et de l’Espace : « Skyros 2021 », mission en interalliés en Eurasie




Armée de l’Air et de l’Espace : 90 ans d’innovations en continu

L’innovation, processus évolutif plus ou moins long, cumule la prise de risques, pour ne pas subir celle de l’adversaire, et l’agilité intellectuelle pour déroger aux normes sclérosantes. Son succès dépend d’un contexte institutionnel facilitant le dialogue continu entre ses acteurs.

L’innovation, ainsi définie par le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), a fait l’objet d’un colloque organisé, le 18 janvier 2024 à Paris, par le Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA). Y sont notamment intervenus : le général d’armée aérienne Luc de Roncourt, inspecteur général des armées Air et Espace ; le général de brigade aérienne Emmanuel Boiteau, directeur du CESA ; le colonel Fabrice Imbo, chef du Centre d’analyses pour les opérations aériennes.

Travail d’équipe. Depuis l’Antiquité, l’innovation militaire a joué un rôle dans la conduite de la guerre, dans l’amélioration des tactiques et des armes, rappelle le général de Roncourt. Elle découle d’un processus technique, social ou opérationnel et souvent les trois en même temps. Les partenariats académiques dans les sciences économiques, sociales et « dures » (physique, mathématiques, astronomie, géologie et géographie) favorisent les capacités à apprendre les uns des autres. S’y ajoutent les partenariats industriels et opérationnels ainsi que les échanges internationaux. Toutes ces initiatives permettent de mettre en réseau les laboratoires des équipes chargées de l‘innovation. Une idée lumineuse ne suffit pas. Il s’agit de la faire adopter et la voir transformer la réalité pour qu’elle réussisse. L’innovation demande beaucoup de persévérance et d’audace, pour surmonter les préjugés, et d’intelligence pour se différencier sans s’aliéner le cadre institutionnel existant. Favoriser la créativité au sein de l’AAE consiste à imaginer des processus, la récompenser et, surtout, accepter le risque de l’échec, malgré une culture qui pousse à le limiter. Dans l’univers de l’AAE, fondé sur la science et la technologie, l’innovation s’impose dans la façon dont elle est utilisée pour créer un avantage. L’intelligence artificielle ajoute à la complexité et à l’incertitude du monde actuel, souligne le général de Roncourt. Son potentiel de rupture et de transformation nourrira la majeure partie de l’innovation. Facteur clé de la sécurité à très court terme, elle pourrait aboutir à un changement de nature de la guerre, dont elle transforme déjà la conduite. Il convient de se donner les moyens d’identifier les tendances émergentes, les besoins futurs, les nouveaux acteurs et les scénarios possibles d’un environnement sous tensions. L’innovation permet de concrétiser les visions futures, identifiées par la prospective, en proposant des solutions pour préparer l’avenir.

« Morane » et « Rapace ». Depuis la fin de la guerre froide (1991), indique le général Boiteau, le nombre d’avions de chasse a été divisé par 4 en Europe et par 2 aux États-Unis, alors que ceux des pays de l’Est et du Sud-Est ont été multipliés. Malgré la protection des systèmes sol-air longue portée, la sécurité des base aériennes se trouve contestée par la prolifération des drones. En outre, il s’agit de repenser la projection de force aérienne à l’heure de la contestation militaire de haute intensité. L’adaptation aux nouvelles menaces implique une rupture culturelle. Pendant trente ans, les moyens ont été regroupés dans une logique d’efficience (rapport entre ressources utilisées et résultats obtenus), entraînant la fermeture de bases. Des expérimentations, entreprises dès 2001, ont porté sur les ressources humaines, les munitions, le commandement et les moyens de communications pour aboutir au concept opérationnel « Morane » de base aérienne élargie. Ce dernier a été expérimenté en octobre 2023 avec le déploiement, sous très faible préavis, de trois chasseurs Rafale et d’un avion de transport tactique A400 M Atlas en Roumanie avec du matériel de maintenance, des équipements relatifs aux systèmes d’information et de communication, du matériel pour le Commando parachutiste de l’air N°10 et des équipements de protection individuelle contre les risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Grâce aux avions ravitailleurs MRTT, les différentes missions de projection « Pégase » vers la zone Indopacifique ont permis de dynamiser le réseau « Rapace » (Réseau aérien de points d’appui, de coopération et d’engagement), partagé avec d’autres nations, à Djibouti, aux Émirats arabes unis, à La Réunion, à Singapour, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et en Guyane. L’innovation a aussi porté sur la formation des mécaniciens et la navigabilité pour améliorer la sécurité aérienne en encadrant la traçabilité et les conditions de maintenance. Dans une mission, une patrouille aérienne conserve l’initiative si, dans un conflit de haute intensité, les satellites sont attaqués et les liaisons de communications brouillées. Depuis vingt ans, l’AAE a mis en place la gestion du risque opérationnel selon des normes particulières et exceptionnelles, définies à l’avance, afin de prendre la bonne décision au bon niveau de responsabilité.

Environnement du commandement. Dans un conflit, le cyber, le spectre électromagnétique et le champ informationnel se sont ajoutés aux milieux physiques, à savoir la terre, la mer et les airs, rappelle le colonel Imbo. Il s’agit donc d’en synchroniser les effets. Par exemple, des forces spéciales sont envoyées pour reconnaître une batterie de défense sol-air mobile, qui menace les Rafale arrivant sur une base aérienne. Une cyberattaque va la rendre inopérante et assurer une plus grande discrétion à l’action des forces spéciales. D’autres menaces consisteraient en des drones électromagnétiques, à la recherche de drones encore au sol, ou en un aveuglement de satellites dans l’espace. Malgré sa prolifération, le drone n’est plus un élément essentiel après deux ans de guerre entre la Russie et l’Ukraine, car l’utilisation du spectre électromagnétique permet d’en réduire l’utilisation. Dans le cyberespace, la temporalité entre en jeu. Une cyberattaque se prépare très en amont, afin d’exécuter uniquement les décisions politiques. Après l’attaque elle-même, l’adversaire va développer les moyens de s’en protéger, d’où l’importance de la temporalité et du niveau de décision. Le chef de guerre va affronter la démultiplication de tous les capteurs générant un accroissement exponentiel de données disponibles en sources ouvertes. Au début d’un conflit, il ne sera plus en mesure d’arriver à distinguer le vrai du faux et la pertinence avérée ou non d’un fait. La question se pose de l’apport de l’innovation dans l’évolution du rôle du commandeur. Plutôt que de faire de l’innovation, les simulations massives en réseaux permettent de s’entraîner avec un niveau élevé de qualité. Les nouveaux systèmes de collecte d’informations sur internet permettent de les valoriser par des canaux, des correspondances ou des corrélations. L’extraction d’une information particulière facilite l’aide à la décision. Pour les aviateurs, elle permet d’accélérer la boucle « observation, orientation, décision action ». Il s’agit de s’insérer dans celle de l’adversaire pour aller plus vite que lui en automatisant la boucle. Mais, pour atteindre la vitesse maximale, il faudrait…automatiser la décision ! Or, l’innovation doit seulement aider le commandeur à décider. Choisir entre aller plus vite ou décider constituera un dilemme pour le chef de guerre. Une autre difficulté porte sur la transparence du champ de bataille dans la conduite d’une opération. Même avec une supériorité aérienne localisée, l’invisibilité complète vis-à-vis de l’adversaire n’est plus garantie. La transparence du champ de bataille et les moyens de communications modernes irriguent d’informations toutes les strates décisionnelles, du niveau tactique à l’opératif puis au politique, comme le suivi de la neutralisation de Ben Laden (2011). Certaines autorités politiques auront tendance à décider à la place de l’opérateur sur le terrain.

Loïc Salmon

Armée de l’Air et de l’Espace : encourager l’innovation pour vaincre et convaincre

Ukraine : accélération de l’innovation en temps de guerre

Défense : l’innovation, pour la supériorité opérationnelle et l’autonomie stratégique




Histoire mondiale des porte-avions

Symbole de compétences techniques, le porte-avions est devenu un outil de projection de puissance, conventionnelle ou nucléaire, depuis la mer vers la terre, grâce à sa capacité de frappe sur les franges littorales où se concentre l’essentiel de l’activité humaine.

La dimension aérienne commence à jouer un rôle dans un affrontement naval pendant la guerre de Sécession américaine (1860-1865), quand les deux belligérants mettent en œuvre des ballons captifs depuis un navire à vapeur ou une barge pour observer les positions adverses. Pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905), l’armée de Terre japonaise déploie des ballons pour diriger les tirs des batteries, débarquées par la Marine, contre des navires russes bloqués dans la rade de Port-Arthur. Durant la première guerre mondiale, l’hydravion puis l’avion remplacent l’aérostation pour éclairer une flotte et améliorer la précision des tirs des croiseurs et cuirassés. Plus puissant, plus rapide, l’avion repousse l’horizon, chasse les moyens aériens ennemis et bombarde les infrastructures côtières. Pour l’employer en mer, un bâtiment dédié est mis au point avec une plateforme pour l’appontage et le décollage. Destiné au début à accompagner une flotte, ce « porte-avions » devient, en 1919, un bâtiment d’escadre qui peut l’emporter sur un cuirassé dans une bataille décisive. Son groupe aérien découvre l’ennemi, règle le tir de l’artillerie navale, endommage la flotte adverse et repère les sous-marins. La Grande-Bretagne partage alors l’expérience acquise avec ses alliés de l’époque, les États-Unis, la France et le Japon. Ce dernier construit la première flotte de petits porte-avions rapides de moins de 10.000 t. Les États-Unis optent pour des unités de 15.000-20.000 t. Pour la France, l’Italie, l’Espagne et l’Australie, les porte-avions ou transports d’hydravions constituent des auxiliaires d’escadre, dont les performances des appareils restent insuffisantes face aux chasseurs ennemis. En novembre 1940 à Tarente, des bombardiers britanniques embarqués coulent deux cuirassés italiens à la torpille et en endommagent un troisième. La Marine japonaise s’en inspire ainsi que des grands exercices navals américains à Hawaï pour lancer, en décembre 1941, des vagues aériennes d’assaut qui réalisent le même score à Pearl Harbor et anéantit l’aviation américaine à terre. Grâce à ses porte-avions, au radar, au renseignement et à la chance, les États-Unis passent à l’offensive en 1942. Dans le Pacifique, les groupes de porte-avions soutiennent les opérations amphibies, frappent des objectifs navals ou terrestres et soumettent le Japon à des raids dévastateurs. En Atlantique, ils défendent les convois contre les sous-marins et les bombardiers terrestres allemands. Après 1945, les inventions de la piste oblique, de la catapulte à vapeur et du miroir d’appontage permettent le déploiement d’appareils à réaction, pour augmenter l’allonge, et d’avions de guet aérien pour accroître la visibilité au large. Entre 2005 et 2022, douze Marines lancent ou mettent en service 29 plateformes : 2 porte-avions à catapultes et brins d’arrêt (États-Unis et Chine) ; 3 porte-aéronefs à tremplin et brins d’arrêt (Inde et Chine) ; 9 porte-aéronefs pour décollage et atterrissage court et vertical (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie et Espagne) ; 15 porte-hélicoptères (France, Japon, Corée du Sud, Égypte, Australie, Chine et Brésil). Depuis, la Chine a annoncé la construction de deux porte-avions à catapultes électromagnétiques, la Russie celle de deux porte-hélicoptères amphibies et d’un porte-avions à catapultes électromagnétiques et la France l’étude d’un porte-avions de 75.000 t à catapultes électromagnétiques et doté du système combat aérien futur avec drones. La Turquie va aligner deux plateformes d’emport d’hélicoptères et de drones.

Loïc Salmon

« Histoire mondiale des porte-avions » par Alexandre Sheldon-Duplaix. Éditions E-T-A-I, 240 p., nombreuses photos, 49 €.

Marines : le porte-avions, outil militaire et diplomatique pour agir loin

Défense : démonstrateur SCAF, missile ANL et futur site du Commandement de l’espace

Marine nationale : le porte-avions et la mer dans les relations internationales

 




Armée de l’Air et de l’Espace : sûreté aérienne, la sécurisation du Salon aéronautique du Bourget

La sûreté aérienne met en œuvre des radars de surveillance et des centres de détection et de contrôle ainsi que des avions de chasse, des hélicoptères et d’autres moyens. Elle a été renforcée lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace, tenu du 19 au 25 juin 2023 au Bourget (région parisienne).

Le général Étienne Faury, commandant de la brigade aérienne de la posture permanente de sûreté-Air (PPS-Air, police du ciel), a présenté, le 15 juin 2023 à Paris, le dispositif de sécurisation aérienne.

Le dispositif particulier de sûreté. Lors de la visite d’un chef d’État ou d’un grand évènement, un dispositif particulier de sûreté aérienne est déployé. Il consiste à renforcer, de façon ponctuelle et localisée, les moyens de défense aérienne sans dégrader la PPS-Air, L’armée de l’Air et de l’Espace crée alors une zone interdite à tous les aéronefs à certains horaires pour éviter toute perturbation de l’événement. Ce dispositif particulier inclut des interactions interarmées et interministérielles avec la Direction générale de l’aviation civile, les différentes préfectures et la Direction générale de la sécurité intérieure plusieurs mois à l’avance. La sécurité commence dès le décollage d’un aéronef et implique une coordination entre différents aérodromes. Les moyens d’alerte en vol s’interposent, identifient et, si besoin, détournent ou arraisonnent tout appareil intrus. Puis, les forces de sécurité intérieures interviennent pour les suites judiciaires.

La protection du salon du Bourget. Le Salon du Bourget, qui accueille 2.400 exposants et plus de 300.000 visiteurs, inclut des démonstrations en vol. Le dispositif PPS-Air intègre alors les participations du groupe ADP (Aéroports de Paris) et des organisateurs. Le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes évalue les menaces : détournement d’un avion de ligne, très peu probable en raison des mesures de sécurité au sol et dans les aéroports ; avions légers égarés, protestant contre l’événement ou ayant l’intention de nuire ; drones envoyés par des gens curieux ou contestataires. Le nombre de survols des zones interdites est alors limité pour protéger les démonstrations en vol et éviter les accidents. Les moyens aériens en alerte varient selon les besoins : avion E-3F AWACS (système de détection et de commandement aéroporté) pour la surveillance de zone ; drone de combat Reaper ; Rafale ou Pilatus PC21 pour lever le doute, s’interposer et contraindre un appareil intrus à se poser ; hélicoptère Fennec. Au sol, la protection inclut des moyens complémentaires en fonction des conditions météorologiques et du nombre d’appareils pouvant arriver : missile ASMP-T de moyenne portée ; système de missile sol-air Crotale de courte portée ; lutte anti-drones ; guet à vue ; détachement de liaison sur chaque aéroport de Paris pour coordonner les démonstrations en vol du salon avec les décollages, sous certaines conditions, des avions usagers.

La lutte anti-drones. La brigade PPS-Air travaille avec la Gendarmerie des transports aériens et la Préfecture de police de Paris pour protéger le site, les spectateurs et les démonstrations aériennes de drones, dont la menace évolue avec la technologie. Les systèmes Bassalt (radars et caméras) fonctionnent jour et nuit. La Gendarmerie déploie des véhicules pour compléter la détection. Des systèmes « aéroscopes » voient 95 % des trafics. Les systèmes de brouillage Dedrone et ceux montés sur des fusils s’insèrent dans les bandes de fréquences et immobilisent les drones. Règlements et procédures les complètent. Une base aérienne a été projetée sur le site du Bourget pour loger 400 personnels pour la défense sol-air, la protection au sol des aéronefs, la lutte anti-drone, le poste de commandement dans la préfecture et celui pour la lutte anti-drones, le tout en liaison avec le Centre national des opérations aériennes à Lyon-Mont Verdun.

Loïc Salmon

Aviation militaire : le BEA-É pour la sécurité aérienne

Drones : menaces aériennes à très basses altitudes

Sécurité : détection, identification et neutralisation des drones malveillants

 




Aviation militaire : la DMAé pour le soutien et l’expertise technique

La maintenance préventive allonge la disponibilité opérationnelle des avions, hélicoptères, drones et planeurs des ministères des Armées, de l’Intérieur et de l’Économie et des Finances.

L’ingénieur général hors classe de l’armement Marc Howyan, directeur de la DMAé (Direction de la maintenance aéronautique, créée en 2018), en a présenté les missions lors d’un point de presse tenu le 20 avril 2023 à Paris.

Une performance accrue. La maintenance opérationnelle permet de garantir la disponibilité des forces en maîtrisant la performance du soutien en termes de qualité, de coûts et de délais. Ainsi entre 2018 et 2022 et malgré la crise du Covid-19, le taux de disponibilité de l’avion de chasse Rafale est passé de 53 % à 60 %, celui de l’avion de patrouille maritime ATL2 de 24 % à 31 %, celui de l’avion de transport militaire polyvalent A400M Atlas de 27 % à 36 %, celui de l’avion de transport militaire C130 Hercules de 19 % à 23 %, celui de l’hélicoptère d’attaque Tigre de 29 % à 40 %, celui de l’hélicoptère polyvalent Dauphin/Panther de 40 % à 47 %, celui de l’hélicoptère d’observation radar et d’intervention sur zone Cougar de 24 % à 35 %, celui de l’hélicoptère de manœuvre et d’assaut NH90 Caïman de 32 % à 34 % et celui de l’hélicoptère léger polyvalent Fennec Terre de 2.500 heures de vol à 4.742 heures. La DMAé intervient sur toute la vie des matériels, de l’utilisation dans un milieu dégradé aux rétrofit (remplacement des pièces obsolètes en maintenant la configuration de l’appareil), démantèlement et recyclage.

Une nouvelle relation avec l’industrie. La DMAé a établi une nouvelle approche avec les services partenaires et les industriels. La « verticalisation » des contrats consiste à regrouper plusieurs marchés et prestations sous la responsabilité d’un industriel unique, couvrant un périmètre global sur une longue durée pour une flotte donnée. En 2022, 260 marchés étaient en cours et 22 contrats « verticalisés ». Une coordination plus étroite entre l’État et l’industrie, au plus près des forces, permet de conduire le soutien au quotidien. L’industriel engage sa responsabilité sur la satisfaction des besoins logistiques, notamment par le déploiement des guichets. Le retour d’expérience sur cinq ans (2018-2022) et la loi de programmation militaire 2024-2030 donnent une vision stratégique pour prolonger la transformation de la DMAé. Une hausse de 40 % du budget permettra la mise en œuvre de contrats et améliorera la performance du maintien en condition opérationnelle (navigabilité des aéronefs). Le soutien va s’adapter au contexte de l’économie de guerre par l’amélioration de la résilience en interne du ministère des Armées et dans l’industrie. Enfin, il faudra anticiper de nouveaux métiers, notamment ceux relatifs à l’intelligence artificielle, pour développer les compétences futures au sein des 500 entreprises de défense.

Loïc Salmon

Implantée dans 17 sites en France métropolitaine, la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) a employé 1.150 personnes en 2022, dont 60 % de militaires et 40 % de civils : personnels des armées de Terre et de l’Air, de la Marine nationale et de la Gendarmerie ; ingénieurs militaires et civils de la Direction générale de l’armement ; commissaires des armées ; personnels civils de la Défense ; personnels de la Sécurité civile et des douanes. Elle a traité les matériels de surveillance aérienne, les équipements aéronautiques et 1.240 aéronefs de 40 types différents sur plus de 50 plateformes aéronautiques militaires (7 en Outre-mer). En 2022, elle a disposé d’un budget de 3,8 Mds et d’un patrimoine de 64 millions d’articles d’une valeur de 59 Mds€. Elle a établi 5.823 faits techniques et émis 3.413 directives techniques. Elle entretient des relations surtout avec les partenaires et industriels suivants : Airbus, Babcock, Dassault Aviation, HeliDax (Groupe Défense Conseil International), Héli Union (centre d’entraînement), le Service industriel de l’aéronautique, Safran, Sabena, Sopra Steria, Jet Aviation, NHindustrie et Thales.

Aviation militaire : le BEA-É pour la sécurité aérienne

Aviation militaire : MCO, assurer la disponibilité entre flottes, Opex et métropole

Marine : MCO, de la conception du navire à sa déconstruction




Aviation militaire : le BEA-É pour la sécurité aérienne

Un accident aérien résulte de diverses failles dans la sécurité, dont l’analyse fine et le traitement permettent de sauver des vies, de préserver des aéronefs et de renforcer la « culture » de l’unité.

Le général de brigade aérienne Franck Mollard, directeur du Bureau Enquêtes Accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État (BEA-É, créé en 2003) l’a expliqué au cours d’un point de presse tenu le 6 avril 2023 à Paris. Le BEA-É traite les aéronefs (avions, hélicoptères, drones et planeurs) de sept institutions : armée de Terre ; Marine nationale ; armée de l’Air et de l’Espace ; Délégation générale de l’armement ; Gendarmerie nationale et Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (ministère de l’Intérieur) ; Douane et droits indirects (ministère de l’Économie et des Finances). Dans le cadre d’une activité de défense, il intervient au niveau interministériel quand des événements graves impliquent les opérations de largage, le contrôle aérien et l’armement embarqué si l’aéronef ou son équipage peut être identifié parmi les causes. Le BEA-É traite aussi les accidents et incidents relatifs aux aéronefs non immatriculés à l’Organisation de l’aviation civile internationale (prototypes et vols de réception) ou affrétés pour des missions d’État. Enfin, il conduit de enquêtes sur les aéronefs étrangers concernés par un événement aérien survenu en France.

Les accidents. Un accident aérien se définit par un appareil détruit. Il est considéré comme grave s’il aurait pu en causer un autre encore pire, indique le général Mollard. Le nombre d’accidents aériens a beaucoup diminué depuis vingt ans, par suite des progrès techniques et de l’automatisation des systèmes. L’erreur organisationnelle ou humaine se trouve à l’origine de 80 %-85 % d’entre eux, contre 20 %-25 % pour une raison technique et 15 % pour une cause environnementale ou d’infrastructures. Le total dépasse 100 % car un accident peut résulter de plusieurs facteurs. En cas de morts ou de blessés graves, il faut assurer la communication aux familles. Dans le contexte actuel du conflit de haute intensité en Ukraine, souligne le général Mollard, il s’agit de ne pas perdre des équipages, lors de l’entraînement et de la préparation opérationnelle, et de diminuer l’attrition des parcs aériens, afin de contribuer à la résilience des forces.

Les missions. Les BEA-É doit réaliser : la collecte et l’analyse des informations utiles ; la détermination des circonstances et causes certaines ou possibles ; l’établissement des recommandations de sécurité et d’un rapport d’enquête public. Depuis sa création en 2003, le BEA-É a effectué 377 enquêtes de sécurité, soit 12 à 27 par an, et émis 2.700 recommandations de sécurité. Totalement indépendant des autorités d’emploi, sa crédibilité lui permet d’être écouté dans la durée. Selon le général Mollard, il contribue à celle de la France lorsqu’elle exporte des aéronefs. En effet, le partenaire étranger sait qu’il pourra bénéficier de l’expertise, de la discrétion et de la neutralité du BEA-É en cas d’événement grave au sein de ses propres forces armées ou de sécurité.

Les enquêtes. En cas d’accident aérien, trois enquêtes sont lancées simultanément : celle du BEA-É pour la sécurité ; celle du commandement au sein de l’institution militaire concernée ; l’enquête judiciaire. Le BEA-É coopère avec divers organismes : Direction des services de la navigation aérienne ; Direction générale de l’aviation civile ; Direction de la sécurité de l’aviation civile ; Direction de la sécurité aéronautique d’État ; Institut de recherche biomédicale des armées ; Office national d’études et de recherches aérospatiales ; Délégation générale de l’armement ; Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile ; Agence européenne de la sécurité aérienne. Un protocole de procédures communes et de partage d’informations existe avec les bureaux enquêtes accidents aéronautiques britannique, belge, néerlandais, espagnol et italien.

Loïc Salmon

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Marine : Patmar et Forfusco, de l’action de l’Etat en mer au combat

Le succès de certaines opérations aéromaritimes et aéroterrestres repose parfois sur la complémentarité de deux cultures de marins accomplis dans leur métier : celle de la Patrouille maritime (Patmar) et celle de la Force maritime des fusiliers et commandos (Forfusco).

Cette impression ressort de deux conférences prononcées lors d’une visite organisée, les 5 et 6 octobre 2022 dans deux sites de la Marine nationale en Bretagne, par l’Association nationale des croix de guerre et de la valeur militaire. Sur la base aéronavale (BAN) de Lann-Bihoué, le capitaine de frégate commandant la flottille 23 F a présenté la Patmar et, à Lanester, le capitaine de frégate féminin, chef de cabinet de l’amiral commandant la Forfusco, a présenté cette dernière.

Patmar, vite, loin et en autonomie. La Patmar comprend deux flottilles (21 F et 23 F) totalisant chacune 240 marins et 10 à 14 avions Atlantique 2 (ATL2, photo). Un équipage se constitue en plusieurs années par la formation élémentaire, les qualifications avancées et la vie opérationnelle. Les missions varient de 5 heures à 1.000 milles marins (1.852 km) à 8 heures à 500 milles (926 km). Chaque ATL2 embarque un équipage de 14 personnes réparties entre le cockpit et la tranche tactique. Trois fonctions sont assurées par 4 marins dans le cockpit : le commandant de bord (officier), chef de mission ; le pilote (officier) ; les deux mécaniciens de bord conseillers techniques chargés de la conduite machine et de la préparation de l’avion et du chargement. La tranche tactique est occupée par 10 personnes : le coordonnateur tactique (officier) ; 3 techniciens responsables de la radio, de la guerre électronique et des transmissions satellitaires ; 3 navigateurs et radaristes ; 1 acousticien ; 1 photographe ; 1 opérateur de prises de vues vidéos. Le plus jeunes acquièrent de l’expérience, grâce au compagnonnage des anciens. Devenus officiers mariniers (sous-officiers), ils se répartissent en spécialités : les mécaniciens pour l’entretien des moteurs, de la cellule, des trains d’atterrissage, des systèmes hydrauliques et autres ; les électroniciens pour l’entretien des radios, du radar, des consoles et des systèmes d’armes et de navigation ; les armuriers pour le chargement des bouées acoustiques, des artifices pour signaux et de l’armement de l’avion. L’ATL2 emporte, en soute, 2 missiles air-mer AM39 Exocet, 6 torpilles MU90 et 4 bombes guidées laser de 125 ou 250 kg. Depuis 2014, la Patmar a déjà tiré 54 de ces bombes au cours des opérations « Chammal » au Levant et « Barkhane » en bande sahélo-saharienne. Dans la lutte anti-sous-marine, l’ATL 2 peut larguer jusqu’à 150 bouées acoustiques, actives ou passives, par mission. A terme, la Patmar disposera de 18 ATL2 rénovés et aux performances améliorées. Fin 2020, 3 avions et 5 équipages ont atteint une première capacité opérationnelle. Un an plus tard, 5 avions et 8 équipages ont été mis en service opérationnel.

Forfusco, capacité multi-milieux. Commandée par un contre-amiral, la Forfusco compte 18 unités et 2.600 marins, dont un état-major de 100 personnes. Par l’interdiction maritime au large et sur le littoral, les 1.800 fusiliers marins protègent notamment les ports de Cherbourg, Brest (y compris les BAN de Lanvéoc et Landivisiau et la base sous-marine de l’Ile Longue), Lorient (BAN de Lann-Bihoué et les Commandos Marine) et Toulon. Les 700 commandos Marine se répartissent en 6 unités à Lorient et 1 à Toulon pour les actions spéciales à terre et en mer. Leur cycle opérationnel de deux ans correspond au temps de commandement d’une unité : 4 mois de remise en condition opérationnelle, 4 mois de déploiement à Djibouti, 4 mois de disponibilité opérationnelle, 4 mois en opérations et 8 mois de disponibilité opérationnelle et de « régénération ». Embarquant sur les frégates, porte-hélicoptères amphibie, hélicoptères et sous-marins, ils disposent d’armements et équipements spéciaux.

Loïc Salmon

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5 et 6 octobre 2022, Congrès national de l’ANCGVM à Lorient (Morbihan)

 

L’Association nationale des croix de guerre et de la valeur militaire (ANCGVM) a tenu son congrès national à Lorient les 5 et 6 octobre 2022. Le premier jour, l’assemblée générale s’est déroulée à la base aéronavale de Lann-Bihoué. Le capitaine de frégate commandant la flottille 23 F, composée d’avions de patrouille maritime Atlantique 2, en a présenté les missions et les théâtres d’opérations. Son exposé a été suivi de la visite approfondie d’un Atlantique 2, à l’issue de laquelle le vice-président national Alain Bonnet (ancien pilote de la 23 F) a reçu la médaille de l’Aéronautique en récompense de ses services militaires et civils. Cette visite a été suivie d’une cérémonie au monument aux morts de la ville de Lorient, décorée de la croix de Guerre 1939-1945, en présence des autorités civiles et militaires et de délégations de diverses associations patriotiques. A cette occasion, le drapeau de la section du Morbihan, dissoute, a été solennellement remis au siège de l’ANCGVM représenté par le président national, Michel Bachette-Peyrade. Le second jour, la délégation de l’ANCGVM a visité le Musée de tradition des fusiliers marins et commandos à Lanester. Ensuite, le capitaine de frégate féminin, chef de cabinet de l’amiral commandant la Force maritime des fusiliers marins et commandos, a présenté cette importante composante de la Marine nationale. Enfin, quelques membres de la délégation de l’ANCGVM se sont rendus à la citadelle de Port-Louis, qui abrite les Musées du sauvetage, de l’archéologie sous-marine et de la Compagnie des Indes orientales (1664-1793).

Loïc Salmon

« Les institutions civiles décorées de la croix de Guerre », journée d’étude du 30 juin 2022 à l’Institut national du service public

Journée d’étude « Honneur de la cité, cités à l’honneur », le 16 novembre 2018 à Bar-le-Duc (Meuse)

Les cérémonies du centenaire (1919-2019) de l’Association nationale des croix de guerre et de la valeur militaire à Paris

 

 

 

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