Outre ses spécificités interarmées et de cohésion et de résilience nationales, le défilé militaire du 14 juillet 2022 à Paris prend en compte l’engagement de l’OTAN et de l’Union européenne (UE) dans la défense du flanc Est de l’Europe.
Le général de corps d’armée Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris, l’a présenté à la presse le 7 juin 2022.
Opérations. Comme l’indique le logo officiel (voir illustration), l’OTAN de l’UE sont représentées par les détachements de neuf pays membres, qui défilent avec un porte-drapeau : Bulgarie ; Estonie ; Hongrie ; Lettonie, Lituanie ; Pologne ; Roumanie, Slovaquie ; Tchéquie. Toutefois, précise le général Avad, cela n’implique pas automatiquement la présence de leur chef d’Etat ou de gouvernement respectif. Des militaires des missions défensives et dissuasives de réassurance sur le flanc oriental de l’Europe sont aussi mis à l’honneur : 61 pour l’armée de Terre, dont 12 Belges de la mission « Aigle » en Roumanie ; 30 de l’armée de l’Air et de l’Espace ; 30 de la Marine nationale. Les opérations extérieures « Barkhane » (Afrique) et « Chammal » (Levant) sont représentées par l’armée de l’Air et de l’Espace, à savoir 1 avion ravitailleur C135 et 6 avions de chasse : 3 Mirage 2000 D ; 1 Mirage 2000 C ; 1 Rafale C ; 1 Rafale B. Les Forces aériennes stratégiques représentent la dissuasion, mission permanente de défense des intérêts vitaux de la France, avec 1 A330 MRTT (ravitailleur), 1 Rafale C et 3 Rafale B.
Anniversaires. L’édition 2022 célèbre certains anniversaires : pour l’armée de Terre, les 400 ans des Troupes de marine et les 80 ans des Transmissions ; pour la Marine nationale, les 50 ans de la première patrouille d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (instrument de la composante maritime de la dissuasion nucléaire), les 80 ans des fusiliers-commandos (fuscos), les 50 ans de la préparation militaire marine et les 70 ans du « Bagad » (orchestre breton) de Lann Bihoué, qui participe à l’animation initiale avec 35 musiciens ; pour l’armée de l’Air et de l’Espace, les 80 ans du Régiment de chasse de Normandie-Niemen, à l’origine unité des Forces françaises libres engagée aux côtes de l’armée de l’Air soviétique entre 1942 et 1945, puis en Indochine (1949-1951) et en Algérie (1954-1962), mise en sommeil en 2009, réactivée en 2012 et rattachée à la 30ème Escadre de chasse depuis 2015 ; pour la dimension interarmées, les 30 ans du Commandement des opérations spéciales, créé après la guerre du Golfe.
Parade militaire et civile. L’édition 2022 compte : 6.300 participants, dont 5.000 à pied ; 64 avions, 26 hélicoptères et, pour la première fois, 1 drone de combat Reaper ; 62 motos et 119 véhicules et engins dont, pour la première fois également, l’engin blindé de reconnaissance et de combat Jaguar ; 200 chevaux de la Garde républicaine ; 12 chiens des fuscos et de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Outre les écoles des cadres militaires, défilent des unités des trois armées, du Commissariat et du Service de santé des armées ainsi que, pour la Gendarmerie, l’infanterie de la Garde républicaine et le Commandement du cyberespace. Suivent des personnels de la Direction des affaires juridiques, des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Economie. Traditionnellement, la Légion étrangère ferme la marche de son pas lent. L’animation finale est assurée par la BSPP, le Chœur de l’armée française, des élèves des lycées de la Défense, des demoiselles des maisons d’éducation de la Légion d’honneur (crée en 1802) et des décorés civils et militaires des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo (été 2020) et de Pékin (hiver 2022).
Loïc Salmon
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