25 avril – décembre 2024, exposition itinérante « Les champions sportifs décorés de la croix de Guerre »

L’exposition itinérante « Les champions sportifs décorés de la croix de Guerre », présentée au public par le Service historique de la Défense, Château de Vincennes, Pavillon du Roi, Salle des Armoires, du jeudi 25 avril au samedi 22 juin 2024, doit se déplacer dans toute la France jusqu’à la fin de l’année 2024.
Au Château de Vincennes, les horaires d’ouverture de l’exposition sont les suivants :
–     lundi : 13h00 – 17h00
–     mardi : 9h00 – 17h00
–     mercredi : 9h00 – 17h00
–     jeudi : 9h00 – 17h00
–     vendredi : 9h00 – 16h00
–     samedi : 9h30 – 15h00
–      dimanche : fermé
L’exposition sera inaugurée le jeudi 25 avril 2024 par Madame Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.
L’exposition et le livre mémorial, édité à cette occasion, ont été réalisés par l’Association nationale des croix de guerre et de la valeur militaire en partenariat avec le Service historique de la Défense, le Centre national des sports de la Défense et la Fédération des clubs de la Défense.

« Les institutions civiles décorées de la croix de Guerre », journée d’étude du 30 juin 2022 à l’Institut national du service public

Journée d’étude : « Honneur de la cité, cités à l’honneur Villes et villages décorés des deux guerres »

 

 

 

 




Exposition « Victoire ! La fabrique des héros » aux Invalides

Au cours de l’Histoire et partout dans le monde, la victoire militaire, à la chasse ou sportive, se vit, se proclame et se perpétue par des souvenirs de natures diverses. Ses conséquences portent sur des enjeux stratégiques, politiques ou commerciaux.

L’entourage de la victoire. Plusieurs notions s’associent à celle de la victoire, considérée comme un succès sur l’adversaire après un affrontement, une bataille ou une compétition. Ainsi, le triomphe peut signifier une victoire éclatante ou l’honneur décerné à un général romain qui défile à Rome après avoi remporté une grande victoire. Armes, emblèmes, casques ou coupes constituent autant de trophées attestant d’une victoire. Celle-ci se célèbre par des manifestations festives ou l’accomplissement d’une cérémonie rituelle, notamment religieuse. En compensation des efforts consentis, les vainqueurs reçoivent une récompense sous forme d’un bien matériel ou financier. Ils connaissent alors la gloire, cette grande notoriété dont ils jouissent dans l’esprit d’un grand nombre de personnes. En revanche, les vaincus connaissent la défaite, déroute subie par une armée ou l’échec dans le cadre de l’opposition de deux ennemis ou concurrents.

Du trophée au symbole. Le mot « trophée » dérive du grec « tropaion » et du latin « tropæum » qui signifient…déroute ! Il s’agissait à l’origine d’un arbre taillé en forme de croix, auquel étaient suspendues les armes des vaincus. Élevé sur le champ de bataille et dédié à la divinité ayant donné la victoire, il rappelait le succès du camp vainqueur. Ensuite, il a été remplacé par un monument de pierre. Dans la mythologie grecque, Persée, fils de Zeus, décapite Méduse, monstre féminin aux cheveux de serpents changeant en pierre quiconque croisait son regard. Aujourd’hui encore, la tête de Méduse figure sur le bouclier de statues représentant Athéna, déesse guerrière. Autre fils de Zeus, Héraclès, portant la dépouille du lion de Némée, est conduit par la déesse de la victoire sur l’Olympe, où les dieux l’admettront comme l’un des leurs au terme de sa vie d’épreuves. Dans l’Illiade, le Grec Achille exhibe le corps du Troyen Hector comme trophée aux yeux de tous en le traînant, attaché à son char, autour de la ville de Troie. Selon la tradition, le coureur Philippidès s’effondra au sol après une course de 40 km pour annoncer aux Athéniens la victoire de l’armée grecque sur celle de l’Empire perse à Marathon (490 avant J.-C.). Le roi macédonien Alexandre le Grand, pharaon d’Égypte, conquiert l’Empire perse et pénètre en Inde jusqu’à la rive de l’Indus (326 avant J.-C.). N’ayant jamais perdu une bataille, il incarne le modèle du vainqueur pour de nombreux empereurs, rois (notamment Louis XIV) et généraux au cours de l’Histoire. Pendant la période hellénistique (IIème siècle avant J.-C.), la victoire est représentée par la déesse Niké, messagère des dieux qui apporte la gloire aux vainqueurs. L’exposition présente une réplique de la « Victoire de Samothrace » (photo), mondialement connue et dont l’original se trouve au musée du Louvre à Paris. Grand admirateur d’Alexandre, le Romain Jules César (100-44 avant J.-C.), honoré par quatre triomphes à Rome, était « imperator », titre décerné par la République romaine aux généraux victorieux, sans la connotation politique que lui donneront ses successeurs et divers souverains étrangers. Auguste, héritier de César et premier « empereur » romain, attribue au dieu Apollon sa victoire navale sur son rival Marc-Antoine et Cléopâtre, dernière reine d’Égypte, à Actium (31 avant J.C.). En remerciement et pour en perpétuer le souvenir, il fonde la ville de Nicopolis (Grèce) près du lieu de la bataille, dédie un temple à Apollon sur le mont Palatin à Rome, lui consacre des jeux sportifs et fait frapper à son effigie des monnaies diffusées dans tout l’Empire. Dans l’Égypte ancienne, le pharaon est souvent représenté piétinant des prisonniers couchés pour traduire la victoire de l’ordre du monde établi par les dieux. L’exposition présente une sculpture en grès (IIIème-IVème siècle avant J.-C.) figurant le dieu Horus en cavalier victorieux terrassant un crocodile, animal du dieu Seth meurtrier de son père Osiris. Cette iconographie se retrouve dans l‘empereur cavalier triomphant du monde barbare. Cette victoire du Bien sur le Mal perdure avec les images de saint-Georges et de saint-Michel terrassant le dragon. Ce thème apparaît aussi dans la mythologie hindouiste. Durga, déesse de la guerre, remporte la victoire contre le démon Mahîshâsura et ramène la paix sur terre. Les Aztèques associent le dieu Huitzilopochtli, leur principale divinité, à leurs victoires mais aussi à leurs défaites. Enfin dans la Chine antique, contrairement à d’autres divinités guerrières, Guandi, dieu taoïste de la guerre, accorde également sa bénédiction…à ceux faisant preuve de fraternité et de droiture !

Des célébrations aux monuments. En 217 avant J.-C., le roi d’Égypte Ptolémée IV fait distribuer à ses troupes 300.000 pièces d’or spécifiques pour célébrer sa victoire à Raphia sur les armées du roi séleucide Antiochos III. Vers 319-320, l’empereur romain Constantin Ier le Grand met en circulation une monnaie le représentant à l’avers et, au revers, deux captifs entravés au pied d’un trophée composé d’armes et d’éléments d’armures pour diffuser son image de vainqueur. Au XVème siècle, le roi Charles VII fait frapper des médailles pour commémorer l’expulsion définitive des Anglais hors de France. Durant l’Ancien Régime, l’Antiquité inspire une médaille célébrant la bataille d’Ivry (1590), où la victoire du roi protestant Henri IV sur les Ligueurs catholiques mettra fin aux guerres de religion. De même, une allégorie de la victoire illustre la médaille rappelant la bataille de Rocroi (1643), victoire du Grand Condé sur l’armée espagnole. Pour commémorer le passage du Rhin pendant la guerre de Hollande (1672-1678), Louis XIV fait frapper une médaille le montrant vêtu comme en général romain, qu’une victoire ailée couronne de lauriers. Dès les années 1540, les armuriers milanais s’inspirent des héros de l’Antiquité pour réaliser des armures d’apparat (photo). Le triomphe à la romaine devient un modèle de la glorification du prince au cours de fêtes dans toutes les cours d’Europe. Plus tard, il se transformera en défilé militaire, phénomène universel. Celui de la victoire de 1918 est conduit sous l’Arc de Triomphe à Paris par les maréchaux Joffre et Foch le 14 juillet 1919. En outre, les souverains puis les gouvernements ont édifié des monuments rappelant une victoire pour l’inscrire durablement dans la mémoire collective. En voici une rétrospective non exhaustive : Trophée d’Auguste (7-6 avant J.-C.), soumission des derniers peuples alpins par les Romains ; Arc d’Orange (10-25), victoires des Romains sur les Germains ; Colonne Trajane (107-113), victoire des Romains sur les Daces ; Basilique Notre-Dame des Victoires (1629), victoires de Louis XIII sur les ennemis du royaume de France ; Yorktown Victory Monument (1881-1884), victoire des Américains et de leurs alliés français sur les Britanniques en 1781 ; Arc de Triomphe du Carrousel (1806-1808), campagne d’Allemagne de l’armée napoléonienne sur la coalition austro-russe ; Colonne Vendôme (1806-1810), victoire de Napoléon à Austerlitz sur la coalition austro-russe ; Arc de Triomphe de l’Étoile (1806-1836), victoires des armées de la Révolution et de l’Empire ; Colonne Siegssaüle (1873), victoires prussiennes contre le Danemark (1864), l’Autriche (1866) et la France (1871) ; Monument commémoratif de la première bataille de la Marne (1938), victoire franco-britannique sur l’Allemagne en 1914. La crypte du tombeau de Napoléon aux Invalides rappelle ses hauts faits militaires et civils.

Loïc Salmon

L’exposition « Victoire ! La fabrique des héros » (11 octobre 2023–28 janvier 2024), organisée par le musée de l’Armée, se tient aux Invalides à Paris. Elle présente des sculptures, tableaux, documents, photographies, armes, armures, objets, trophées, médailles et tenues diverses. Des visites guidées sont prévues. Renseignements : www.musee-armee.fr

Victoire ! La fabrique des héros

Exposition « Dans la peau d’un soldat » aux Invalides

Exposition « Les canons de l’élégance » aux Invalides

 




D’Artagnan et les mousquetaires du roi à Vincennes

Le vrai D’Artagnan, le plus célèbre mousquetaire du roi, reste toujours méconnu 350 ans après sa mort, alors que son mythe perdure dans monde. Une exposition, organisée par le Service historique de la défense à Vincennes, permet d’en savoir plus.

La compagnie des mousquetaires, instituée par Louis XIII en 1622, a pour mission première la protection du roi, après les deux régicides consécutifs contre Henri III (2 août 1589) et Henri IV (14 mai 1610). Dans les années 1620, le roi l’emploie aussi sur les champs de bataille, car ces cent mousquetaires, fantassins montés, constituent une nouveauté au début du XVIIème siècle. Ils combattent à pied ou à cheval en utilisant le mousquet à mèche ou l’épée. Leur renommée commence avec leur participation aux opérations du siège de La Rochelle (1627-1628) et au combat du Pas-de-Suse (1629). Pour soutenir les huguenots français qui se sentent menacés, l’Angleterre, protestante, envoie une troupe conquérir l’Île de Ré. Pour mater La Rochelle perçue comme un « État dans l’État », Louis XIII et le cardinal de Richelieu chassent les Anglais de l’Île de Ré et assiègent La Rochelle. Pendant la guerre de Trente ans (1618-1648) qui oppose des États catholiques et protestants d’Europe centrale, la France tente d’avancer des pions face à l’Espagne, très influente parmi les États italiens. L’armée française affronte les Savoyards, alliés des Espagnols, dans les Alpes dans un défilé en amont de la ville de Suse. Louis XIII charge en première ligne sur le champ de bataille et impose le déploiement des mousquetaires à pied. Très loin de l’image du roi faible et de la légende noire du cardinal que donne Alexandre Dumas dans « Les Trois mousquetaires », Louis XIII, dernier roi guerrier de France, et Richelieu mettent en place la monarchie absolue de droit divin…dont profitera Louis XIV quelques décennies plus tard !

Charles de Batz de Castelmore, comte D’Artagnan (vers 1610/1615-1673) figure parmi ces cadets de Gascogne, qui comptent sur leur bravoure au combat et leurs appuis à la Cour pour progresser dans la carrière des armes. Il n’a en effet guère d’autre choix que de s’engager au service du roi, car issu d’une famille de petite noblesse peu fortunée. Sa famille maternelle, les Montesquiou D’Artagnan, dont il prendra le nom, l’introduisent à la Cour dans les années 1630. Recensé lors d’une revue comme mousquetaire du roi en 1633, il poursuit sa carrière dans le Régiment des gardes françaises, où servent de nombreux Gascons sous les ordres du maréchal de Grammont. En 1646, il entre au service du cardinal Mazarin…en tant que messager ! Pendant la Fronde (1648-1653), D’Artagnan exerce ses fonctions entre le cardinal en exil et la Cour itinérante de la reine régente Anne d’Autriche et du jeune Louis XIV. Officier des Gardes françaises, il participe aux dernières campagnes de la guerre franco-espagnole, où il est blessé au siège de Stenay (1654). Nommé sous-lieutenant de la Compagnie des mousquetaires en 1658, il épouse, l’année suivante, Charlotte-Anne de Chalency, riche veuve issue d’une famille de la noblesse de Bourgogne. Son contrat de mariage, présenté à l’exposition, mentionne les signatures de Louis XIV et de Mazarin. A la mort de ce dernier (1661), Louis XIV ordonne à D’Artagnan d’arrêter le surintendant Nicolas Fouquet (condamné après trois ans de procès) et de l’escorter de prison en prison jusqu’à Pignerol (plaine du Pô) en 1665. Nommé gouverneur de Lille en 1672, il participe au siège de Maastricht, où il est tué l’année suivante…d’une balle de mousquet.

Loïc Salmon

L’exposition « Mousquetaires » (14 septembre 2023-13 janvier 2024) se tient au château de Vincennes, pavillon du Roi. Elle rassemble uniformes, livres, documents, tableaux et gravures. L’entrée est gratuite. Visites guidées possibles. Un catalogue, édité par le Service historique de la défense, est disponible au prix de 25 €. Renseignements : https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr

Exposition « Mousquetaires » au musée de l’Armée

Mousquetaires !




Ramsès II de retour à Paris

Avec un règne de 67 ans, le plus long de l’Égypte ancienne, Ramsès II reste aussi le seul pharaon dont la momie a reçu, à Paris en 1976, les honneurs militaires… de la Garde républicaine française !

La Grande Halle de la Villette accueille l’exposition « Ramsès II & L’or des pharaons » (7 avril-6 septembre 2023), la deuxième à Paris dédiée au souverain égyptien le plus connu dans le monde après Toutankhamon. La première, intitulée « Ramsès II le Grand » et visitée par des centaines de milliers de personnes, s’était tenue au Grand Palais en 1976. Elle avait été organisée lors du traitement de la momie de Ramsès II, pendant huit mois au musée de l’Homme, laquelle commençait à se dégrader dans le musée des Antiquités du Caire. La Garde républicaine, casquée et sabre au clair, lui avait rendu hommage le 26 septembre à l’aéroport du Bourget. Le cortège était ensuite passé devant l’obélisque de la Place de la Concorde.

Le guerrier. Dès le début de son règne, Ramsès II (né en 1304 avant J.-C et décédé en 1213 avant J.-C.) doit repousser les invasions nubiennes au Sud, les attaques des forces libyennes à l’Ouest et les assauts des Hittites en Syrie. Il met aussi fin aux pillages du littoral méditerranéen par les pirates shardanes, qui donneront leur nom à l’île de la Sardaigne. Nommé capitaine à un très jeune âge, Ramsès accompagne son père Séthi 1er sur les champs de bataille. Adolescent, il commande en second et combat avec son père en Libye et en Palestine. Pharaon à 25 ans, il conduit des opérations en Nubie (Soudan actuel), accompagné de ses jeunes fils. Au cours de son rège, il dispose d’une armée estimée à 20.000 hommes, armés principalement d’arcs et de flèches. En équilibre debout sur les chars ou en formation à pied, les archers déciment les ennemis sous des pluies de flèches. Très rapides, les chars tirés par de chevaux constituent les plus mortelles machines de guerre. Ils auraient été introduits en Égypte environ 1.600 ans avant J.-C. par les Hyksôs, présentés comme des envahisseurs venus du Nord-Est. La bataille de Qadesh, l’une des plus célèbres de l’Antiquité, se déroule probablement vers 1274 avant J.-C. au Sud-Ouest de la Syrie actuelle. L’armée de Ramsès qui compte 20.000 hommes, dont 16.000 fantassins et 2.000 chars, affronte les forces hittites composées d’environ 50.000 hommes, dont 40.000 fantassins et 3.700 chars. Elle a intégré des guerriers nubiens, libyens et shardanes enrôlés lors des précédentes conquêtes. L’issue étant indécise, le roi hittite Muwatalli II demande une trêve. Pour dénombrer les morts, les Égyptiens coupent une main de chaque Hittite tué au combat. Un traité, le premier à être mentionné dans l’Histoire, instaure la paix dans la région pour près d’un siècle.

Le bâtisseur. Pendant le règne de Ramsès II, l’Égypte jouit d’une supériorité militaire régionale. Ses monuments et ses temples en racontent les batailles et le présentent toujours comme vainqueur, même s’il a perdu ou a battu en retraite. Les prisonniers de guerre participent de force à leur construction. Après l’achèvement des temples de son père Séthi, Ramsès bâtit, usurpe et modifie de nombreux temples, monuments et statues. Il établit la ville royale de Pi-Ramsès sur une branche du Nil à proximité d’Avaris, ancienne capitale des Hyksôs, et érige notamment les temples de Karnak, de Louxor, d’Abydos et d’Abou Simbel. Pour les sauver de l’inondation consécutive à la construction du futur barrage d’Assouan, les temples d’Abou Simbel ont été déplacés de 180 m et surélevés de 64 m, grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960. Les travaux ont duré quatre ans et demi, sous la direction de l’égyptologue française Christiane Desroches Noblecourt.

Loïc Salmon

L’exposition « Ramsès II & L’or des pharaons » présente statues, sarcophages, masques royaux, bijoux, armes et momies d’animaux. Une « réalité virtuelle immersive » permet de visiter les temples d’Abou Simbel, dédiés à Ramsès II, et la tombe de la reine Néfertari, son épouse préférée. Visites guidées possibles. Renseignements : www.expo-ramses.com

Exposition « Le voyage de l’obélisque » au musée de la Marine

Exposition « L’épopée du canal de Suez » à l’Institut du monde arabe à Paris




Exposition « La haine des clans, guerres de religion 1559-1610 » aux Invalides

Huit guerres entre catholiques et protestants ensanglantent la France, conflits où interviennent les rivalités aristocratiques exacerbées par les images et les rhétoriques. La tolérance religieuse finale débouchera sur la laïcité…en 1905 !

Le contexte. Au milieu du XVIème siècle, la France, pays le plus peuplé d’Europe qui dispose de riches terres agricoles et d’une importante production manufacturière, prend conscience du sentiment national. L’autorité royale se renforce et l’administration se centralise. Par le Traité de Cateau-Cambrésis de 1559 conclu à l’issue des guerres d’Italie, la France récupère Calais sur l’Angleterre et les évêchés de Metz, Toul et Verdun sur le Saint-Empire romain germanique, mais l’Espagne devient la première puissance européenne. Toutefois, comme la France a renoncé à la majorité de ses possessions italiennes, sa noblesse, qui se voit privée de son champ d’honneur et de richesses, ressent un déclassement social. Cette année-là, Henri II, roi depuis 1547, meurt accidentellement dans un tournoi sans héritier en âge de régner. En outre, l’État se trouve en banqueroute et la société confrontée à la hausse des prix, aux disettes et au retour des épidémies de peste. Elle se tourne alors vers Dieu mais perd confiance dans l’Église romaine et le clergé, de quoi susciter une grande angoisse et des conversions à la « Réforme ». Celle-ci remonte aux 95 thèses du moine allemand Martin Luther (1521) et à l’ouvrage « Institution de la religion chrétienne » par le théologien français Jean Calvin (1536). L’imprimerie les diffusent dans toute l’Europe. Les premières communautés protestantes, mises en place en France en 1555, regroupent près de 2 millions de fidèles en1562, soit 10 % de la population, dans diverses couches de la société. Les querelles théologiques prennent une dimension politique par la conversion de princes protestants, auxquels s’allie le roi catholique François 1er (1515-1547), lors de ses guerres contre l’empereur d’Allemagne et roi d’Espagne Charles-Quint (1519-1558), pourtant catholique lui aussi.

Les guerres civiles. En 1560, le jeune roi François II fait entrer ses oncles François de Lorraine, duc de Guise, et Charles, cardinal de Lorraine, au Conseil royal. Des nobles protestants tentent alors de l’enlever à Amboise pour le soustraire à leur influence. Cette conjuration donne lieu à une sanglante répression contre les protestants. A François II, mort la même année, succède son frère Charles IX, encore mineur. La reine-mère Catherine de Médicis exerce alors la régence et tente, sans succès, des réconciliations en 1560, 1561 et 1562. Le massacre de protestants à Wassy en 1562, par les troupes du duc de Guise, déclenche la première guerre de religion, qui se termine l’année suivante par l’édit d’Amboise accordant la liberté de conscience aux protestants avec une liberté de culte limitée. La tentative d’enlèvement à Meaux de la famille royale par les protestants, en septembre 1567, provoque la deuxième guerre de religion qui dure jusqu’en mars 1568. Au cours de la troisième guerre de religion, commencée en août de la même année, Louis 1er de Bourbon, prince de Condé, principal chef protestant et impliqué dans la conjuration d’Amboise, est assassiné sur le champ de bataille de Jarnac (1569) et remplacé par l’amiral Gaspard de Coligny. Cette guerre se termine en 1570 par la paix de Saint-Germain. Pour réconcilier les deux partis, Catherine de Médicis organise, deux ans plus tard, de grandes fêtes à l’occasion du mariage de sa fille Marguerite de Valois, qui entrera dans l’Histoire sous le nom de « Reine Margot », avec le roi de Navarre Henri de Bourbon, neveu de Louis 1er et qui a abjuré le protestantisme. Le 24 août, jour de la Saint-Barthélemy et lendemain de la cérémonie, l’amiral de Coligny et les chefs protestants présents à Paris sont assassinés, prélude à trois jours de massacre de protestants dans la capitale et plusieurs villes du royaume. La quatrième guerre de religion, qui s’ensuit, s’achève en 1573. L’année suivante, Henri III succède à son frère Charles IX, décédé, et les hostilités reprennent. La cinquième guerre de religion se termine en 1576 avec la « Paix de Monsieur », frère du roi et duc d’Alençon. Les victimes de la Saint-Barthélemy sont réhabilitées et les protestants se voient accorder la liberté générale de culte, sauf à Paris et dans les villes royales. La sixième guerre de religion, la plus courte, dure du 15 mars au 14 septembre 1577. La paix de Bergerac y met fin, puis l’édit de pacification de Poitiers accorde le droit au culte réformé dans les faubourgs. La septième guerre de religion (1579-1580) se clôt par la paix du Fleix, qui confirme les édits de Poitiers puis de Nérac (1579) accordant 14 places de sûreté supplémentaires aux protestants pendant six mois. En septembre 1584, le clan des Guise crée la Ligue (catholique) parisienne. La huitième et dernière guerre de religion dure du 31 mars au 30 avril 1598 avec plusieurs faits marquants. A Paris, la « Journée des Barricades » des 12-13 mai 1588 consiste en un soulèvement organisé par le duc de Guise, au motif qu’Henri III envisage de désigner Henri de Bourbon (redevenu protestant en 1576) comme son successeur. Les 23 et 24 décembre 1588 à Blois, la seconde génération des chefs du clan des Guise est assassinée : Henri dit le Balafré, duc de Guise et fils de François de Lorraine ; le cardinal Louis de Lorraine, son frère et neveu du cardinal Charles. Le 1er août 1589 à Saint-Cloud, Henri III est assassiné par le moine Jacques Clément. Le 25 juillet 1593 à Saint-Denis, Henri de Bourbon, qui lui a succédé, abjure le protestantisme. Le 27 février 1594 à Chartres, Henri IV est sacré roi de France. Le 30 avril 1598, l’édit de Nantes garantit les libertés religieuses et met fin à quarante ans de guerres civiles. Le 2 mai 1598, la paix de Vervins termine celle avec l’Espagne, déclenchée en 1595.

L’activité diplomatique. Entre 1559 et 1589 et au-delà des différences religieuses, la royauté française constitue le réseau d‘ambassadeurs permanents auprès des cours étrangères le plus étendu d’Europe. Catherine de Médicis propose une politique matrimoniale impliquant ses enfants. Son fils Henri, duc d’Anjou, est élu roi de la Confédération de Pologne en 1573 et gouverne 7 millions de sujets catholiques, protestants et orthodoxes. Devenu roi de France l’année suivante, il met sur pied le premier « ministère » des Affaires étrangères. Dès 1555, l’amiral de Coligny lance des expéditions au Brésil et en Floride, où d’éphémères colonies donnent vie au rêve d’un Empire français aux Amériques où cohabiteraient catholiques et protestants. Mais, l’Espagne et le Portugal y voient une menace pour leur propre Empire colonial et…la foi catholique ! L’Angleterre, protestante, soutient financièrement ses coreligionnaires allemands, français et ceux des Provinces-Unies (qui deviendront l’État des Pays-Bas) en révolte contre l’Espagne, dont Londres veut contenir la puissance. Le traité de Blois de 1572 entre la France et l’Angleterre établit une alliance contre l’Espagne et assure la neutralité de l’Angleterre dans les guerres civiles en France. Par ailleurs, les Pays-Bas et le Palatinat allemand, États protestants, procurent argent et troupes aux « huguenots » français, moins par solidarité religieuse que par appât du gain ou des considérations politiques. L’alliance de la France avec les cantons suisses, conclue en 1516 et renouvelée en 1521, 1582 et 1602 sauf avec celui de Zurich (protestant), fournit des mercenaires à l’armée royale.

Loïc Salmon

L’exposition « La haine des clans, guerres de religion » (5 avril–30 juillet 2023), organisée par le musée de l’Armée, se tient aux Invalides à Paris. Cette époque fait l’objet de deux autres expositions : « Visages des guerres de religion au château de Chantilly (4 mars- 21 mai) ; Antoine Caron (1521-1599), le théâtre de l’Histoire » au Musée national de la Renaissance, château d’Écouen (5 avril-3 juillet). L’exposition aux Invalides présente des tableaux, armes, armures, objets, livres et archives. Visites guidées, conférences et concerts sont prévus. Renseignements : www.musee-armee.fr

Les guerres de religion, 1559-1610, la haine des clans

Défense : la laïcité, facteur de cohésion dans les armées

Quand le lys affrontait les aigles




Les guerres de religion, 1559-1610, la haine des clans

La « guerre des esprits » par la propagande imprimée et la diffusion de fausses nouvelles fait partie des guerres entre catholiques et protestants en France. Ce premier et intense conflit médiatique conduit à des massacres et à l’assassinat de deux rois. Pourtant, l’État fonctionne grâce à l’administration.

Pamphlets, placards (affiches) et divers opuscules servent la monarchie et les clans opposés. Certains traités politiques remettent en cause l’autorité royale. Placards exposés dans le domaine public, illustrations de livres et images volantes évoquent scènes de violence, caricatures et allégories codées pour célébrer ou condamner et souvent ridiculiser l’adversaire. Pour les auteurs occasionnels, il s’agit de servir un chef de clan ou une cause par la persuasion, issue de l’art de la rhétorique. A l’époque, celle-ci constitue la base de l’éducation humaniste des élites. L’orateur doit adapter son discours aux circonstances, à son public et au but recherché. Il compte sur sa mémoire pour disposer d’arguments, pour ou contre une thèse proposée, de lieux communs et de citations. Les images permettent de les stocker. Progressivement, les factions ne se définissent plus par la religion de leurs membres, mais par leur tolérance, plus ou moins grande, envers les « Réformés » (protestants) et leur loyauté à la Couronne. Ainsi en 1574, les « Malcontents » (catholiques) conduits par François d’Alençon, frère du roi Henri III (1574-1589), s’allient militairement à des protestants pour contrer l’influence du clan des Guise…catholiques ! En 1576, les catholiques créent la Ligue, soutenue par l’Espagne, qui se fait de plus en plus menaçante quand le protestant Henri de Navarre, cousin de Henri III, est désigné par lui comme seul héritier du trône en 1584. Accusé de complaisance envers les « hérétiques », Henri III perd toute légitimité auprès des catholiques après l’assassinat de leurs chefs, le duc de Guise et le cardinal de Lorraine en 1588. Chassé de Paris, il est assassiné à son tour l’année suivante. Henri IV doit alors reconquérir une à une les villes contrôlées par la Ligue. Paris ne se rend qu’après le retour du roi à la foi catholique en 1593. Malgré l’aide de l’Espagne, les derniers chefs catholiques finissent par se soumettre en 1598, date de l’édit de tolérance de Nantes. Henri IV est lui aussi assassiné en 1610. Ce double régicide, par des catholiques fanatiques, est considéré comme un parricide, car le roi a acquis un statut exceptionnel par son sacre. Pendant cette longue période de guerres civiles entrecoupée de trêves, le renforcement du pouvoir royal apparaît comme seul à même de juguler les troubles. Après le massacre des protestants déclenché le jour de la Saint Barthélémy (24 août 1572), la crise religieuse se transforme en une profonde crise politique. L’idée de l’État, gardien du bien commun ou « Res publica », fait son chemin. Le roi a alors pour mission d’apaiser les violences et de créer les conditions d’une obéissance pérenne. Cette théorisation du pouvoir absolu pose les fondements de la « raison d’État », qui sera défendue au XVIIème siècle. Parallèlement, dans le domaine religieux, elle prône le « gallicanisme », qui rejette les ingérences de la papauté dans les affaires intérieures du royaume de France. En 1685, Louis XIV révoquera l’édit de Nantes au nom du principe « Un roi, une foi, une loi », entraînant un exil massif des « huguenots » vers les pays européens protestants.

Loïc Salmon

« Les guerres de religion, 1559-1610, la haine des clans », ouvrage collectif. Éditions In Fine et Musée de l’Armée, 360 pages, 200 illustrations, 39 €

Exposition « La haine des clans, guerres de religion 1559-1610 » aux Invalides

Cyber : champ de lutte informatique et d’influence

Géopolitique : poids de l’élément religieux dans les relations internationales




Exposition « Forces spéciales » aux Invalides

Capables de mener des opérations ciblées, discrètes mais non clandestines, les 4.500 hommes et femmes des 16 unités spéciales, issues des composantes Terre, Air, Mer et Service de santé, agissent en tout temps, tout lieu et dans tous les milieux.

Ces opérations, déclenchées sur ordre des plus hautes autorités politiques et militaires, sont planifiées et conduites par l’état-major du Commandement des opérations spéciales (COS), pour atteindre des objectifs d’intérêt stratégique. Les forces spéciales s’adaptent à l’évolution des conflits et aux méthodes et techniques de l’adversaire. Débriefings et retours d’expérience aux niveaux des unités et des équipiers incitent à une remise en question permanente, vitale pour conserver l’ascendant en opération.

Modes d’action et techniques. Les forces spéciales doivent pouvoir intervenir en quelques heures avec des moyens de déplacement spécifiques. Ainsi, l’hélicoptère Caracal peut transporter une vingtaine de commandos, évacuer des blessés ou apporter un appui feu avec une mitrailleuse ou un canon de 20 mm. Ravitaillable en vol par l’avion de transport tactique C-130 Hercules américain ou bientôt l’avion polyvalent A400M européen, il peut recevoir en 7 minutes suffisamment de carburant pour voler 3 à 4 heures supplémentaires. S’il ne peut pas se poser, les commandos en sortent le long d’une corde lisse d’une vingtaine de mètres. Leur récupération se fait par grappe, où chacun s’accroche avec des mousquetons sur une corde spécifique, ou par nacelle. Un hélicoptère Tigre, armé d’un canon de 30 mm, de roquettes, de missiles air-air et de missiles antichars, escorte les hélicoptères de manœuvre et appuie les commandos lors de leur mise en place et pendant les combats au sol. Par ailleurs, un chuteur opérationnel (photo) effectue, sous oxygène, des sauts en parachute à ouverture entre 4.000 et 8.000 m d’altitude, afin de réaliser une infiltration de plusieurs dizaines de km sous voile en profitant des vents pour atterrir derrière le lignes adverses. Il est équipé d’appareils de navigation (compas boule et GPS) et d’un altimètre de poignet. En mer, les commandos, équipés de tenue néoprène, masque, tuba et palmes, effectuent des sauts à ouverture automatique avec un matériel contenu dans une gaine étanche. La moto tout terrain améliorée, utilisée dans le cadre de l’opération « Barkhane » au Sahel, permet des patrouilles en milieu désertique. Le « buggy » (jeep d’aujourd’hui), tout terrain, aérotransportable et aérolargable, transporte 680 kg (3 personnels et charge) jusqu’à 100 km/h. Projetable par tous les moyens de transport terrestres, aériens, maritimes ou sous-marins, le propulseur sous-marin, option silencieuse mise en œuvre par deux nageurs de combat, franchit de longues distances ou emporte de grandes quantités d’explosifs ou du matériel vers ou hors d’une zone sensible. Le drone Reaper (480 km/h), armé de bombes à guidage GPS et de missiles air-sol, est utilisé dans la lutte contre les groupes armés terroristes. Un blessé est pris en charge dans une antenne spécialisée proche de la zone de combat.

Dispositif interarmées. Renseignement, systèmes d’information et de commandement, logistique, soutien santé, appui et dimension aérienne font partie de la planification d’une opération spéciale. La première phase porte sur la recherche des informations, l’analyse et l’élaboration du renseignement. La deuxième phase concerne l’appréciation de la situation à partir des renseignements obtenus et selon les moyens disponibles, afin d’élaborer un plan soumis pour validation au général commandant des opérations spéciales. Après son accord, l’opération est déclenchée et suivie à partir du poste de commandement, les décisions relevant alors du chef de la « Task Force » (force opérationnelle mobilisée). Dans l’exposition aux Invalides, une vidéo présente un cas d’école. Un soir, dans une ville fictive dénommée Baloa, une dizaine de terroristes s’infiltrent dans un hôtel et prennent en otage l’ambassadeur français, sa famille et sa garde rapprochée. Ils exigent une rançon et la libération de terroristes sous 72 heures. A quelques mètres de là, d’autres terroristes s’emparent d’un bâtiment administratif. Un drone est alors envoyé sur place pour collecter du renseignement. Des équipiers du 13ème Régiment de dragons parachutistes sont largués sur les abords de Baloa, afin de poursuivre la phase de renseignement. Dès la mise en alerte, la Task Force s’apprête à déployer un dispositif adapté à la libération des otages et du bâtiment administratif. Le président de la République donne son feu vert pour l’assaut et l’opération spéciale. A bord d’un zodiac, des commandos Marine quittent une frégate, qui croise au large de Baloa. Au même moment à quelques kilomètres de là, un avion de transport tactique a effectué un poser d’assaut. Deux groupes action embarquent sur des véhicules armés pour rejoindre le bâtiment administratif. Un hélicoptère Tigre et deux hélicoptères Caracal complètent le dispositif. Les commandos se rapprochent de l’hôtel. Ils lancent l’assaut, neutralisent les terroristes et libèrent les otages. D’autres commandos, descendus des Caracal près du bâtiment administratif, neutralisent les terroristes et libèrent le bâtiment. Enfin, les autorités militaires, puis politiques, sont informées de la réussite de l’opération.

Longue histoire. En 1245 avant J.-C., Gédéon choisit 300 soldats israélites pour lancer une attaque surprise contre le camp des Madianites, pris de panique. Dans l’Odyssée, Ulysse fait construire un grand cheval de bois, offert à la cité de Troie assiégée depuis dix ans. Pendant la nuit, les soldats qui y sont cachés ouvrent les portes de la ville à l’armée grecque, qui l’envahit. En 217 avant J.-C., le général carthaginois Hannibal fait accrocher des torches enflammées sur 2.000 bœufs, qui partent dans une direction opposée à ses troupes, créant une diversion face à l’armée romaine. En 1350, pendant la guerre de Cent-Ans, déguisés en bûcherons et portant leurs armes dissimulées dans des fagots de bois, Bertrand du Guesclin et 30 hommes reprennent le château de Grand-Fougeray aux mains des partisans des Anglais. Au XVème siècle pendant les guerres civiles au Japon, les guerriers « ninjas », déguisés en paysans, prêtres ou moines, se spécialisent dans l’espionnage, le sabotage et l’assassinat. Pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763) pour la suprématie en Amérique du Nord, Grande-Bretagne et France emploient des trappeurs habitués au combat en forêt. Les fantassins « Rangers » se spécialisent dans les missions de reconnaissance et les opérations contre des cibles éloignées. En 1804, sur ordre du Premier consul Napoléon Bonaparte, 300 soldats franchissent le Rhin et enlèvent le duc d’Enghien à Ettenheim. Pendant la guerre des Boers (1899-1902) en Afrique du Sud, les « Kommandos » boers, unités à cheval, harcèlent les troupes britanniques. Pendant la première guerre mondiale, les unités d’élite allemandes « Sturmtruppen » créent des brèches dans les lignes ennemies pour faciliter l’assaut des troupes classiques. En 1916, l’agent britannique Laurence d’Arabie se comporte et vit comme les Bédouins pour mener la révolte arabe contre les Turcs. En 1941 en Égypte, l’officier écossais David Stirling crée le « Special Air Service » pour harceler, sur des Jeep armées, les arrières de l’ennemi. Dissoutes en 1945, les forces spéciales sont reconstituées lors de guerres de décolonisation puis des opérations extérieures. Le COS a perdu 28 hommes en mission depuis sa création en 1992.

Loïc Salmon

L’exposition « Forces spéciales » (12 octobre 2022-29 janvier 2023), organisée par le musée de l’Armée, se tient aux Invalides à Paris à l’occasion du 30ème anniversaire du Commandement des opérations spéciales. Elle présente des équipements, matériels, armements, archives, photographies et témoignages ainsi que des extraits de films, qui ont contribué à fixer l’image des forces spéciales dans le grand public. Visites guidées, conférences et concerts sont prévus. Renseignements : www.musee-armee.fr

Forces spéciales

Marine : Patmar et Forfusco, de l’action de l’Etat en mer au combat

DGA : qualifications du mini-drone Marine et du parachute pour chuteurs opérationnels




Exposition « Les agents secrets du Général » aux Invalides

Entre 1940 et 1944, les services secrets de la France libre ont fourni 80 % des renseignements utilisés dans la préparation du débarquement en Normandie, permis aux résistants français de participer à la libération du pays et évité une guerre civile.

Ces résultats exceptionnels ont été obtenus par quelques dizaines d’officiers et quelques centaines de personnes à Londres, moins de 1.000 agents envoyés en mission clandestine en France et près de 80.000 recrutés en France. En 1940, les cadres des services secrets de la IIIème République restent au service du gouvernement de Vichy. En juillet à Londres, des officiers inexpérimentés créent un 2ème Bureau, qui élargit ses fonctions et devient Service de renseignement en avril 1941, puis Bureau central de renseignement et d’action militaire en janvier 1942 et enfin Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) en juin 1942. Ce dernier organise toutes les missions secrètes, militaires ou politiques, en France et en Afrique du Nord. Il pose les fondations des services secrets français jusqu’à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), créée en avril 1982. Le 17septembre 2018, dans la cour d’honneur des Invalides, la ministre des Armées, Florence Parly, a remis la fourragère de l’Ordre de la Libération au 44ème Régiment d’infanterie, unité des personnels militaires de la DGSE. En 2020, l’institution d’un insigne spécifique souligne la filiation entre le BCRA et la DGSE. Portant les couleurs de l’Ordre de la Libération, le vert de l’espérance et le noir du deuil, cet écusson, orné de la croix de Lorraine, reprend une partie de la devise latine de l’ordre « Patriam Servando » (En servant la patrie).

Les services secrets. Depuis la fin du XIXème siècle, la France dispose de services de renseignement permanents, essentiellement militaires. Après la première guerre mondiale, ils se composent de la Section de recherche (SR) pour l’espionnage et de la Section de centralisation du renseignement (SCR) pour le contre-espionnage. Ceux de la France libre, basés en Grande-Bretagne, assurent d’abord le lien avec les résistants en France en organisant des liaisons radio et des opérations aériennes clandestines. Ils créent en France des réseaux de renseignement et d’évasion. Sur le plan militaire, ils participent à l’organisation de l’Armée secrète et des maquis et assurent la liaison avec l’Etat-major allié. Sur le plan politique, ils travaillent à unifier les divers mouvements de résistance derrière le général de Gaulle. Créé en mai 1943, le Conseil national de la Résistance permet d’affirmer l’autorité de l’Etat, reconstitué à Londres et à Alger. Or la Grande-Bretagne ne reconnaît pas la France libre comme un gouvernement en exil. Les services de renseignement britanniques coopèrent directement avec des résistants français qui n’ont aucun lien avec elle. Le SIS (Secret Intelligence Service) collecte le renseignement, le SOE (Special Operations Executive) s’occupe de l’action et le MI9 (Direction du renseignement militaire) des évasions. Ils recrutent des Français et agissent en France sans en référer au général de Gaulle. A partir de 1942, les Etats-Unis disposent de l’OSS (Office of Strategic Services) pour toutes ces missions. Les services secrets gaullistes ne peuvent agir en France qu’avec le soutien de leurs homologues britanniques, lequel comprend : la formation et l’équipement (postes de radio et armes) des agents ; l’acheminement en France et le retour en Grande-Bretagne par bateau ou avion ; le maintien du contact au moyen d’une centrale radio. Enfin, les services britanniques et américains fournissent armes et matériel à la Résistance.

Les agents clandestins. Contrairement aux membres des mouvements de résistance, les agents secrets de la France libre, volontaires civils ou militaires, sont soumis à l’autorité de son chef. Plusieurs centaines sont recrutés en Grande-Bretagne et en Afrique du Nord, formés puis envoyés en France comme « chargés de mission ». D’autres sont recrutés en France et formés en Grande-Bretagne. Les plus nombreux, recrutés eux aussi en France, restent sur place mais sont reconnus comme agents des autorités françaises. Comme tous les résistants, les agents clandestins se trouvent plongés dans une société, dont ils dépendent pour survivre et mener à bien leur mission sous une fausse identité. Ils savent qu’ils risquent la capture et la mort, mais aussi la torture et l’enfer des camps de concentration. En Angleterre, le BCRA recrute ses agents parmi les volontaires de la France libre après les avoir repérés lors de leur interrogatoire de sécurité. A partir de 1943, il en sélectionne aussi en Afrique du Nord. A l’issue des tests pratiques et psychologiques et selon leur profil, les candidats sont orientés vers le renseignement, l’action, l’encadrement (délégué militaire) ou la technique (opérateur radio, saboteur ou officier d’opérations aériennes). Infiltrés en France, ils recrutent d’autres agents parmi leurs relations ou dans les organisations clandestines. Comme tous les militaires de la France libre à Londres, les agents clandestins vivent sous le nom adopté lors de leur engagement, revêtent leur uniforme d’officier et fréquent les lieux de convivialité prisés des Français, mais cachent leur véritable affectation et leur future mission. En théorie, ils ne doivent pas se rencontrer, mais la consigne n’est pas toujours respectée. De nombreux agents, résidant en Angleterre ou y séjournant, suivent une formation dans les écoles britanniques. Ainsi, le SOE installe des dizaines de centres dans des châteaux isolés, dédiés au parachutisme (presque tous les agents sont brevetés), au sabotage, aux transmissions, aux opérations aériennes ou à la vie clandestine. Avant son départ en mission, l’agent abandonne le nom adopté lors de son engagement dans la France libre, confie au BCRA son testament et ses effets personnels. Il prend une fausse identité, apprend sa « légende » (biographie fictive mêlant le vrai et le faux), reçoit de l’argent et se familiarise avec ses faux papiers (carte d’identité, feuille de démobilisation, tickets de rationnement etc.). En France, les agents se procurent parfois de « vrais faux papiers », provenant réellement de l’administration. Désigné désormais par un pseudonyme lors de ses échanges avec Londres, l’agent clandestin revêt des habits en usage en France après vérification qu’il ne transporte rien qui puisse trahir son passage en Angleterre. Des matériels sont conçus pour cacher des messages et les postes de radio progressivement miniaturisés. Outre des renseignements militaires, le BCRA recueille des documents officiels pour ses agents et des renseignements politiques et économiques pour la propagande de la France libre et ses projets futurs. Traqués par la police française et les services allemands, les agents clandestins ne sont pas protégés par le droit de la guerre. Ceux qui le souhaitent reçoivent une pilule de cyanure (poison violent et efficace).

Loïc Salmon

Organisée par l’Ordre de la Libération et la Direction générale de la sécurité extérieure, l’exposition « Les agents secrets du général » (23 juin-16 octobre 2022) se tient aux Invalides à Paris. Elle présente objets, armes, archives photographiques et documents. Renseignements : ordredelaliberation.fr.

Les agents secrets du Général, 1940-1944

Exposition « Guerres secrètes » aux Invalides

Résistance et dissuasion




Défense : mémoire et culture, véhicules des valeurs militaires

Maintenir le lien entre un lieu culturel et le sens de l’honneur. Créer un sentiment d’appartenance à un ensemble qui dépasse sa propre vie, à savoir la défense du pays. Faire rayonner le génie français à étranger.

Tels sont les objectifs de la politique culturelle du ministère des Armées, présentée à la presse le 9 juin 2021 à Paris par : le contrôleur général des armées Sylvain Mattiucci, directeur de la Direction des patrimoines de la mémoire et des archives (DPMA) ; le général de brigade Henry de Medlege, directeur du musée de l’Armée.

Un vaste réseau. La DMPA souhaite rendre la richesse du patrimoine du ministère des Armées accessible à plusieurs publics, explique son directeur. Il s’agit de donner des repères historiques et culturels aux jeunes et de montrer aux personnels militaires et civils qu’ils participent à une histoire contemporaine, à laquelle ils dédient leur vie. Cette politique culturelle, mise en œuvre par la DPMA, repose d’abord sur quatre établissements publics : le musée de l’Armée aux Invalides à Paris ; le musée national de la Marine avec ses sites de Paris (en réfection jusqu’en 2022), Brest, Toulon, Rochefort et Port-Louis ; le musée de l’Air et de l’Espace à Paris-le Bourget ; le musée de l’Ordre de la Libération aux Invalides. Outre le ministère de la Culture, partenaire majeur, s’y ajoutent : les délégués aux patrimoines ; le musée du Service de santé des armées à Paris ; les 10 musées d’armes de l’armée de Terre ; le réseau des musées et mémoriaux des conflits contemporains ; les partenaires institutionnels et privés, (producteurs de films, éditeurs et mécènes) qui apportent un financement complémentaire. L’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (Fort d’Ivry) collecte, conserve et valorise plus de 12 millions de photos et 31.000 films depuis 1915. Le Service historique de la défense (10 centres en France) dispose de 18 millions de photos, 50.000 cartes et plans, 900.000 ouvrages et 20.000 lecteurs inscrits par an. Les ambitions de la politique culturelle du ministère des Armées portent notamment sur la numérisation des archives qui permettent le calcul des droits, l’entretien de la mémoire des conflits contemporains et la promotion du tourisme dans les hauts lieux de mémoire, sans oublier la préparation des musées de demain. Grâce à sa collection de plus de 500.000 pièces de l’Antiquité à aujourd’hui, le musée de l’Armée est devenu l’un des premiers du monde en matière d’histoire militaire, souligne le général de Medlege. Sa visite inclut celle du tombeau de Napoléon, dont deux expositions se tiennent à l’occasion du bicentenaire de sa mort (1821). Le musée de l’Armée entretient des partenariats avec le Louvre Abu Dhabi et des musées en Asie et en Europe (Vienne). Son extension en cours porte sur l’histoire des Invalides, l’actualité des engagements militaires, la période de 1945 à nos jours, la colonisation et la décolonisation.

Un riche patrimoine. Outre les collections indiquées plus haut, le patrimoine du ministère des Armées comprend des unités documentaires et bibliothèques, les 10 hauts lieux de la mémoire nationale, 275 nécropoles, 2.170 carrés militaires et 1.000 lieux de sépulture dans 80 pays. En 2019, les musées ont accueilli plus de 2 millions de visiteurs et 120.000 autres lors des journées du patrimoine. Chaque année, 30 coéditions et films sont soutenus, 750.000 photos collectées et 5 km d’archives restaurées. Le budget de la politique culturelle du ministère des Armées se monte à 38,9 M€ en 2021.

Loïc Salmon

Exposition « Napoléon n’est plus » aux Invalides

Invalides : 350 ans de mémoire de la France combattante

Exposition « Le voyage de l’obélisque » au musée de la Marine




Exposition « Napoléon n’est plus » aux Invalides

Par sa très lente agonie à Sainte-Hélène en 1821, Napoléon 1er devient plus humain. Le retour de ses cendres en 1840 constitue une nouvelle apothéose, qui le transforme en image de référence pour l’Histoire de la France.

La fin. Dans le climat insalubre de l’île de Sainte-Hélène, au milieu de l’Atlantique Sud, Napoléon trompe l’ennui en dictant ses mémoires. A l’inaction et la contrariété, s’ajoute une intensification de ses douleurs abdominales dues à son ulcère à l’estomac. Il s’affaiblit depuis cinq ans, au point de rester constamment alité dès la fin de l’année 1820. Fièvres et vomissements aggravent son état. Dès avril 1821, son entourage comprend qu’il va mourir, malgré les soins intensifs. Le matin du samedi 5 mai, Napoléon, inconscient depuis deux jours, est étendu sur son lit de camp à baldaquin dans sa résidence de Longwood. Assistent à ses derniers instants : l’abbé Vignali ; les médecins Antommarchi, Burton et Arnott ; le général comte Bertrand, son épouse et leurs deux fils ; le général comte de Montholon ; le capitaine Crockat ; les valets Marchand et Noverraz ; l’huissier Santini ; le mamelouk Ali Saint-Denis. Selon les témoignages, l’Empereur prononce des mots indistincts. Le comte Bertrand entend « le nom de son fils » puis « à la tête de l’armée ». Le comte de Montholon croit entendre les mots « France, armée, tête d’armée, Joséphine ». Selon le valet Marchand, Napoléon dit des mots inarticulés, traduits par « France », « tête » et « armée ». L’Empereur expire à 5 h 49 de l’après-midi. Antommarchi lui ferme les yeux et les Britanniques Arnott et Crockat enregistrent l’heure du décès.

La veillée funèbre. L’abbé Vignali dit la messe. Après la toilette mortuaire, Napoléon est présenté sur un lit de campagne, tête nue et couvert d’un drap, pour la veillée entre Français. Le 6 mai au matin, le général britannique Lowe, gouverneur de Sainte-Hélène, entre, pour la première fois, dans l’appartement privé de l’Empereur pour constater le décès et reconnaître le corps. Dans l’après-midi puis dans la matinée du 7 mai, Longwood ouvre ses portes au public. Sous l’autorité du capitaine britannique Crokat, deux valets gardent la dépouille vêtue de l’uniforme de colonel des chasseurs à cheval de la Garde impériale et coiffée du « petit chapeau ». Parmi les civils, seuls les notables de Sainte-Hélène peuvent pénétrer dans l’enceinte de Longwood. Ils entrent par groupes de quatre à dix pour un hommage de quelques minutes. Beaucoup prennent sa main et l’embrassent, laissant couler leurs larmes. Certains amènent leurs enfants et d’autres viennent plusieurs fois. Le 7 mai dans l’après-midi, le moulage en plâtre du masque mortuaire est pris et les funérailles se préparent. Divers tableaux allégoriques immortaliseront Napoléon sur son lit de mort. Après la mise en bière le 9 mai, une dernière messe est dite à Longwood avant le départ du corps à 11 h. Refusant de rendre les honneurs à un empereur déchu, Lowe, dont le caractère intransigeant, tatillon et parfois obtus le fait passer à la postérité, organise des obsèques « d’officier général du plus haut rang ». Au son d’une marche funèbre entendue dans toute l’île, le cercueil, porté par huit grenadiers anglais, précède un long cortège composé de la suite française de l’Empereur, en tenue de deuil, de l’état-major de Lowe et de nombreux civils. Les drapeaux sont en berne. Les canons anglais tonnent sur terre et sur mer.

La tombe. Devant l’impossibilité pour les Français et les Anglais de s’entendre sur le titre à décerner à Napoléon, « empereur » ou « général », en vue de l’inscrire sur la pierre tombale, celle-ci reste vierge, sans même son nom. L’Empereur est alors inhumé sur l’île, dans le val entouré de géraniums, qu’il a lui-même désigné. Cette tombe est aujourd’hui reconstituée aux Invalides, avec la pierre tombale d’origine, dans le jardin jouxtant la cathédrale Saint-Louis, église des Soldats.

Le testament. Dans son testament, Napoléon règle ses comptes avec ceux qui l’ont trahi ou ont démérité à ses yeux. Il cite nommément ceux qui ont provoqué ses défaites finales en 1814 et 1815 et se sont ralliés à Louis XVIII : le maréchal Marmont, qui a livré son corps d’armée à l’ennemi en 1814, privant l’Empereur de capacité de riposte et donc contraint à abdiquer ; le maréchal Augereau, qui évacue Lyon sans combattre en 1814 ; Talleyrand, ministre des Relations extérieures de 1799 à 1807 ; La Fayette, rayé de la liste des émigrés en 1800 par le Premier Consul Bonaparte mais qui organise avec Fouché (ministre de la Police de 1804 à 1810 puis 3 mois en 1815) la seconde abdication de l’Empereur en 1815. Napoléon invoque la raison d’Etat pour justifier l’exécution du duc d’Enghien, considéré comme traître à la solde de l’Angleterre. Enfin, l’Empereur lègue 10.000 francs à Cantillon, arrêté et jugé pour avoir tiré, en 1818, sur le duc de Wellington, son adversaire britannique à Waterloo (1815), sauvé de la défaite par l’arrivée du général prussien Blücher. Ce testament rédigé de sa main le 15 avril 1821, sera envoyé à Londres puis restitué en mars 1853 à la France, dirigée à l’époque par un autre empereur, son neveu Napoléon III.

Le « retour des cendres ». Les pétitions sur le retour du corps de Napoléon, adressées au gouvernement dès 1821, finissent par aboutir en 1840. Les autorités britanniques acceptent et le Parlement français dote le projet d’un million de francs. Sous l’autorité du diplomate Rohan-Chabot, la « Mission de Sainte-Hélène » se compose de la frégate Belle-Poule, commandée par le prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe, et de la corvette Favorite. Font partie du voyage : le grand maréchal du palais Bertrand et son fils ; le général Gourgaud ; le fils du comte de Las Cases (auteur du « Mémorial de Sainte-Hélène ») ; cinq anciens domestiques, dont Marchand et Saint-Denis. Partie de Toulon le 7 juillet, la mission arrive à Sainte-Hélène le 8 octobre. Lors de la remise officielle le 15 octobre, après l’ouverture des enveloppes d’acajou, de plomb, de bois et de fer blanc du cercueil, le corps de l’Empereur apparaît parfaitement préservé. Le cercueil, embarqué sur la Belle-Poule, arrive à Cherbourg le 30 novembre. Il remonte la Seine jusqu’à Courbevoie à bord des bateaux à vapeur Normandie puis Dorade-III. Le 15 décembre 1840, malgré le froid, une foule immense observe le passage du convoi funèbre jusqu’aux Invalides à Paris. Louis-Philippe reçoit le corps de l’Empereur « au nom de la France », avec l’épée portée à la bataille d’Austerlitz (1805) et son chapeau, entré dans la légende.

Loïc Salmon

L’exposition « Napoléon n’est plus » (31 mars-19 septembre 2021), organisée par le musée de l’Armée et la Fondation Napoléon, se tient aux Invalides à Paris. Elle présente uniformes, armes, objets, décorations, gravures, tableaux et documents. Cette exposition se double du parcours d’art contemporain intitulé « Napoléon ? Encore ! » (7 mai 2021-30 janvier 2022). Par ailleurs, les espaces permanents du musée de l’Armée dédiés au Premier Empire présentent une maquette de la bataille de Lodi (10 mai 1796) et le bivouac de l‘Empereur. Le Dôme des Invalides, qui abrite son tombeau, a été restauré, grâce à une souscription publique. Renseignements : www.musee-armee.fr

Napoléon n’est plus

Exposition « Napoléon stratège » aux Invalides

Exposition « Napoléon à Sainte-Hélène » aux Invalides