Napoléon à Sainte-Hélène, la conquête de la mémoire

« C’est un tombeau, une tombe, une pyramide, un cimetière, un sépulcre, une catacombe, un sarcophage, un minaret et un mausolée » ! Sainte-Hélène, ainsi décrite en 1839 par le naturaliste anglais Charles Darwin, est une île volcanique de 122 km2, située à 2.000 km du Sud de l’Angola et découverte par les Portugais en 1502. Cette « maison à mi-chemin au beau milieu du grand océan » sur la route commerciale des Indes, sera annexée par l’English East India Company en 1659. Inhabitée, elle sera colonisée par des civils britanniques, des esclaves africains et une population chinoise. A partir de 1815, Napoléon vient y vivre ses dernières années. Sous la pression des autres capitales européennes, Londres ne pouvait lui accorder en Angleterre l’asile politique qu’il espérait, car sa présence risquait d’attirer la curiosité et même la sympathie de l’opinion publique britannique. Il fallait le couper du monde dans un endroit isolé, où les nouvelles de son activité ne pourraient filtrer jusqu’en France. Choisie pour prévenir toute possibilité d’évasion, l’île de Sainte-Hélène voit la défense de ses côtes renforcée. Chaleureusement accueilli dans le domaine des Briars le 16 octobre, l’Empereur doit emménager le 10 décembre dans une ferme bâtie sur le plateau de Longwood, l’endroit le moins ensoleillé et le plus humide de l’île où le brouillard et le vent dominent, même l’été. Cette résidence (150 m2 pour lui-même), dénommée « Old » House, sera remplacée par une demeure plus vaste, en éléments préfabriqués en provenance d’Angleterre, et connue sous le nom de « New » House. Celle-ci ne sera achevée qu’en décembre 1820, mais Napoléon, malade, ne sera plus en état de déménager. Au début, les dépenses de Longwood étaient à la charge exclusive du gouvernement britannique, notamment l’entretien des 40 à 50 personnes qui y vivent ou y travaillent. Mais à l’automne 1816, le nouveau gouverneur Hudson Lowe exige que l’Empereur contribue à ses dépenses, jugées excessives. La destruction ostentatoire d’une partie de l’orfèvrerie, dont les aigles sont ôtées et les armes martelées, puis la fonte d’une partie de l’argenterie donnent une publicité éclatante à la mesquinerie du gouverneur, qui réduit également la domesticité. Il n’aura rencontré son illustre prisonnier que les 17 avril, 30 avril, 15 mai, 20 juin, 16 juillet et 18 août 1816 en tout…et toujours de façon orageuse ! Par la suite, Napoléon refusera de le recevoir. « A la postérité de juger », finira-t-il par dire. Celle-ci n’épargnera pas le « geôlier de l’Empereur ». Les mémorialistes Las Cases, Gourgaud, O’Meara, Montholon, Marchand et Saint-Denis, dit le « mamelouk Ali », tireront sur lui à boulets rouges. Même le duc de Wellington, le vainqueur de Waterloo (1815), dira de lui avec mépris : « Lowe n’était pas un gentleman ». Puis, de mois en mois, l’ennui et la promiscuité conduisent les compagnons de l’Empereur à quitter Sainte-Hélène les uns après les autres. La réclusion, même volontaire, le temps qui s’écoule lentement et la moiteur du lieu aggravent la situation. Pourtant, malgré leurs incessantes disputes, ceux qui restent, neuf à la mort de l’Empereur le 5 mai 1821, l’auront protégé des atteintes à son rang et à sa mémoire. En 1868, Napoléon III rachète la maison de Longwood et la vallée du Géranium, où avait été enterré son oncle. En mai 2016, l’ouverture d’un aéroport à Sainte-Hélène devrait y favoriser le tourisme… surtout à Longwood !

Loïc Salmon

Exposition « Napoléon à Sainte-Hélène » aux Invalides

« Napoléon à Sainte-Hélène », ouvrage collectif. Éditions Gallimard/Musée de l’Armée, 304 pages, 35 €




James Bond dans le spectre géopolitique

Le succès international, continu depuis un demi-siècle, du personnage de James Bond, champion de la lutte antiterroriste en tous genres du début de la guerre froide à aujourd’hui, tient au fait que la fiction « colle » à la réalité des affaires du monde et parfois l’anticipe.

Ce livre l’explique par une analyse poussée des 12 romans de Ian Fleming (1908-1964) et des 24 films (1962-2015) consacrés à cet agent secret hors normes, enfin pas tout à fait. En effet, l’enquête effectue au passage un survol historique des principaux services de renseignements britanniques, américains, français et soviétiques. Sur le plan personnel, Bond et Fleming présentent, naturellement, certaines ressemblances : le premier est orphelin  à 11 ans et le second perd son père dans un bombardement en Picardie en 1917. Tous deux sont entrés au collège aristocratique d’Eton, dont ils seront renvoyés… pour une histoire de fille ! Ils partagent les mêmes goûts pour la belle vie, les voitures de rêve et les jolies femmes. Capitaines de frégate dans la Marine britannique, ils s’intéressent aux nouveautés techniques et pas seulement en matière de renseignement. Mais Bond n’est pas la copie conforme de son « père ». Outre sa propre expérience pendant la seconde guerre mondiale, Fleming s’inspire d’agents bien réels et hauts en couleur, qu’il a rencontrés ou dont il a entendu parler à cette époque. Il admire William Sommerset Maugham (1874-1965), médecin et membre du British Secret Service pendant la première guerre mondiale puis reconverti dans la littérature d’espionnage. Arrivent ensuite : Sydney Reilly d’origine polonaise né en 1874 et disparu mystérieusement en Union soviétique dans les années 1930 ;  William Stephenson (1897-1989), as de la Royal Air Force et passionné de cryptographie ; l’Américain William Donovan (1883-1969), fondateur de l’Office of Strategic Services qui deviendra la Central Intelligence Agency (CIA) ; le Serbe Dusco Popov (1912-1981), agent double au service des Allemands et des Britanniques ; le capitaine de corvette Patrick Dalzel-Job (1913-2003), membre du NID30AU (unité navale de renseignement commando) ; l’Américain Allen Dulles (1893-1969), premier directeur civil de la CIA de1953 à 1961. Du point de vue américain, l’agent idéal doit être capable de foncer tête baissée dans une mission difficile et dangereuse, afin de calmer sa colère et donner un sens à une vie futile. En revanche, pour les Britanniques, il doit avoir un niveau intellectuel supérieur et toujours maîtriser son énergie exubérante. Par ailleurs, les relations entre les « cousins » de chaque côté de l’Atlantique n’ont pas toujours été au beau fixe. Ainsi, l’infiltration de « taupes » soviétiques jusqu’au sommet de l’État, dès le début de la guerre froide, inspire également la saga de Bond. Il s’agit des « Cinq de Cambridge » (Kim Philby, Guy Burgess, Donald Maclean, Anthony Blunt et John Cairncross) et surtout de George Blake. Pendant la seconde guerre mondiale, ce dernier a servi sous les ordres de Fleming… qui lui aurait conseillé de poser sa candidature au service de renseignement extérieur MI6 ! Selon Fleming, Bond est un personnage ordinaire, à qui il arrive des histoires extraordinaires, et aussi le « miroir de son temps ». Après l’adaptation cinématographique de tous ses romans, les scénaristes respecteront ces principes pour propulser l’homme d’action 007 dans un univers technologique toujours plus pointu.

Loïc Salmon

Renseignement et littérature : un filon pour les écrivains

Renseignement et cinéma : des logiques difficilement compatibles

Armes secrètes de l’Allemagne nazie

« James Bond dans le spectre géopolitique » par Jean-Antoine Duprat. Éditions L’esprit du temps, 272 pages, prix 21 €.




Le Tsar c’est moi

Pouvoir et auto-attribution d’une légitimité divine s’inscrivent dans l’histoire politique, sociale et culturelle de la Russie. Parallèlement, les apparitions récurrentes de faux empereurs, de faux dignitaires et de faux révolutionnaires ont sérieusement inquiété tous les régimes.

L’auteur, directeur de recherche au CNRS, se livre à une savante analyse de ce phénomène, qui apparaît au XVIème siècle avec l’avènement d’Ivan IV le Terrible (1530-1584). Son règne est marqué par la réorganisation de l’appareil de gouvernement, les guerres extérieures incessantes, la montée du servage et plusieurs vagues de terreur. Après la conquête du khanat mongol de Kazan, le Grand Prince de Moscovie, Ivan IV, prend le titre de « tsar » (César empereur), autrefois porté par les souverains byzantins, se plaçant ainsi à égalité avec le titulaire de la couronne du Saint-Empire romain germanique remontant à Charlemagne. Dès le XVème siècle, le Grand Prince appelle ses sujets « esclaves ». Particularité de la Moscovie, les esclaves y sont nés et se sont vendus eux-mêmes à leurs créanciers, à titre perpétuel et héréditaire pour échapper à leurs dettes. Ceux de la famille du Grand Prince vont progressivement exercer des fonctions dans l’appareil du  gouvernement central. L’établissement de rapports serviles entre le monarque et sa noblesse va s’étendre parmi la population russe. Ivan IV affirme que son autorité lui vient de Dieu et ne peut être contrôlée par une institution intermédiaire, Église orthodoxe comprise. Exécuteur autoproclamé de la volonté divine, le tsar exerce un pouvoir illimité sur ses sujets. Pierre 1er le Grand (1672-1725) rationalise cette autocratie, en s’inspirant des modèles politiques européens. Pourtant, il exige une adhésion religieuse à sa personne, fondée sur le charisme qu’il a obtenu du Saint-Esprit. En outre, il modifie la transmission héréditaire de la propriété foncière, qui revient au fils le plus méritant et non plus automatiquement à l’aîné qui risquerait de dilapider l’héritage. Mais si chacun peut être désigné par Dieu ou le Saint-Esprit, quiconque peut alors prétendre au trône s’il parvient à convaincre beaucoup de monde qu’il est fils de tsar, ouvrant ainsi la voie à de nombreux imposteurs, explique Claudio Ingerflom. Ivan le Terrible et Pierre le Grand sont tous deux despotes, réformateurs et assassins de leur fils aîné. A leur mort, des imposteurs se font passer pour leur fils et provoquent des révoltes populaires. Le mécontentement social réveille systématiquement le soupçon sur l’authenticité de « l’Élu », qui se doit d’être parfait. Même la « despote éclairée » Catherine II (1729-1796), complice du meurtre de son époux Pierre III (petit-fils de Pierre le Grand), doit mater l’insurrection du Cosaque Pougatchev, qui se déclare « Pierre III ». Le régime soviétique remplace la religion par le « socialisme scientifique » et conserve la sacralité du dirigeant suprême, qui perdure aujourd’hui avec le « sauveur de la Russie », Vladimir Poutine. Il y a eu des faux Lénine, faux Trotski et faux fils de Staline. L’imposture a touché aussi les documents officiels : faux « oukases » des tsars sur la redistribution des terres, fausses identités de classe en accord avec les exigences du régime soviétique et même fausses attestations d’héroïsme pendant la seconde guerre mondiale et celle d’Afghanistan (1979-1989), pour obtenir des avantages matériels.

Loïc Salmon

Chine, Iran, Russie : un nouvel empire mongol ?

La puissance au XXIème siècle : le poids de l’Histoire

« Le Tsar c’est moi, l’imposture permanente d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine » par Claudio Ingerflom. Éditions puf, 518 pages, prix 29 €.




Le RAID, 30 ans d’interventions

Unité spéciale de la Police nationale, le RAID a pour missions de se confronter à la démence d’un désespéré, de protéger des personnalités, en France ou à l’étranger, et de s’opposer à un tueur fou ou des groupes terroristes.

Son acronyme résume son mode opératoire : Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion. Cet ouvrage le fait découvrir de l’intérieur, notamment par une vingtaine de témoignages de policiers qui y ont servi. Fondé en 1985, le RAID acquiert une réputation mondiale lors de l’affaire de l’école maternelle Comandant Charcot de Neuilly-sur-Seine, huit ans plus tard. Un forcené, armé et bardé d’explosifs, qui détient 23 enfants et leur institutrice, sera neutralisé au bout de 46 heures, après l’échec de laborieuses négociations auxquelles a participé Nicolas Sarkozy, à l’époque maire de Neuilly et ministre du Budget. En 2015, le RAID emploie 180 personnes dans le site de Bièvres (banlieue parisienne) et 140 autres en province. Le site, situé à proximité de la base aérienne de Villacoublay, abrite également la compagnie CRS 8 qui assure sa sécurité. Depuis le rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur en 2009, le RAID et le GIGN (Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale) effectuent des tâches similaires, tout en conservant leurs domaines de compétences. Ainsi, ils peuvent intervenir tous deux dans les trains, participer à des négociations difficiles en France et à l’étranger et assurer des formations à leurs homologues étrangers. Toutefois, le RAID se réserve les interventions contre des forcenés en zone « Police » et dans l’Eurostar (tunnel sous la Manche) et le métro. Il protège les installations nucléaires du Commissariat à l’énergie atomique et du groupe Areva ainsi que les ambassades de France en Afghanistan et au Liban. De son côté, le GIGN intervient contre des forcenés en zone « Gendarmerie », protège les centrales nucléaires de production d’électricité d’EDF et l’ambassade de France en Irak. Il dirige les actions de contre-terrorisme maritime avec la Marine et de contre-terrorisme aérien, pour lequel le RAID peut le seconder. Tous deux font partie de la Cellule interministérielle de négociation armée au profit du ministère des Affaires étrangères, pour gérer les enlèvements de ressortissants français à l’étranger. La coopération du RAID avec certaines unités du ministère de la Défense porte sur les échanges de savoir-faire : art de la cache et de l’enfouissement du 13ème Régiment de dragons parachutistes contre pose de balises et infiltration urbaine ; tir à très longue distance et maniement d’explosifs du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine contre action dans les tunnels et sur les moyens de transport urbain ; franchissement vertical, tir embarqué et tir en milieu désertique des Commandos de marine contre art de la négociation. Le RAID s’entraîne aussi avec le « Special Air Service » britannique et l’équipe de sauvetage d’otages du FBI américain. Pour conserver sa jeunesse, il limite l’affectation de ses personnels à deux mandats de cinq ans. Le reclassement s’avère compliqué, sauf pour les spécialistes du renseignement qui entrent à la Direction générale de la sécurité intérieure. D’autres intègrent le Groupe de sécurité de la présidence de la République ou deviennent attachés de sécurité intérieure dans les ambassades. Certains grands chefs entament une carrière préfectorale ou offrent leurs services au secteur privé.

Loïc Salmon

Les spécialistes de la gendarmerie

DCRI : anticiper les menaces futures

Sécurité : gestion des expatriés français en cas de crise

« Le RAID, 30 ans d’interventions » par Jean-Marc Tanguy. Éditions Pierre de Taillac, 260 pages, plus 150 photos, prix 26,90 €




Le piège Daech

Alors qu’Al-Qaïda n’offre que le terrorisme et une guerre sans fin, Daech veut instaurer la « charia » sur un territoire spécifique doté d’un État et d’institutions, dans des perspectives historique et symbolique.

La nomenclature des « départements » de cet « État islamique » entend rappeler les États musulmans de l’époque des compagnons du prophète Mahomet (VIIème siècle) et instituer une administration étatique moderne. Le pouvoir judiciaire est exercé par des juges religieux sur les territoires conquis en Irak et en Syrie. Une « police des mœurs » contrôle les comportements, à savoir l’absence de mixité, le port du voile intégral dans l’espace public pour les femmes, l’interdiction de la musique, du sport et de l’alcool, et surveille les prix sur les marchés. D’anciens officiers irakiens de Saddam Hussein, convertis au salafisme djihadiste, dirigent les forces armées et les services de renseignement. En outre, Daech dispose d’une puissance financière alimentée par le pillage de la banque de Mossoul, l’impôt, la vente de pétrole et d’antiquités et… les dons privés des monarchies pétrolières du golfe Arabo-Persique. Son discours universaliste exerce une puissance d’attraction au-delà de sa base sunnite au Moyen-Orient. Selon Pierre-Jean Luizard, il ne s’agit pas d’un conflit de cultures entre Orient et Occident, mais d’un choc entre islam et « mécréance ». Pour Daech, l’islam accueille même les Européens chrétiens, tandis que la mécréance inclut Arabes et mauvais musulmans. Ainsi, les brigades féminines, chargées de veiller à la conformité de la tenue des jeunes femmes locales, sont composées en majorité de miliciennes occidentales qui ne parlent presque pas l’arabe. Le succès de l’État islamique repose notamment sur sa communication sur internet, qui diffuse des vidéos d’exécutions, décapitations, lapidations, destructions de lieux de culte « impies » (musulmans « hérétiques » ou juifs) et de sites archéologiques. Sa propagande présente les musulmans comme les éternelles victimes de l’Occident dominateur. La conférence de San Remo (1920) avait attribué des mandats à la France sur la Syrie et le Liban et à la Grande-Bretagne sur l’Irak, la Transjordanie et la Palestine. Les États-Unis ont augmenté leur présence militaire depuis la guerre du Golfe (1990-1991). Localement, l’État islamique s’appuie surtout sur des combattants d’origine tribale. Son armée est estimée à 30.000 hommes, dont un tiers d’étrangers, à savoir Arabes, Tchétchènes, Ouzbeks et jeunes venus des pays occidentaux. La guerre civile en Syrie provoque un afflux de migrants dans les pays voisins. Ainsi, la Jordanie accueille plus de 600.000 réfugiés syriens. Mais, les États-Unis, qui la considèrent comme un acteur clé dans le conflit israélo-palestinien, veulent empêcher sa déstabilisation. L’Arabie saoudite se sent menacée par la déliquescence des États issus des mandats de la conférence de San Remo. Gardienne des lieux saints de l’islam et d’une certaine orthodoxie religieuse, elle est pourtant inféodée aux intérêts géopolitiques et pétroliers américains. En outre, elle affronte trois dangers : le chiisme originaire de l’Iran, son rival régional ; la situation au Yémen et la subversion djihadiste. La présence de deux millions de réfugiés syriens crée un sentiment d’exaspération croissant pour la Turquie, qui veut éviter une implication militaire directe en Syrie et en Irak. Lors de la conférence anti-Daech de Paris du 15 septembre 2014, trente pays se sont coalisés, sous la direction des États-Unis, contre l’État islamique.

Loïc Salmon

Moyen-Orient : crises, Daech et flux de migrants en Europe

Gouverner au nom d’Allah

Le RAID, 30 ans d’interventions

« Le piège Daech », par Pierre-Jean Luizard. Éditions La Découverte 188 pages, 13,50 €.




Secret Défense

Cet ouvrage, abondamment illustré, raconte les heurs et malheurs du renseignement militaire et lève le voile sur certains épisodes de l’histoire de la France. Cryptographie (« chiffre »), clé de la sécurité des transmissions, et actions subversives sont allées de pair.

Ainsi, le chiffre de Jules César (100-44 avant J.C.) sera « cassé » seulement au milieu du IXème siècle, celui de Blaise de Vigenère (1523-1596) en 1854 et celui d’Antoine Rossignol (1600-1682) à la fin du XIXème siècle. L’organisation des services de renseignement (SR) incluant la collecte d’information (stratégiques et tactiques) et les « actions » (infiltration, provocation, manipulation ou interrogatoire « musclé »), mise au point par la Rome impériale, durera en France jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Au Moyen-Age, le contexte des guerres extérieures et des tentatives de déstabilisation du pouvoir monarchique, incite Louis XI à créer un système de relais de postes dans tout le royaume pour faire remonter rapidement le renseignement. Les guerres de religion aux XVIème et XVIIIème siècles favorise l’éclosion massive de l’espionnage. Environ un tiers des agents sont d’anciens officiers nobles, traîtres par idéologie ou nécessité. Un autre tiers comprend les secrétaires ou juristes ayant accès aux documents des princes. Le reste est constitué d’ecclésiastiques, fins psychologues et parfois proches du pouvoir. S’y ajoutent les marchands, financiers et aventuriers de tout poil. Dans les armées, l’espion, qui n’est pas protégé par les lois de la guerre, risque l’exécution sommaire après la torture pour en obtenir aveux et dénonciations. La recherche du renseignement, même tactique, est prise de haut par les officiers, qui estiment déshonorantes les activités des SR. A part les campagnes de Crimée (1854-1856), d’Italie (1859) et les expéditions coloniales en Afrique et en Extrême-Orient, ce dédain perdure en France jusqu’en 1870, alors que les officiers anglais, russes, américains et prussiens n’ont aucun scrupule à se déguiser et prendre une fausse identité pour pénétrer les desseins de l’ennemi. L’attitude des princes envers les SR fluctue au cours des siècles. Le père Joseph, éminence grise du cardinal de Richelieu, met sur pied un vaste réseau d’agents professionnels, de l’Angleterre au Levant en passant par le Canada et la Russie, et crée une académie de cryptographie. Ainsi, grâce au déchiffrement de messages des protestants de La Rochelle, le cardinal parvient à les faire capituler. Pendant la guerre contre l’Espagne, son service de contre-espionnage arrête des agents ennemis, dont les peintres de renom Rubens, Velasquez et Van Dick ! Son successeur, Mazarin, envoie en missions secrètes le plus fameux des cadets de Gascogne, D’Artagnan. Les SR de Louis XIV, réorganisés par Louvois, recourent aussi aux petits groupes de partisans pour effectuer des reconnaissances dans la profondeur des territoires ennemis. Louis XV, qui se méfie des SR de l’État, crée le « Secret du Roi », qui ne dépend que de lui. Son agent le plus célèbre, le chevalier d’Éon, s’habillait parfois en femme. Louis XVI enverra discrètement armes et munitions aux « insurgents » américains, avant les expéditions officielles de l’amiral De Grasse et du général Rochambeau. Napoléon multiplie les SR pour mieux les contrôler : gendarmerie, armées, diplomatie, police politique et police des Tuileries pour sa protection rapprochée. Pendant la Grande Guerre, l’agent double Mata Hari deviendra l’archétype de la femme fatale.

Loïc Salmon

« Secret Défense » par Constantin Parvulesco. Éditions E-T-A-I, 144 pages, 37,50 €.

Mousquetaires !

Des Aigles et des Hommes : sur les traces de la Grande Armée

Armée de Terre : nécessité du renseignement au « bon endroit » et au « bon moment »

 




D’Azincourt à Marignan, Chevaliers & Bombardes

La France et l’Angleterre, passées du Moyen-Age lors de la bataille d’Azincourt (1415) à la Renaissance avec celle de Marignan (1515), ont connu les mutations de l’art de la guerre.

A Azincourt, leur supériorité numérique a conforté les Français dans la conviction d’une victoire bientôt acquise. Ce sentiment était renforcé par le mépris de leur chevalerie à l’égard de la « piétaille » anglaise, qui osait la défier. Leur défaite s’explique notamment par l’inadaptation de la cavalerie lourde face à la mobilité de l’infanterie et la profusion des hommes au regard de l’étroitesse du terrain. Par la suite, le modèle des fantassins suisses, en rangs serrés et équipés de longues piques, sera imité dans toute l’Europe. Cette émergence de l’infanterie favorise la promotion sociale par le métier des armes. Par ailleurs, l’artillerie, apparue dès 1338 en France pour la défense des villes et châteaux, s’améliore au cours du siècle suivant : canons en fer ou en bronze, boulets métalliques et affuts sur roues. Pendant la trêve de la guerre avec l’Angleterre entre 1444 et 1449, Charles VII constitue une armée permanente payée chaque mois. Il crée d’abord 15 « compagnies d’ordonnance » de 100 « lances » chacune, soit environ 6.000 combattants. Une lance compte un « homme d’armes », cavalier lourd en armure, et quelques piétons et cavaliers légers en nombre variable. Le roi institue ensuite les « francs-archers », soit 8.000 hommes recrutés parmi les roturiers. Chaque paroisse doit désigner un habitant, en principe volontaire, qui, exempté de l’impôt de la taille, doit s’équiper et s’exercer régulièrement au tir à l’arc et à l’arbalète. Il doit répondre à l’appel en cas de conflit et reçoit une rémunération pour la durée de son service actif. Le roi crée aussi « l’arrière-ban », à savoir un service militaire réorganisé des nobles qui doivent s’équiper d’une armure, d’armes et d’un cheval et se préparer à la guerre selon leur statut et leur fief. En raison de leurs compétences financière, administrative et militaire, les frères Bureau modernisent l’artillerie royale, qui devient plus nombreuse et mobile avec le recrutement ponctuel de charretiers et de pionniers. La garde du corps du roi, où prédominent les archers écossais, assure sa protection rapprochée et prend part au conflit en cas de besoin. Lors de sa longue guerre contre Charles le Téméraire, Louis XI développe le camp militaire mobile, car la capture ou le pillage du camp de l’ennemi demeure un enjeu tactique. Ordonné avec rues et quartiers autour d’une place d’armes pour le rassemblement des fantassins et des cavaliers, il est clos par des palissades et des chariots avec un fossé où les pièces d’artillerie légère prennent position. Les chevaux de combat sont utilisés d’abord pour la reconnaissance, le harcèlement, la poursuite et les expéditions en pays ennemi (« chevauchées »). En bataille rangée, la cavalerie sert surtout à prendre l’ennemi à revers (Castillon, 1453) et charge rarement de front (Marignan, 1515). Le nombre de chevaux d’attelage suit l’accroissement des effectifs des armées, des vivres, des bagages, du nombre de pièces d’artillerie et de la masse des munitions. Quoique fier de son artillerie lourde et de sa cavalerie, François Ier prévoit de les renforcer par 42.000 piquiers et hallebardiers et 12.000 arquebusiers et d’appliquer une discipline très sévère. Pourtant, ses successeurs devront longtemps recruter des mercenaires pour disposer d’une infanterie de qualité.

Loïc Salmon

Exposition « D’Azincourt à Marignan » aux Invalides

Histoires d’armes

« D’Azincourt à Marignan, Chevaliers & Bombardes 1415-1515 », ouvrage collectif. Éditions Gallimard/Musée de l’Armée, 272 pages, 35 €




Les gendarmes du ciel

Trois générations ont déjà servi à terre et à bord des neuf types d’aéronefs des forces aériennes de la gendarmerie (FAG), depuis leur création en 1953.

Pendant ce temps et au prix de 25 personnels morts en service commandé, les FAG ont totalisé près de 750.000 heures de vol, au cours de 830.000 missions opérationnelles, portant notamment secours à 300.000 personnes. L’avion léger a été rapidement abandonné au profit exclusif de l’hélicoptère. L’aventure des FAG commence en 1950, quand le chef d’escadron Fouché, créateur des pelotons motocyclistes, découvre l’emploi des hélicoptères par la police de New York. Trois ans plus tard, les États-Unis acceptent de fournir des appareils à la France pour les secours ou évacuations sanitaires pendant la guerre d’Indochine. Au cours des six mois de la bataille de Dien Bien Phu (novembre 1953-mai 1954), les pilotes des armées de Terre et de l’Air et de la Gendarmerie effectuent 1.317 heures de vol en opération, pour 782 missions et 2.478 blessés évacués. Par la suite, les hélicoptères de la Gendarmerie seront peints en bleu pour les différencier de ceux de l’armée de Terre (kaki). Leurs opérations de secours en montagne donneront naissance à « l’hélitreuillage ». La longueur du câble est passée de 25 m sur l’hélicoptère Alouette III à 90 m sur l’EC145, permettant des opérations de treuillage et de dépose/récupération au-dessus de 2.000 m. Rien que dans le massif du Mont-Blanc, les FAG ont totalisé à la fin de 2014 : 4.343 missions de secours ; 4.488 personnes secourues ; 8.620  hélitreuillages ; 28.983 posés en haute montagne (Alouette II et III, Écureuil et EC145).  Aujourd’hui, les FAG disposent de 29 bases opérationnelles : 23 en métropole et 6 en outre-mer. Disponibles à 85 %, les aéronefs des FAG sont dotés d’équipements renforçant leurs capacités opérationnelles : nombreuses liaisons radio directes ;  gestion automatisée du pilotage ; facilité des déplacements grâce à une cartographie embarquée ; descente en rappel ou corde lisse ; treuils. Leurs missions sont multiples : sécurité routière ; appui lors d’un transfèrement judiciaire par voie terrestre, pour éviter  les tentatives d’évasion ; reconnaissance de zones sensibles ; maintien de l’ordre (renseignement en direct de l’autorité) ; surveillance du réseau SNCF ; vols de reconnaissance et de surveillance générale du territoire national. Depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, les FAG participent à la sécurisation des grands évènements internationaux de types sommets du G8, du G20 et de l’OTAN, 60ème et 70ème anniversaires du débarquement de 1944, avec transport d’éléments d’intervention et d’appui, dont des tireurs embarqués. Elles contribuent aux enquêtes judiciaires : recueil de renseignement et recherches d’indices, de malfaiteurs et de personnes disparues. L’hélicoptère est en effet souvent sollicité pour préparer une mission de police avec le Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale ou le RAID (Police nationale). Sur le plan international, le Commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale a conclu des accords avec ses homologues marocain (formation et entraînement) et allemand (échanges de procédures technico-opérationnelles). Enfin, il développe des liens de coopération avec les unités aériennes de police d’Afrique du Sud, du Botswana et de Namibie.

Loïc Salmon

Gendarmerie : un musée national directement accessible

L’histoire de l’Aviation légère de l’armée de terre 1794-2014

Drones civils : avantages, mais aussi sources de menaces complexes et évolutives

« Les gendarmes du ciel », ouvrage collectif. Éditions Pierre de Taillac, 240 pages, 450 photos, 35 €.




07ème Bataillon de chasseurs alpins

Titulaire des croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945 et de celle de la Valeur militaire, le 7ème Bataillon de chasseurs alpins (BCA) a été décoré de la Médaille britannique de Crimée (1855) et de la Médaille interalliée de la victoire (1945).

Fondé en 1840 par le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, il sera d’abord régiment de chasseurs à pied avant de devenir « alpin » en 1888. Son destin reste lié à la famille d’Orléans. En effet, l’un des descendants directs du duc, le sous-lieutenant François d’Orléans, a été tué au combat en Algérie en 1960. Sa tante, Isabelle, était devenue marraine du 7ème BCA en 1957 et le resta jusqu’à son décès en 1983. Sa nièce, Hélène, lui a alors succédé, avant de passer le flambeau à sa propre nièce, Marie, en 2009. Le bataillon connaît son premier fait d’armes en 1845, lors de la conquête de l’Algérie, où une compagnie de 80 hommes sera presque totalement anéantie à  Sidi-Brahim. Il est ensuite engagé en Italie (1851-1853), en Crimée (1855-1856), au Mexique (1862-1867), à nouveau en Algérie (1853-1855), en Tunisie (1881) et au Maroc (1912-1913). C’est en pensant à lui et au 14ème BCA que le maréchal Lyautey définira ainsi « l’esprit chasseur » : « C’est la rapidité dans l’exécution de gens qui pigent et qui galopent. C’est l’allant, c’est l’allure, c’est le chic ! C’est pour les chefs le sens social dans le commandement, c’est l’accueil aimable. C‘est servir avec le sourire, la discipline qui vient du cœur. C’est le dévouement absolu qui sait aller, lorsqu’il le faut, jusqu’au sacrifice total ». Pendant le premier conflit mondial, le 7ème BCA ne combat pas à Verdun, mais participe aux batailles de la Somme, du Chemin-des-Dames et d’Ypres. En 52 mois de guerre, il perd 43 officiers, 126 sous-officiers et 1.016 caporaux et chasseurs. Il reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de Guerre en 1919. Malgré sa dissolution le 1er septembre 1940, certains chasseurs rejoignent le maquis jusqu’à leur intégration dans l’armée du général de Lattre de Tassigny en septembre 1944. Reconstitué en 1948, le 7ème BCA rejoint encore une fois l’Algérie en 1955. Il y encadre notamment des commandos de chasse, forces spéciales de contre-guerilla, dans le cadre du plan Challe en 1959. Un chef de section témoigne : « Concrètement, il s’agit d’équipes de six à dix chasseurs, quelques fois plus, recevant la mission de se rendre discrètement à un point, par exemple, un carrefour obligé de pistes ou une cache récemment « traitée », de s’y camoufler pour être totalement invisibles pendant la journée et éveillés et prêts à agir dès la tombée de la nuit ». Par la suite, le 7ème BCA sera engagé au Liban, dès 1984 et à plusieurs reprises, sous l’égide de l’ONU. Il a participé à l’opération « Baliste » d’évacuation de 2.000 personnes des ports de Beyrouth et Naqoura vers Chypre en 2006. Sous mandat des Nations unies, il a été déployé dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine, Krajina et Kosovo) entre1992 et 2005.  Comme toutes les unités françaises, le 7ème BCA sera professionnalisé en 2001. Missions de courte durée ou opérations extérieures se succèdent alors : Tchad (2000, 2003 et 2008) ; Sénégal (2001) ; Afghanistan (2002, 2007-2008, 2009 et 2012) ; Côte d’Ivoire (2002-2012) ; Cameroun (2005-2006) ; République centrafricaine (2009-2014) ; Gabon (2012) ; Mali (2013-2014). Le 7ème BCA participe aussi à la protection du territoire national en outre-mer (Nouvelle-Calédonie) et en métropole, dans le cadre du plan Vigipirate.

Loic Salmon

Les chasseurs alpins du 13ème BCA

« Le 7ème Bataillon de chasseurs alpins », ouvrage collectif. Éditions Pierre de Taillac, 272 pages, plus de 450 documents, 29,90 €.




Unité FÉLIN, assaut final

Après la littérature et le cinéma, la bande dessinée s’invite aux opérations spéciales et à la recherche du renseignement par des moyens clandestins, haute technologie à l’appui !

Ce sixième tome de la série « Unité FÉLIN » raconte une histoire romancée, qui tente de coller au plus près d’une réalité possible. Elle est suivie d’explications techniques avec photos du 2ème Régiment d’infanterie de marine à l’entraînement. Ces soldats, qui se déplacent en VBCI (véhicule blindé du combat d’infanterie), disposent de l’équipement « FÉLIN » (Fantassin à Équipement et Liaisons INtégrés). Le système FÉLIN combine lunettes de tir jour-nuit à longue portée, jumelles infrarouges multifonctions, radio individuelle cryptée et terminal tactique affichant les positions GPS de chaque équipier. Il a fait ses preuves au cours des opérations en Afghanistan (2012), au Mali (2013) et en Centrafrique (2013). Conçu et fabriqué en France, il démultiplie les savoir-faire du combattant en termes de précision du tir, de combat diurne et nocturne, de renseignement et de coordination. Grâce à l’optronique (optique + électronique) et l’informatique, l’observation et le tir ont été optimisés pour le combat en zone urbaine. Ainsi, la visée déportée permet au fantassin d’observer un objectif et de le neutraliser sans s’exposer à la zone de danger et aux tirs adverses. Mais comme « FÉLIN » fait aussi penser aux tigres, léopards, panthères ou guépards, les auteurs de la série ont imaginé la saga d’un groupe expérimental de combat hors normes, « l’Unité FÉLIN ». Au début, celle-ci compte 9 membres (7 hommes et 2 femmes), issus des unités d’élite de l’armée de Terre française et travaillant pour le service « action » de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Ils disposent de moyens dignes de la force spéciale américaine « Navy Seal 6 » qui, en 2011, a  neutralisé Oussama Ben Laden, chef de l’organisation terroriste Al Qaïda. Leurs profils et leurs indicatifs radio, présentés au début de chaque album, donnent une idée de ce qui va suivre. Le chef, le commandant Max Navarone, a pour indicatif radio « Zeus », le roi des dieux grecs… qui lance la foudre ! Après une dizaine d’années au sein du 13ème Régiment de dragons parachutistes et quelques missions derrière le rideau de fer avant la chute de l’URSS, il a intégré la DGSE et a servi au service action. Son adjoint, le capitaine Chango Konan (« Scipion »), est un ancien nageur de combat de la DGSE. Le sergent-chef Attila Khan (« Hun »), d’origine turque, vient du 2ème Régiment étranger de parachutistes. Le sergent Yann Jason (« Hack »), spécialisé dans la guerre électronique, a commencé sa carrière à la Direction du renseignement militaire. Le lieutenant féminin Jana Moon (« Spectre »), championne de voltige aérienne, a fait ses premières armes comme pilote dans l’Aviation légère de l’armée de Terre. Son « officier systèmes d’armes », l’adjudant Boris Rosoff (« Vodka » !) a déserté l’armée russe après les guerres en Tchétchénie. Le sergent Frank Néro (« Cerbère ») est un ancien tireur d’élite longue distance du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine. L’adjudant Lino Tonacci (« Vulcain »), expert en explosifs et démolition, a été formé au 2ème Régiment étranger d’infanterie. Nadja El-Jalila (« Viper » !), issue du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, a intégré le Commandement des opérations spéciales. Toutefois, les trois derniers sont morts au combat au cours des albums précédents.

Loïc Salmon

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Nom de code Geronimo

« Unité FÉLIN, assaut final », bande dessinée Éditions Dupuis/ Zéphyr BD, 64 pages.