Armement : la DGA, la défense d’aujourd’hui et de demain

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Outre son soutien aux entreprises de défense, la Direction générale de l’armement (DGA) conduit la conception et les opérations d’armements futurs au profit des armées, dont certains en coopération européenne.

Le délégué général pour l’armement, Joël Barre, l’a expliqué au cours d’une conférence de presse, tenue le 23 octobre 2020 à Paris.

Soutien à l’industrie de défense. La base industrielle et technologique de défense (BITD) emploie 200.000 personnes en France au sein de 9 grands groupes d’envergure européenne et mondiale et 4.000 entreprises petites, moyennes et de tailles intermédiaires, dont 450 d’importance stratégique. La pandémie du Covid-19 a entraîné des retards de livraisons qui seront comblés au cours de l’année 2021, précise Joël Barre. En outre, dès avril-mai 2020, la DGA a ouvert une plate-forme de sauvegarde des entreprises de la BITD les plus menacées. La crise sanitaire a retardé les paiements et les prises de commandes des Etats clients. Pour éviter des rachats d’entreprises stratégiques en difficultés par des intérêts hostiles, le seuil légal d’une participation étrangère au capital est passé de 33 % à 10 %. La DGA examine la lettre d’engagement d’un acquéreur éventuel, selon les critères de pérennité du projet industriel, de propriété intellectuelle et de maintien des emplois. Definvest, fonds d’investissement du ministère des Armées (dotation passée de 50 M€ à 100 M€), participe au soutien des entreprises de défense, startups incluses. Il est entré au capital des sociétés Kalray, Fichou, Unseenlabs, SINTRERmat, Glémot et Cailabs.

Préparation de l’avenir. La DGA a constitué un plateau de travail collaboratif avec les armées depuis 18 mois, indique Joël Barre. Sont à l’étude le système de communications Scorpion pour l’armée de Terre et le futur porte-avions de nouvelle génération pour la Marine nationale. La connexion des réseaux entre industriels et centres techniques de la DGA sera établie début 2021. La DGA et l’Agence Innovation Défense ont lancé une centaine de nouveaux projets dans tous les domaines capacitaires pour les intégrer aux systèmes d’armes en service. Le budget de l’innovation est passé de 765 M€ en 2018 à 821 M€ en 2020 pour atteindre 1 Md€ en 2022. Il s’agit de développer la recherche, notamment sur la propulsion hypersonique, la lutte anti-drone et les armes à effet dirigé. Le pôle d’excellence « Cyberdéfense Factory » a été installé à Rennes près de DGA MI. Six pôles d’innovation ont été constitués autour des centres d’expertise et d’essais de la DGA en régions.

Coopération européenne. La France participe à 11 projets majeurs avec des partenaires européens, précise un document de la DGA. Les voici : radio logicielle sécurisée ESSOR avec l’Espagne, la Finlande, la Suède, l’Italie et la Pologne ; aviation de combat NGWS (système de combat aérien du futur) avec l’Allemagne et l’Espagne ; missiles de croisière et antinavires FMAN-FMC avec la Grande-Bretagne ; flotte logistique FLOTLOG avec l’Italie ; avion de patrouille maritime MAWS (successeur de l’ATL2) avec l’Allemagne ; guerre des mines MMCM avec la Grande-Bretagne ; défense antiaérienne SAMPT de nouvelle génération avec l’Italie ; système de combat terrestre lourd MGGCS avec l’Allemagne ; capacité motorisée CAMO avec la Belgique ; satellite d’observation CSO avec la Belgique, la Suède, l’Allemagne et l’Italie ; drone stratégique MALE-RPAS avec l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Cet « Eurodrone » doit succéder au drone américain Reaper en 2028.

Loïc Salmon

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