Patrouille de France, la tournée américaine de 2017

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Pour commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis dans la première guerre mondiale, la Patrouille de France (PdF) y a effectué une tournée de 7 semaines et 12 démonstrations entre le 17 mars et le 6 mai 2017.

Depuis sa création en 1931, elle a participé à de nombreux meetings aériens nationaux et internationaux. Elle s’était déjà rendue aux Etats-Unis en 1986, cent ans après l’érection, sur une île de la baie de New York, de la statue de la Liberté offerte par la France à l’occasion du centenaire de la Déclaration d’indépendance américaine et pour honorer l’amitié entre les deux nations. En 2009, la PdF avait parcouru 50.000 km à travers le monde pour célébrer les 75 ans de l’armée de l’Air. En 2017, composée de 72 personnels militaires, 10 Alphajet et d’un A400 M Atlas emportant 25 t de fret, elle a traversé la Grande-Bretagne, l’Islande, le Groenland, le Canada et les Etats-Unis. Outre New York et Washington, elle a survolé le centre spatial Kennedy de Cap Canaveral (Floride), d’où ont été lancées les missions Mercury, Gemini, Apollo et les navettes spatiales américaines entre 1961 et 1986. Le 6 avril à Kansas City, la PdF est invitée à la cérémonie commémorative du 100ème anniversaire de l’entrée des Etats-Unis dans le premier conflit mondial, en présence des autorités américaines, de présidents d’associations d’anciens combattants et de dignitaires politiques et militaires étrangers. Les 8 et 9 avril à la base de Maxwell (Alabama), elle participe à des meetings aériens avec la patrouille acrobatique des Thunderbirds de l’armée de l’Air américaine. Quoiqu’issue du corps des transmissions de l’armée de Terre en 1907, cette dernière n’obtient son autonomie qu’en 1947. Du 10 au 12 avril à la base aéronavale de Pensacola (Floride), la PdF évolue avec la patrouille acrobatique de la Marine américaine, les Blue Angels, dont les avions volent de façon très étagée à moins de 2 m les uns des autres. Le 30 avril à Ottawa, elle présente une démonstration avec son homologue canadienne, les Snowbirds. Cette visite a commémoré les 150 ans de la loi constitutionnelle du Canada et du centenaire de la bataille de la crête de Vimy (Pas-de-Calais), où pendant quatre jours 10.600 soldats canadiens furent tués ou blessés. La tournée en Amérique du Nord a inclus 30 vols de transit. La fraternité aéronautique entre la France et les Etats-Unis a commencé en 1916 sur la base de Luxeuil avec la création de l’escadrille N124 « Tête de Sioux », placée sous commandement français. Son personnel comprenait des jeunes volontaires américains, qui s’étaient engagés dans la Légion étrangère dès 1914. Pendant la durée du conflit, l’escadrille remporte 41 victoires homologuées mais perd 68 de ses 250 pilotes. En 1942, elle devient « La Fayette », puis en 1949 l’escadron de chasse 2/4 qui assure la mission aérienne tactique à partir de 1973. Renommée « La Fayette » en 2011, sa transformation sur Rafale est prévue en 2018. Après sélection, les pilotes de chasse justifiant d’au moins 1.500 heures de vol et de l’obtention de la qualification de chef de patrouille peuvent   intégrer la PdF en qualité de « charognard » (derrière le « leader ») ou intérieurs droit et gauche en vol. Les pilotes évoluent à 300-800 km/h à 3-4 m l’un de l’autre et subissent des accélérations de – 3 g à + 7 g. Indicatif radio de la PdF, « Athos leader » en désigne aussi le chef, qui a tenu un journal de bord pendant cette tournée.

Loïc Salmon

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« Patrouille de France, la tournée américaine » SIRPA Air et Athos leader. Editions E/P/A, 168 pages, nombreuses photos, 35 €.

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