OTAN : convergence de volontés pour intervenir ensemble

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Défense collective et gestion des crises selon un accord international constituent les principales missions de l’OTAN, qui doit assurer les meilleurs emplois de ses moyens pour stabiliser les théâtres d’opérations. Tel est l’avis du général d‘armée aérienne Jean-Paul Paloméros, qui s’est exprimé le 18 septembre 2013 à Paris, devant l’Association des journalistes de défense. A la tête du « Commandement suprême allié pour la transformation » de l’OTAN, il préfère parler plutôt d’Alliance Atlantique, dont l’OTAN n’est que l’organisation militaire, car les dimensions politique et militaire sont intiment liées. Il rencontre en effet les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres de la Défense et les chefs d’Etat-major des armées des 28 pays membres. A ces missions prioritaires, s’ajoute la « sécurité coopérative » avec des partenaires extérieurs pour apporter la paix et la sécurité dans un espace plus vaste. Toutefois, la règle d’automaticité de défense collective s’applique seulement aux membres de l’Alliance. Ainsi, l’OTAN protège la frontière commune de la Turquie, pays membre, avec la Syrie. Elle teste son niveau d’intégration et en tire les conséquences en termes de commandement, déploiement de moyens, préparation des hommes et capacités d’autres pays. « Il y a des progrès à faire », indique le général Paloméros. Quant au Mali, il souligne que la coalition a apporté des soutiens militaire, technique et politique pour l’aider à reconstruire ses capacités. Les moyens ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance) ont fourni une bonne connaissance du théâtre pour l’engagement de forces sur le terrain. L’ISR constitue un développement majeur pour l’OTAN : de 80 à 100 projets en cours s’inspirent de retours d’expériences au Kosovo, en Afghanistan et des opérations maritimes. Ainsi, l’avion de patrouille maritime ATL2 dispose d’une capacité ISR à intégrer dans le système global. Il s’agit de déterminer les besoins dans dix ans, former les personnels et améliorer les connexions des systèmes. L’engagement capacitaire majeur de l’OTAN en matière d’ISR concerne la surveillance terrestre. Le système « Alliance Ground Surveillance » (AGS), qui sera disponible entre 2015 et 2017, comprendra cinq drones à haute altitude (18.000 m), longue endurance (36 heures) et capables d’embarquer des radars. La base de déploiement ISR et le centre de formation et d’exploitation des données seront implantés à Sigonella (Italie). Complémentaire des avions radar AWACS pour la surveillance aérienne, l’AGS donnera des renseignements tous temps sur un théâtre, avant, pendant et après une opération. Selon le général Paloméros, il faudra y ajouter une capacité satellitaire d’identification à distance et régler le problème d’intégration des drones dans le trafic aérien civil.

Loïc Salmon

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