L’exercice majeur biannuel, multi-menaces, interalliés et interarmées « Joint Warrior 13-1 » s’est déroulé en Ecosse du 9 avril au 4 mai 2013. Il a regroupé 9 pays, 13.000 militaires, 55 navires et 50 aéronefs. Selon le capitaine de vaisseau Aymard, commandant le groupe aérien embarqué (GAE) du porte-avions Charles-De-Gaulle, cet exercice de projection de puissance a permis de démontrer la complémentarité des moyens français et britanniques et d’améliorer leur interopérabilité. L’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Pologne et la Suède ont également envoyé des unités. La Marine française a mis en œuvre le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, un sous-marin nucléaire d’attaque et le GAE, qui a déployé 8 Super Etendard Modernisés, 7 Rafale Marine, 1 avion de guet aérien Hawkeye et 320 personnes. L’activité aérienne a duré 8 jours (52 heures de vol/jour) et a été réalisée à 65 %, malgré les mauvaises conditions météorologiques (202 sorties). Ont notamment été tirés 12 roquettes d’entraînement à guidage laser et 5.500 obus. Des tirs combinés d’avions, de bâtiments et d’artillerie terrestre, en appui des troupes au sol, ont eu lieu de jour et de nuit. C’est une « première » pour les forces françaises, qui ne disposent pas de champs de tir équivalents et suffisamment éloignés d’une agglomération. Le GAE a participé à la lutte anti-navires et des raids de haute intensité en opposition ou en coordination avec les avions Typhoon britanniques. Enfin, il a utilisé les liaisons L16 de données tactiques et de commandement. Selon le lieutenant-colonel Cuny, officier de liaison français, la partie terrestre de Joint Warrior 13-1 a mobilisé 1.300 soldats britanniques de la 16 Air Assault Brigade et 500 militaires de la 11ème Brigade parachutiste, 3 avions de transport tactiques (1 C-160 Transall français, 1 C-160 allemand et 1 C-130 Hercules britannique), 12 hélicoptères britanniques (3 CH-47 Chinook, 3 Appache, 3 Seaking et 3 Lynx), 4 hélicoptères français (2 Puma et 2 Gazelle) et des moyens français et britanniques ISTAR (renseignement, surveillance, acquisition d’objectifs et reconnaissance). Pour sa partie terrestre, Joint Warrior 13 s’apparente au module projetable « Guépard » d’intervention d’urgence avec un volume de forces spécifiques, un délai court, une empreinte logistique minimale et une mission clé (évacuation de ressortissants). L’opération comprenait un parachutage, un poser d’assaut, un héliportage et l’intégration d’éléments britanniques au sein du 1er Régiment de chasseurs parachutistes. Le travail de planification, de conception des ordres et de conduite des opérations a permis la validation de l’I-CJEF (Force expéditionnaire commune) du côté britannique. Celle du côté français doit se faire au cours de l’exercice « Pegasus », dont la date et le lieu n’ont pas été précisés.
Loïc Salmon