Préparation à l’engagement opérationnel, réinsertion des blessés, cohésion interarmées et partage des valeurs militaires constituent les objectifs du plan « Sports 2025 », qui va du sport d’élite à celui pour tous.
Le sport dans les armées a été présenté à la presse, le 8 juillet 2021 à Paris, par Hervé Grandjean, porte-parole du ministère, et le commissaire en chef de 1ère classe Hervé Piccirillo, commandant le Centre national des sports de la défense (CNSD).
Une organisation cohérente. Premier contributeur au soutien des sportifs français de haut niveau, le ministère des Armées partage avec eux les mêmes valeurs, à savoir performance, rigueur, courage, don de soi et respect des autres, souligne Hervé Grandjean. Créé en 2006, le CNSD assure ce soutien sous l’autorité du chef d’Etat-major des armées. Implanté à Fontainebleau, il comprend l’Ecole interarmées des sports et l’Ecole militaire d’équitation. Disposant d’un budget annuel de 4,5 M€, le CNSD assure d’abord la préparation physique et mentale des militaires, en raison d’un contexte d’engagement opérationnel toujours plus difficile. En outre, grâce à la pratique du sport, les blessés peuvent lutter contre le stress et l’isolement et se dépasser, malgré leur handicap. De plus, lors des compétitions internationales, les athlètes de haut niveau contribuent au rayonnement des armées françaises. Enfin, pour renforcer le lien entre la nation et ses armées, celles-ci organisent, au niveau local, des actions sportives avec les collectivités territoriales et les fédérations sportives.
Une montée en puissance. Après la seconde guerre mondiale, la France prend la tête du Conseil international du sport militaire, destiné à prôner l’amitié et la paix entre les peuples par le sport de compétition, indique le commissaire Piccirillo. Le « Bataillon de Joinville » est alors constitué en 1956 pour optimiser l’entraînement des sportifs de haut niveau en âge d’effectuer leur service militaire. A partir de 1967, il accueille 450 à 550 jeunes athlètes, issus de 54 fédérations sportives, au sein de l’Ecole interarmées des sports. A la suspension de la conscription et la mise en sommeil du bataillon en 2002, son palmarès s’établit à : 20.500 athlètes du contingent et de carrière ; 45 médailles olympiques ; 312 titres mondiaux ou militaires ; 952 titres nationaux ou internationaux. En 2003 et 2014, des accords-cadres interministériels visent à développer le sport de masse et celui de haut niveau au sein des armées. Réactivé, le Bataillon de Joinville devient « l’Armée de Champions » sous la direction du commissaire aux sports militaires, commandant du CNSD. Ce dernier recrute sous contrat des athlètes comme militaires du rang avec un emploi du temps adapté aux compétitions. Comme 20 % d’entre eux restent dans les armées, certains deviennent sous-officiers et même officiers. En 2021, cette armée de 148 sportifs de haut niveau, (26 en situation de handicap) se répartit entre 77 pour l’armée de Terre, 13 pour l’armée de l’Air et de l’Espace, 11 pour la Marine nationale, 21 pour la Gendarmerie nationale et 26 pour le Secrétariat général pour l’administration et le ministère de l’Intérieur. Aux Jeux olympiques (JO) de Rio de Janeiro en 2016, les femmes représentaient 46 % de l’Armée de Champions. Aux Jeux paralympiques (JP), elles ont remporté 67 % des médailles. La sélection des athlètes pour les compétitions relève uniquement des fédérations sportives. En 2021, celles-ci ont envoyé 54 athlètes militaires (15 disciplines) aux JO de Tokyo (23 juillet-8 août) et 20 (11) aux JP (24 août-5 septembre).
Loïc Salmon
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