Outre ses missions de cohésion, de préparation opérationnelle et de réinsertion des blessés, le Centre national des sports de la défense (CNSD) relance la performance française à travers la compétence et la disponibilité des armées.
Son commandant, le général Paul Sanzey, commissaire aux sports militaires, l’a présenté à la presse, le 5 octobre 2023 à Fontainebleau, dans le cadre de la préparation des sportifs de haut niveau de de la Défense aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024.
Les missions. Pendant la première guerre mondiale, les pratiques sportives dans les armées ont permis l’essor du sport en France. Hériter des bataillons d‘Antibes (formation des spécialistes militaires de sport) et du bataillon de Joinville (entraînement des sportifs de haut niveau) fondés en 1967, le CNSD regroupe l’École interarmées des sports (EIS) et l’École militaire d’équitation en 2006. En effet, le pentathlon militaire moderne compte cinq disciplines : la course à pied, la natation, l’escrime, le tir au pistolet et…l’équitation (saut d’obstacles). Outil de cohésion au sein des forces, les CNSD organise 20 championnats de France militaires et des actions entre les armées, les fédérations sportives et les collectivités territoriales, dont plusieurs au profit de 1.380 jeunes. Socle de la préparation opérationnelle individuelle et collective des armées, il organise chaque année 102 stages qui accueillent plus de 1.000 personnels. Le durcissement de opérations entraînant une augmentation du nombre des militaires blessés physiques et psychiques, le CNSD contribue à leur réinsertion sociale et professionnelle par l’offre de 1.168 places dans le cadre de 82 actions en 2022.
Le sport de haut niveau. Composées de militaires des armées de Terre et de l’Air et de l’Espace, de la Marine nationale et de la Gendarmerie ainsi que des personnels civils du Secrétariat général pour l’administration, les 39 équipes de France militaires en sport individuel, collectif et handisport ont remporté 82 médailles, dont 26 en or, aux jeux mondiaux militaires d’été à Wuhan (Chine) en 2019 et 104 médailles (49 en or) aux championnats du monde. Après sa mise en sommeil en 2002 lors de la suspension de la conscription, le bataillon de Joinville, réactivé en 2014 au sein de l’EIS, a déjà accueilli plus de 21.000 athlètes en 43 ans d’existence. Aujourd’hui, sélectionnés en raison de leur palmarès au sein des fédérations sportives locales, les jeunes athlètes civils se voient offrir un engagement dans les armées avec la possibilité de se perfectionner au bataillon de Joinville, dont ils portent l’écusson (photo) sur leur survêtement. Devenus membres de « l’Armée de champions », ils participent ensuite aux compétitions internationales et aux Jeux Olympiques et Paralympiques et renforcent les équipes de France militaires lors des compétitions internationales militaires. Depuis l’accord-cadre de 2003 entre le ministère de la Défense (dénomination à l‘époque) et celui des Sports portant sur le développement du sport de haut niveau et du sport de masse dans les armées, l’Armée de champions a déjà obtenu 117 médailles olympiques et paralympiques. Aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, la France a envoyé 378 participants qui ont remporté 33 médailles. Parmi eux, les 54 personnels du ministère de la Défense (14, 3 % de la délégation) en ont obtenu 13 (39,4 % du palmarès français), dont 5 d’or (50 %), 4 d’argent (33,3 %) et 4 de bronze (36,4 %). Aux Jeux Paralympiques, les 146 Français ont gagné 54 médailles. Les 20 participants du ministère de la Défense (13,7 % de la délégation) en ont rapporté 19 (35,2 % du palmarès français), dont 6 d’or (54,5 %), 4 d’argent (26,7%) et 9 de bronze (32,1 %). En 2021, l’Armée de champions comptait 138 athlètes. Pour les Jeux Olympiques de 2024 (26 juillet-11 août), elle en prépare 218, soit une augmentation de 60 %, souligne le général Sanzey. Parmi ces 218 sportifs de haut niveau dans 32 disciplines, 35 sont en situation de handicap dans 12 disciplines paralympiques.
Loïc Salmo
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