Ramsès II de retour à Paris

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Avec un règne de 67 ans, le plus long de l’Égypte ancienne, Ramsès II reste aussi le seul pharaon dont la momie a reçu, à Paris en 1976, les honneurs militaires… de la Garde républicaine française !

La Grande Halle de la Villette accueille l’exposition « Ramsès II & L’or des pharaons » (7 avril-6 septembre 2023), la deuxième à Paris dédiée au souverain égyptien le plus connu dans le monde après Toutankhamon. La première, intitulée « Ramsès II le Grand » et visitée par des centaines de milliers de personnes, s’était tenue au Grand Palais en 1976. Elle avait été organisée lors du traitement de la momie de Ramsès II, pendant huit mois au musée de l’Homme, laquelle commençait à se dégrader dans le musée des Antiquités du Caire. La Garde républicaine, casquée et sabre au clair, lui avait rendu hommage le 26 septembre à l’aéroport du Bourget. Le cortège était ensuite passé devant l’obélisque de la Place de la Concorde.

Le guerrier. Dès le début de son règne, Ramsès II (né en 1304 avant J.-C et décédé en 1213 avant J.-C.) doit repousser les invasions nubiennes au Sud, les attaques des forces libyennes à l’Ouest et les assauts des Hittites en Syrie. Il met aussi fin aux pillages du littoral méditerranéen par les pirates shardanes, qui donneront leur nom à l’île de la Sardaigne. Nommé capitaine à un très jeune âge, Ramsès accompagne son père Séthi 1er sur les champs de bataille. Adolescent, il commande en second et combat avec son père en Libye et en Palestine. Pharaon à 25 ans, il conduit des opérations en Nubie (Soudan actuel), accompagné de ses jeunes fils. Au cours de son rège, il dispose d’une armée estimée à 20.000 hommes, armés principalement d’arcs et de flèches. En équilibre debout sur les chars ou en formation à pied, les archers déciment les ennemis sous des pluies de flèches. Très rapides, les chars tirés par de chevaux constituent les plus mortelles machines de guerre. Ils auraient été introduits en Égypte environ 1.600 ans avant J.-C. par les Hyksôs, présentés comme des envahisseurs venus du Nord-Est. La bataille de Qadesh, l’une des plus célèbres de l’Antiquité, se déroule probablement vers 1274 avant J.-C. au Sud-Ouest de la Syrie actuelle. L’armée de Ramsès qui compte 20.000 hommes, dont 16.000 fantassins et 2.000 chars, affronte les forces hittites composées d’environ 50.000 hommes, dont 40.000 fantassins et 3.700 chars. Elle a intégré des guerriers nubiens, libyens et shardanes enrôlés lors des précédentes conquêtes. L’issue étant indécise, le roi hittite Muwatalli II demande une trêve. Pour dénombrer les morts, les Égyptiens coupent une main de chaque Hittite tué au combat. Un traité, le premier à être mentionné dans l’Histoire, instaure la paix dans la région pour près d’un siècle.

Le bâtisseur. Pendant le règne de Ramsès II, l’Égypte jouit d’une supériorité militaire régionale. Ses monuments et ses temples en racontent les batailles et le présentent toujours comme vainqueur, même s’il a perdu ou a battu en retraite. Les prisonniers de guerre participent de force à leur construction. Après l’achèvement des temples de son père Séthi, Ramsès bâtit, usurpe et modifie de nombreux temples, monuments et statues. Il établit la ville royale de Pi-Ramsès sur une branche du Nil à proximité d’Avaris, ancienne capitale des Hyksôs, et érige notamment les temples de Karnak, de Louxor, d’Abydos et d’Abou Simbel. Pour les sauver de l’inondation consécutive à la construction du futur barrage d’Assouan, les temples d’Abou Simbel ont été déplacés de 180 m et surélevés de 64 m, grâce à une campagne internationale lancée par l’UNESCO en 1960. Les travaux ont duré quatre ans et demi, sous la direction de l’égyptologue française Christiane Desroches Noblecourt.

Loïc Salmon

L’exposition « Ramsès II & L’or des pharaons » présente statues, sarcophages, masques royaux, bijoux, armes et momies d’animaux. Une « réalité virtuelle immersive » permet de visiter les temples d’Abou Simbel, dédiés à Ramsès II, et la tombe de la reine Néfertari, son épouse préférée. Visites guidées possibles. Renseignements : www.expo-ramses.com

Exposition « Le voyage de l’obélisque » au musée de la Marine

Exposition « L’épopée du canal de Suez » à l’Institut du monde arabe à Paris

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