Les commandos parachutistes de l’air, forces spéciales, prolongent l’action de l’arme aérienne à terre sur tous les théâtres d’opérations extérieurs.
Dans cet ouvrage riche en photographies et en témoignages, une partie est consacrée à leur histoire, particulièrement mouvementée depuis leur création en mars 1956 dans le contexte de la guerre d’Algérie. La France se trouve alors engagée dans une nouvelle forme de conflit : la guérilla ! L’armée de l’Air souhaite créer la surprise en appuyant la manœuvre aérienne par ses propres troupes au sol. La solution consiste à parachuter ou héliporter les troupes là où personne ne les attend. Agglomérations, déserts sahariens, djebels…la topographie variée demande des conditions physiques hors normes. Les trois premières sections de commandos parachutistes de l’air (CPA), numérotées 10, 20 et 30, sont formées en quelques semaines, puis aguerries au contact des unités d’élite de l’armée de Terre. Les CPA assurent précision de tir et protection des équipages des hélicoptères en cas de poser dans un endroit imprévu. En 1957, sont créés le groupement des commandos parachutistes de l’air (GCPA) et le CPA 40 puis, en 1959, le CPA 50. En opérations, ces cinq CPA utilisent les indicatifs « Martel » (CPA 10), « Manoir » (20), « Maquis » (30) et « Maxime » (40). En 1961, le CPA 40 s’étant rallié au putsch des généraux le 21 avril, disparaîtra. Pourtant, pour la majorité de la population et des militaires, les commandos parachutistes de l’air font partie des putschistes. Le GCPA, dissous le 31 mai 1961, est reconstitué le lendemain sous le nom de Compagnie des commandos parachutistes de l’air (CCPA). Elle comprend les hommes des CPA 30 et 50, dont la mission va consister à protéger, dans le Massif central, les armes nucléaires confiées par les Etats-Unis à la France dans le cadre de l’OTAN (1949). Le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN en 1966, signe la disparition de la CCPA. La guerre du Golfe (1991) représente un tournant pour les CPA. En effet, le retour d’expérience rend nécessaire la constitution d’une composante Air des forces spéciales, créées en 1992. Celles-ci incluent aussi des unités de l’armée de Terre et de la Marine nationale. Dès 1993, l’Escadron d’intervention des commandos de l’air, regroupant CPA 10 et CPA 40, agit au profit du Commandement des opérations spéciales. Sa première mission a lieu au Rwanda en 1994. Pour la première fois, les CPA sont mêlés à d’autres composantes, à savoir des hommes des commandos Marine et du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine. Entre 1994 et 1999, les CPA sont réduits à trois unités : les 10, 20 et 30. Depuis 2000, le CPA 10 (248 personnels) s’est notamment illustré au Kosovo (2000-2001), en Afghanistan (2002-2012), en République démocratique du Congo (2003), dans la bande sahélo-saharienne (depuis 2013), en République Centrafricaine (2005-2015) et en Irak (depuis 2014). Le CPA 20 (272 hommes et…femmes !) assure surtout le guidage d’aéronefs, la reconnaissance de terrain pour le poser d’assaut et le renseignement. Quant au CPA 30, (210 personnels dont 2 s fusiliers-commandos (féminins), sa mission principale demeure la recherche et le sauvetage au combat, notamment la récupération des équipages des avions tombés en zone hostile.
Nathalie Deleau
Forces spéciales : ET «Poitou»/CPA10, binôme avions/commandos
Défense : les opérations aéroportées, capacités spécifiques selon les missions
Forces spéciales : création du commando Ponchardier de la Marine nationale
« Les commandos parachutistes de l’air », par Jean-Marc Tanguy, éditions Pierre de Taillac, 192 pages, plus de 200 photographies, 29,90 €.