13ème Bataillon de chasseurs alpins

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Connus aujourd’hui pour leur large béret à l’insigne de cor de chasse, les unités de chasseurs, dont le 13ème bataillon de chasseurs alpins (BCA), ont été engagées dans toutes les guerres et opérations extérieures de la France depuis la Révolution.

Officiellement créé le 17 octobre 1791, le 13ème bataillon de chasseurs prend part à la bataille de Valmy (20 septembre 1792). Il devient 13ème bataillon de chasseurs « à pied » (BCP) par le décret du 22 novembre 1853 de l’empereur Napoléon III. Il participe à la conquête de l’Algérie, où il reste jusqu’en 1860. Deux ans auparavant, un « ministère de l’Algérie et des Colonies » est institué sous la direction du prince Jérôme Bonaparte, oncle de Napoléon III. Par la suite, une princesse Napoléon, (ex-Bonaparte) deviendra traditionnellement la marraine du 13ème BCA. La dernière en date, Alix, également marraine du 13ème Régiment de dragons parachutistes, assume cette fonction pour le 13ème BCA depuis 1955. Ce dernier porte le blason de la Savoie, rattachée à la France après la guerre d’indépendance italienne (1859) à laquelle la France a contribuée, et dont la ville de Chambéry accueille le bataillon en 1882. Après la guerre franco-prussienne de 1870, le 13ème BCP a été transformé en « alpin » face à la menace des 45.000 soldats « Alpini » de l’Italie, devenue l’alliée de l’Allemagne. Le bataillon, appuyé par une batterie d’artillerie et un détachement du génie, recrute en priorité tous les guides, porteurs et chasseurs (au sens propre) de la région. Pendant les manœuvres adaptées à la configuration du terrain, les chasseurs ne couchent jamais dans un lit. Il s’ensuit une véritable camaraderie entre la troupe et ses chefs. Le mulet devient le compagnon nécessaire pour affronter pentes et rochers et porter des charges de 150 kg. En hiver, la ration alimentaire augmente considérablement et le vin et l’alcool sont considérés comme indispensables pour lutter contre le froid. Depuis, les missions se sont diversifiées. Ainsi, les éclaireurs-skieurs d’hier se sont transformés en sections de renseignement, puis en unités de recherche humaine, avec infiltration sous voile de parapente de nuit, et enfin en groupes commando montagne, présents dans chaque bataillon de la 27ème Brigade d’infanterie de montagne. Au cours de son existence, le 13ème BCP puis BCA s’est illustré sur tous les fronts comme l’indique son drapeau : Isly, 1844 ; Sidi-Brahim, 1845 ; Sébastopol 1854-1855 ; Solférino, 1859 ; Extrême-Orient, 1855-1888 ; Madagascar, 1895 ; Maroc, 1912-1914 ; Grande Guerre, 1914-1918 ; Norvège, 1940 ; Blarégnies, 1940 ; Les Glières, 1944 ; Indochine, 1950-1952 ; AFN, 1952-1962. Parallèlement aux missions de souveraineté nationale (métropole et DOM-TOM), se succèdent celles en opérations extérieures sans déclaration de guerre : Liban, Sénégal, Côte d’Ivoire, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Tchad, Afghanistan, République Centrafricaine, Gabon et Djibouti. Le monument aux morts du 13ème BCA rappelle le lourd tribut qu’il a déjà payé : 1.473 morts pendant la première guerre mondiale, 167 tués ou disparus pendant la seconde et 3 en Afghanistan, sans oublier les morts en montagne et en service. Fier de sa devise « Sans peur et sans reproche », empruntée au chevalier Bayard (1476-1524), le 13ème BCA porte les fourragères de la croix de Guerre 1914-1918, de la Médaille militaire et de la croix de la Valeur militaire.

Loïc Salmon

Renseignement militaire : clé de l’autonomie stratégique et de l’efficacité opérationnelle

« Les chasseurs alpins du 13ème BCA » par le colonel Cyrille Becker. Éditions Pierre de Taillac, 240 pages, plus de 250 documents rares ou inédits, 35 €.

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