02ème Régiment d’infanterie de marine

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Les noms de 16 batailles sur quatre continents, inscrits sur son drapeau, valent au 2ème Régiment d’infanterie de marine le port des fourragères de la Médaille militaire, de l’Ordre de la Libération et de la croix de Guerre des théâtres d’opérations extérieurs.

Aucune unité de l’armée française n’a encore réalisé un tel palmarès. L’ancre d’or de ce « vagabond de la gloire » rappelle son origine navale. En 1622, le cardinal de Richelieu ordonne la création des « compagnies ordinaires de la mer », destinées à servir sur les navires de la Marine royale et à défendre les ports. La première expédition outre-mer remonte à 1664 avec l’embarquement de troupes régulières pour les Antilles à bord d’une escadre royale. Cinq ans plus tard, Colbert crée des compagnies « détachées de la Marine » pour être affectées dans les colonies, et des troupes d’infanterie et d’artillerie « embarquées », qui dépendent de la Marine. Au début du XVIIIème siècle, le royaume de France intègre les colonies de la Couronne, à savoir les Antilles, le Canada, la Guyane et Madagascar, ainsi que le domaine de la Compagnie française des Indes orientales, à savoir les îles Mascareignes (dont La Réunion d’aujourd’hui), le Sénégal et les comptoirs de l’Inde (Pondichéry, Karikal, Yanaon, Mahé et Chandernagor). Pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire (1792-1815), les troupes servant dans les colonies sont, en grande partie, rappelées en métropole. La Restauration relance l’expansion coloniale…qui durera jusqu’en 1962. Louis-Philippe reconstitue les troupes de Marine en 1831, date de naissance du 2ème Régiment d’infanterie de marine (RIMa). Ces troupes prennent l’appellation de « coloniales » en 1900 avant de redevenir « de Marine » en 1958. L’histoire du 2ème RIMa se décline en une succession de batailles : 1854, Bombarsund (Crimée) ; 1863, Puebla (Mexique) ; 1870, Bazeilles, haut fait d’armes des troupes de Marine célébré chaque année et inspirateur du fameux tableau « La Dernière Cartouche » (1873) ; 1885, Tuyen-Qan (Tonkin) ; 1914, la Marne ; 1915, offensive de Champagne ; 1916, la Somme ; 1917, l’Aisne-Verdun ; 1940, bataille de France et dissolution du 2ème Régiment d’infanterie coloniale (RIC)  ; 1941, Kub-Kub (Erythrée italienne) avec la participation de la 2ème Brigade française libre, qui deviendra 2ème RIC en 1945 ; 1942, El Alamein (Libye) ; 1943, Takouna (Tunisie) ; 1944, Ponte Corvo (Italie) et Toulon (débarquement de Provence) ; 1945, Colmar ; 1947-1954, Indochine ; 1952-1962, Afrique du Nord. En 1963, le 2ème RIMa s’installe au Mans, puis participe à toutes les opérations extérieures : Mauritanie, (1979-1980) ; Liban, opération « Diodon » (1982, 1983 et 1984) ; Tchad, « Tacaud » (1978, 1979 et 1980), « Manta » (1984 et 1985) ; « Epervier » (1986, 1989, 1993, 1995 et 2000) ; République centrafricaine, « Barracuda » 1980 et 1981, « Bouar » 1981, 1982, 1983 et 1987, « Alamandin » (1996-1998) ; Koweït, « Daguet » (1991) ; ex-Yougoslavie (1992-1997) ; Afghanistan (2008, 2009, 2010 et 2011) ; Côte d’Ivoire (2002-2010) ; Mali (2013, 2014, 2015 et 2017). Le 7 août 1945, le général de Gaulle souligne, qu’en cinq ans de guerre, le 2ème RIC totalise plus 50 croix de la Libération et 350 citations à l’ordre de l’armée. Le 10 novembre 2004, un hommage national a été rendu, aux Invalides à Paris, aux soldats français tués en Côte d’Ivoire.

Loïc Salmon

« Histoire du 2èmte Régiment d’infanterie de marine », ouvrage collectif. Editions Pierre de Taillac, 240 pages, nombreuses photos, 35 €. 

01er Régiment d’artillerie de marine

03ème Régiment parachutiste d’infanterie de marine

Drapeau du 1er Régiment de fusiliers marins

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