Gulf 2012 : exercice majeur en milieu désertique
« Le combat en milieu désertique doit être pratiqué régulièrement », a déclaré le capitaine de vaisseau Antoine Camus, sous-chef études et relations extérieures à l’Etat-major interarmées de force et d’entraînement (EMIA-FE), lors de la présentation à la presse, le 5 avril 2012 à Paris, de l’exercice interarmées Gulf 2012, qui s’est déroulé du 15 avril au 3 mai aux Emirats arabes unis (EAU).
Cet exercice, qui a impliqué des composantes terrestre, aérienne, maritime et des forces spéciales, est le quatrième du genre après ceux de 2000, 2005 et 2008. Mais, pour la première fois, des véhicules blindés de l’avant ont été déployés, des moyens de défense aérienne avec transmission de données ont été mis en œuvre et des avions Rafale ont procédé à des tirs d’armes.
Gulf 202 a nécessité des moyens logistiques de grande ampleur pour faire venir des forces de France. Les personnels ont été transportés par des avions militaires et les matériels ont été acheminés par mer sur des navires affrétés. L’Etat-major des forces françaises aux EAU a été renforcé par l’EMIA-FE de Creil, qui a assuré la planification de Gulf 2012 dès octobre 2011, et par l’état-major de Force de Besançon. Les hélicoptères sont venus de Djibouti.
Le scénario de Gulf 2012 a été bâti sur une crise qui a dégénéré en conflit de haute intensité, avec une montée en puissance, un engagement et une stabilisation dans la région d’Al Hamra (voir carte). L’entraînement des postes de commandement (15- 26 avril) a consisté à faire travailler les différents niveaux de commandement binational (tactique et de théâtre d’opérations). Les forces émiriennes sont habituées aux équipements sophistiqués. De leur côté, les composantes françaises (Terre, Air, Marine et forces spéciales) mettent au point leur programmes respectifs de coopération avec leurs homologues des EAU. Mais, pendant l’exercice, elles ont toutes manœuvré de façon combinée sur le terrain (28 avril-3 mai), afin de tester les procédures communes et leur capacité à travailler ensemble et à leur niveau.
Gulf 2012 avait quatre objectifs : démontrer la capacité de la France à honorer son engagement en matière de défense auprès des EAU ; démontrer le niveau opérationnel atteint par les armées des deux pays dans un engagement conjoint ; entraîner les commandements du niveau de théâtre d’opérations ; poursuivre le développement de l’interopérabilité de toutes les composantes.
« Le partenariat avec les Emirats arabes unis doit s’entretenir dans la durée, conclut le capitaine de vaisseau Camus, la qualité de leurs officiers s’améliore d’année en année ».
Loïc Salmon
Près de 1.800 militaires français ont été engagés dans l’exercice Gulf 2012, dont 1.100 venus de France en renfort des forces prépositionnées à Djibouti et dans les Emirats arabes (base aérienne d’Al Dhafra et base navale d’Abou Dhabi). Ont également été déployés : un groupement tactique interarmes avec des unités blindées et mécanisées ; des systèmes de défense sol/air ; la frégate antiaérienne Cassard , des avions de chasse Rafale et Mirage 2000 ; un avion de surveillance radar E-3F AWACS ; des hélicoptères ; des avions de transport.