DRM : intégrateur du renseignement militaire

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Outil d’aide à la décision du président de la République, de la ministre de la Défense et du chef d’Etat-major des armées, la Direction du renseignement militaire (DRM) doit équilibrer appui aux opérations, lutte contre le terrorisme et anticipation stratégique.

Son directeur, le général de corps aérien Jean-François Ferlet, l’a expliqué à la presse le 21 décembre 2017 à Paris.

Les armées. A la tête de la chaîne de la fonction interarmées du renseignement, la DRM emploie directement 2.000 personnes, auxquelles s’ajoutent les 8.000 agents spécialisés des armées de Terre et de l’Air, de la Marine nationale et du Commandement des opérations spéciales. Pour couvrir l’ensemble du spectre du renseignement humain, électromagnétique, radar, optique et numérique, elle assure l’interopérabilité des plates-formes, capteurs et modes de recueil : aéronefs habités et drones, unités navales et moyens spatiaux. Toutes les données remontent à la DRM, en vue d’une synthèse pour évaluer le renseignement. En raison du volume de données en croissance exponentielle et conformément à la Revue stratégique 2017, la DRM devra intégrer, à tous les niveaux, des traitements automatisés d’exploitation et d’analyse afin d’accélérer les boucles décisionnelles du renseignement d’intérêt militaire. Cela passe par l’amélioration de l’interconnexion de réseaux choisis, robustes, bien adaptés aux besoins et indispensables entre les différents partenaires, précise le général. En outre, une démarche est déjà engagée sur l’aide augmentée à l’analyse du renseignement, à savoir les « big data » et l’intelligence artificielle. Ces nouveaux outils influent sur l’expertise et les emplois à la DRM. Il lui faut du temps pour recruter, former et fidéliser des personnels très qualifiés et convoités par le secteur civil. Elle doit imaginer les métiers de demain, aux compétences différentes de celles d’aujourd’hui.

Niveau stratégique. La DRM participe aux travaux d’anticipation stratégique qui fixent les zones géographiques d’intérêt prioritaire. Elle échange des informations avec les cinq autres services renseignement (SR) du « premier cercle » du coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNR-LT) : Direction générale de la sécurité intérieure ; Direction générale de la sécurité extérieure ; Direction du renseignement et de la sécurité de la défense ; Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières ; Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins). Les directeurs se rencontrent tous les 15 jours chez le CNR-LT et, dans la pratique, une fois par semaine en fonction de l’actualité, indique le général Ferlet. Des rencontres aux niveaux subalternes ont lieu au sein de la cellule « Hermès » pour la rédaction de documents communs. Sur le plan international, la DRM échange des renseignements sur les opérations en cours avec l’OTAN et l’Union européenne au niveau bilatéral entre Etats membres. Le général Ferlet rencontre régulièrement six responsables des SR américains couvrant le spectre de la DRM. En outre, le « Comité La Fayette » établit une feuille de route sur la coopération franco-américaine. Dans le cadre de l’opération « Chammal » au Levant, la DRM dispose de ses propres capteurs et échange des renseignements avec tous les partenaires de la région, sur la base d’accords, formalisés ou non et selon les capacités du pays. Cela concerne Daech, Al Qaïda, l’environnement de Djibouti et la guerre civile au Yémen.

Loïc Salmon

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