Outre leurs objectifs stratégiques et opérationnels, les armées constituent une chaîne humaine, des anciennes générations aux plus jeunes, au sein de la nation qu’elles servent aussi par leur action sociale et le devoir de mémoire. Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, a présenté ses objectifs devant la presse, le 20 octobre 2017 à Paris.
Service national universel. Projet de société voulu par le président de la République, le « service national universel » ne sera pas militaire et résultera d’une coordination interministérielle relevant du Premier ministre, souligne la secrétaire d’Etat. Il impliquera notamment les ministères des Armées, de l’Intérieur, de l’Education nationale et des Sports. D’une durée d’un mois, il vise à susciter l’engagement personnel et citoyen et développer l’esprit de défense et de la sécurité du pays. Il pourrait inclure, notamment, la cybersécurité de base et l’apprentissage des gestes de premiers secours en cas de catastrophe naturelle ou de terrorisme. Il permettra de vérifier le niveau d’illettrisme et l’état de santé des jeunes (dépistage et prévention de maladies). Au niveau parlementaire, la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale va mettre sur pied une mission spécifique sur le projet de service national universel. Le Sénat devrait faire de même. Dans une première phase, le Premier ministre va constituer une mission d’inspection de tous les dispositifs existants concernant la jeunesse. Ensuite, une commission de haut niveau procédera à des auditions et évaluera les éléments juridiques, en vue de formuler des propositions au printemps 2018. Puis le président de la République fixera une ligne budgétaire bien identifiée dans le projet de loi de finances 2019. Responsable de la contribution de son ministère au projet de service national universel, Geneviève Darrieussecq a rappelé l’appétence des armées à développer un soutien à la jeunesse par leur savoir-faire, notamment dans le cadre du « service militaire adapté » pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes de 18 à 25 ans dans les départements et territoires d’outre-mer. En outre, à titre expérimental, l’armée de Terre a organisé un « service militaire volontaire » d’un an en métropole pour 1.000 jeunes en difficultés, dont 70 % ont pu se réinsérer dans la société à l’issue. Mais cela nécessite du personnel d’encadrement, que les armées peinent à fournir en raison de leurs engagements prioritaires. La « Journée Défense et Citoyenneté », essentiellement encadrée par la Gendarmerie et les réservistes, devrait disparaître lors de la mise en œuvre du service national universel, a indiqué, Geneviève Darrieussecq.
Société et culture. Relais du monde combattant, le secrétariat d’Etat l’accompagne, de la formation initiale puis continue au cours de la carrière et jusqu’à la réinsertion dans la vie civile. Il développe des partenariats avec les centres académiques et d’enseignement technique, pour faciliter le recrutement de militaires formés. Le Service de santé des armées évolue et organise son réseau local, pour conserver sa capacité opérationnelle et mettre ses compétences à la disposition de la population. Par ailleurs, le ministère des Armées constitue le deuxième opérateur culturel de l’Etat avec les musées de l’Armée, de la Marine et de l’Air et de l’Espace. Les hauts lieux de mémoire militaire, qui connaissent une fréquentation croissante avec 12 millions de visiteurs par an, apportent un soutien économique local.
Loïc Salmon
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