Les armées vont déployer 15.000 militaires sur le territoire national, dont 10.000 en Île-de-France, pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, en coordination avec le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Toutefois, elles garderont leur liberté d’action dans les milieux terrestre, aérien, maritime et cyber.
Le général de corps d’armée Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris, l’a expliqué à la presse le 23 novembre 2023 à Paris. Des vidéos ont été présentées sur la posture permanente de sûreté air, par le général de brigade aérienne Arnaud Bourguignon, et sur la posture permanente de sauvegarde maritime, par le contre-amiral Vincent Grégoire, adjoint opérations à la zone maritime Méditerranée, et le contre-amiral Geoffroy d’Andigné, commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française.
Longue préparation. La montée en puissance a commencé depuis deux ans avec des travaux de planification et des entraînements matérialisés par des exercices, indique le général Abad. L’un d’eux, spécifique aux Jeux Olympiques et dénommé « Coubertin », se déroule en plusieurs éditions en 2022, 2023 et 2024. Ces exercices, parfois sous une température supérieure à 45 ° C, ont porté sur la menace terroriste, la chute d’avion, les attaques de drones et les mouvements perturbateurs à l’entrée des emprises militaires. Un camp militaire sera implanté à Orly pour accueillir 5.000 soldats. S’y ajoute le retour d’expérience de la Coupe du monde de rugby tenue en France (8 septembre – 28 octobre 2023). Un protocole, conclu avec le Comité d’organisation des Jeux Olympiques, prévoit l’intervention de la police, de la Gendarmerie et des armées en cas de défaillances des sociétés privées de sécurité. Par ailleurs, l’opération « Sentinelle » de protection du territoire national, commandée depuis le Camp des Loges à Saint-Germain-en-Laye, verra son effectif porté à 7.000 personnels à l’été 2024. La cérémonie d’ouverture sur la Seine, sécurisée en amont par les armées, et certaines épreuves olympiques se dérouleront au centre de Paris. Les armées assureront la montée des drapeaux nationaux pendant la remise de 350 médailles des Jeux Olympiques et des 550 médailles des Jeux paralympiques à Lourdes. Enfin, la Préfecture de police pourra faire appel à des démineurs et des plongeurs militaires.
Sûreté aérienne. La défense aérienne du territoire national sera renforcée pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, indique le général Bourguignon. Elle traitera les menaces par la mise en œuvre de moyens de défense sol-air, de chasseurs Rafale et Mirage 2000, d’avions ravitailleurs, d’un avion radar AWACS, de drones Reaper, d’avions d’entraînement Pilatus PC 21, pour identifier visuellement un appareil inconnu, et d’hélicoptères Fennec avec un tireur d’élite embarqué et des moyens de brouillage. La lutte contre les drones, au sol et en coordination avec le ministère de l’Intérieur, consiste à les détecter, les identifier et brouiller leurs moyens de communication.
Sauvegarde maritime. Les épreuves de voile, soit 150 régates, auront lieu en rade de Marseille, dont il faudra assurer la sécurité et celle des spectateurs, indique le l’amiral Grégoire. L’amiral commandant la zone Méditerranée et préfet maritime assure le maintien de l’ordre public, la sauvegarde des personnes et des biens et le bon déroulement de l’événement. Ses moyens incluent une cellule anti-pollution, un groupe de plongeurs-démineurs, la Gendarmerie maritime, des fusiliers marins et des unités navales de protection au large pour anticiper les menaces sur la frange côtière. Enfin, certaines épreuves, prévues en Polynésie française avec hébergement des athlètes dans un navire-hôtel, seront sécurisées par la Marine nationale, sous l’autorité du Haut-commissaire, responsable de l’action de l’État en mer, précise l’amiral d’Andigné.
Loïc Salmon
Armée de l’Air et de l’Espace : sûreté aérienne, la sécurisation du Salon aéronautique du Bourget
Territoire national : protection permanente contre intrusions aériennes et maritimes