Face aux risques de grande ampleur, des personnels, des hélicoptères et des véhicules militaires appuient les forces de sécurité intérieures à la demande du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.
Le colonel Stanislas Rouquayrol, commandant les formations militaires de la sécurité civile, en a présenté les spécificités à la presse le 20 juillet 2023 à Paris.
Force d’action rapide. Les formations militaires de la sécurité civile (Formisc), issues de l’arme du génie de l’armée de Terre, sont sollicitées lors des grands événements et fournissent des conseils aux autorités. Leurs champs d’interventions couvrent toutes les crises : tremblements de terre ; feux de forêts ; inondations ; cyclones ; tempêtes ; épidémies ; accidents ou sabotages industriels ; menaces nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Polyvalentes, les Formisc portent une assistance aux réfugiés, populations déplacées ou rapatriées et fournissent une logistique opérationnelle. Dans la lutte contre les feux de forêt dans le Sud de la France, l’opération dite « Héphaïstos », qui dure du 1er juillet au 30 septembre, déploie 160 militaires, 3 hélicoptères et 50 véhicules. Elle met notamment en œuvre le Détachement d’intervention retardant, dont les véhicules dispersent des produits qui ralentissent la propagation de l’incendie, des moyens lourds du génie et des sections d’intervention feux de forêt. En 2023, « Héphaïstos » a élargi son engagement avec une compétence nationale et une capacité de mobilisation de moyens humains spécifiques en cas de crise avec des détachements Air, basés à Orange et Mont-de-Marsan, et un module adapté de surveillance sous la direction de l’État-major des armées. Au sein du dispositif national du ministère de l’Intérieur, la Force d’action rapide de la sécurité civile, pluridisciplinaire et en astreinte permanente, peut intervenir partout en France ou à l’étranger. Elle mobilise 262 personnes en 3 heures et jusqu’à 600 personnels en moins de 72 heures pendant un mois sans relève
Bilan « Héphaïstos » 2022. La campagne des feux de forêts 2022 s’est caractérisée par une grande virulence, souligne le colonel Rouquayrol. Les Formisc sont intervenues à 92 reprises sur des incendies ravageant 70.000 ha, soit 6 fois plus qu’en 2021. Rien qu’en juillet, elles ont engagé près de 55 % de leurs effectifs. Le Détachement d’intervention héliporté national a été déployé sur 4 feux majeurs pendant 13 jours. En Gironde, la lutte contre le feu a mobilisé 6 Sections militaires intégrées de 150 hommes chacune, formées, équipées et encadrées sur le terrain par les Formisc, soit l’équivalent du dispositif opérationnel permanent « Sentinelle ». En outre, les moyen aériens (avions, hélicoptères et drone Reaper) ont effectué plus de 100 heures de vol de reconnaissance. Ils complètent ceux de la Direction générale de l’aviation civile : Canadair, avion amphibie, qui s’approvisionne jusqu’à 6 t d’eau en mer ou sur un plan d’eau douce ; avion Dash qui se ravitaille à terre ; hélicoptère Dragon pour les missions de secours ; location d’hélicoptères pour des largages d’eau à des endroits précis.
Engagements hors métropole. La période 2022-2023 constitue un engagement hors normes pour les Formisc, estime le colonel Rouquayrol. En 2022, après le passage du cyclone Batsiral à Madagascar, 59 personnels ont assuré le traitement de l’eau et la coordination avec les moyens de l’Union européenne. En Ukraine, 153 personnels et 3 experts européens ont effectué 3 convois de fret. En Grèce, au Pakistan, en Guadeloupe et au Tchad, des personnels ont participé au traitement de l‘eau. Au premier semestre 2023, les Formisc sont intervenues à la suite des tremblements de terre en Turquie (7 février-10 mars), des feux de forêts au Chili (13 février-6 mars), des inondations en Italie (23-30 mai), de la sècheresse à Mayotte (15-23 avril puis 17 juillet) et des feux de forêt au Canada (depuis le 8 juin).
Loïc Salmon
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