Le nombre de réservistes opérationnels, hors Gendarmerie, actuellement de 28.000, devrait atteindre 31.000 fin 2016 et 40.000 en 2019, dont 1.000 déployés en permanence pour participer à la protection du territoire national.
Le général de brigade Christian Thiébault, secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve, en a présenté le nouveau format à la presse le 3 mars 2016 à Paris. Ce renforcement fait suite à la déclaration du président de la République, François Hollande, devant le Parlement réuni en congrès à Versailles, trois jours après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Environ 600 réservistes ont été mobilisés du 20 décembre 2015 au 5 janvier 2016 pour l’opération « Sentinelle », a précisé le général. L’évolution du contexte stratégique et la professionnalisation des armées ont conduit à remplacer la réserve mobilisable en temps de guerre par une réserve d’emploi, structurée selon les besoins de la défense et de la sécurité (loi du 22 octobre 1999 modifiée le 30 mars 2007). Cette réserve militaire présente deux composantes : « opérationnelle » et « citoyenne ».
La réserve opérationnelle. Sous certaines conditions, notamment physiques, tout citoyen français, homme ou femme, peut signer un « engagement à servir dans la réserve » d’une durée d’un à cinq ans avec une rémunération variable selon leur grade. Ils reçoivent une formation et un entraînement spécifiques pour remplir des missions de protection et en état-major. En fonction de leurs compétences, ils servent dans les unités militaires et les établissements ou administrations centrales du ministère de la Défense, sur le territoire national et les théâtres d’opérations extérieurs. Ces renforts permettent de faire face à la simultanéité des opérations et d’accroître les capacités des forces à durer lors des pics d’activité : opération « Sentinelle », plan Vigipirate, crises sur le territoire national ou intempéries. En outre, les réservistes opérationnels apportent leurs expertise et expérience dans des spécialités professionnelles peu connues ou très utiles : risques environnementaux, infrastructures, armements ou communication. Au 30 novembre 2015, la réserve opérationnelle, Gendarmerie comprise, se montait à 54.860 personnes.
La réserve citoyenne. Agréés auprès des autorités militaires pour leurs compétence, expérience et intérêt pour les questions de défense et de sécurité nationale, les « réservistes citoyens » sont bénévoles. Leur champ d’action porte sur la communication, les relations publiques, le recrutement, le devoir de mémoire, la sensibilisation et l’information sur l’intelligence économique et les questions de défense. Ils bénéficient d’une information continue sur la défense et la sécurité nationale. Au 30 novembre 2015, la réserve citoyenne comptait 3.814 personnes, Gendarmerie comprise.
Appel renforcé. En 2015, l’actualisation de la Loi de programmation 2014-2019 a prévu un accroissement du nombre de réservistes et des jours d’activité jusqu’à 25-30 jours par personne et par an. Le budget des réserves est passé à 75 M€ sur la période 2015-2019. En 2016, le budget est monté à 96,3 M€, afin d’augmenter de 160.000 le nombre de jours d’activité et de créer 3.106 postes. En 2019, le ministère de la Défense devrait employer 40.000 réservistes opérationnels pendant au moins 30 jours par an et pendant 3 ans, ainsi répartis : armée de Terre, 24.200 ; Marine, 6.000 ; armée de l’Air, 5.800 ; Service de santé, 3.300 ; Service du commissariat, 500 ; Service des essences, 200.
Loïc Salmon
Défense : effectifs et engagements en 2014-2015