Mali : obsèques nationales pour le premier tué de l’opération Serval

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Le 15 janvier 2013 aux Invalides (Paris), le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a présidé la cérémonie d’hommage national au lieutenant Damien Boiteux, mortellement blessé le 11 janvier lors du déclenchement de l’opération « Serval » au Mali. Le lieutenant Boiteux, chef de bord d’un hélicoptère de combat au 4ème Régiment d’hélicoptères des forces spéciales de l’armée de Terre, a été promu au grade supérieur et fait chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume. Le même jour, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a expliqué à la presse le pourquoi et le comment de l’opération Serval, lancée moins de cinq heures après l’ordre du président de la République, François Hollande, à la suite de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU. « Le Mali, dit-il,  fait face à une « agression caractérisée, organisée et coordonnée » du mouvement islamiste Ansar Eddine et des groupes terroristes Aqmi et Mujao. Selon le ministre, ceux-ci avaient déployé dans le nord du pays environ 200 véhicules et 1.200 combattants pour s’emparer de la capitale Bamako et anéantir l’armée malienne avant l’intervention de la force internationale de soutien au Mali (Misma) et la mission européenne de formation militaire (UTM Mali). La réaction militaire française poursuit trois objectifs : arrêter l’offensive des mouvements terroristes et les empêcher de menacer l’Etat malien ; préserver et retrouver l’intégrité et la souveraineté du Mali ; faciliter la mise en œuvre des décisions internationales et en accélérer le tempo pour les forces africaines et européennes. Pour cela, les forces françaises doivent remplir quatre missions : aider les forces maliennes à arrêter la progression de l’adversaire vers le sud par des frappes aériennes (avions et hélicoptères) et le déploiement d’éléments terrestres ;  frapper dans la profondeur (actions aériennes) les bases arrière adverses pour empêcher toute nouvelle offensive ; envoyer un signal fort de soutien au gouvernement malien de transition et assurer la sécurité des ressortissants français et européens ; préparer les conditions nécessaires à l’organisation et l’intervention de la Misma (commandée par un général nigérian) et de l’UTM Mali. Au 15 janvier, l’opération Serval avait déjà mobilisé 1.700 militaires dont 800 au sol, des avions Atlantique (renseignement et guidage de frappe), 12 avions de chasse (Rafale et Mirage 2000), 5 avions ravitailleurs et 5 avions de transport tactique (C-130 et C-160). Le dispositif au sol, qui compte une cinquantaine de véhicules blindés, devrait monter en puissance, a indiqué le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, présent à la conférence de presse. Enfin, le ministre, qui a reçu des offres d’assistance des pays européens et du Canada (transport et soutien santé) et aussi des Etats-Unis (renseignement et logistique), a souligné « qu’il s’agit d’une mission importante qui se mènera dans la durée aux côtés des forces maliennes et africaines et aux côtés de la mission européenne de formation ».

Loïc Salmon

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