Jour-J

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Cette bande dessinée, composée d’histoires complémentaires, fait revivre le grand débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, avant, pendant et après, vu surtout par des soldats ou sous-officiers britanniques.

Il s’agit de la traduction de 12 numéros petit format de 64 pages d’une même série, publiée chaque semaine depuis juillet 1961 et intitulée « Commando ». Ce terme mythique, qui remonte à la guerre des Boers en Afrique du Sud (1899-1902), désigne les actions de guérilla et de raids des Afrikaners contre l’armée britannique. Les titres de ces récits, captivants et émouvants, parlent d’eux-mêmes : « Embuscade à l’aube », une opération spéciale avec la Résistance française ; « La batterie », autre opération spéciale mettant en lumière la psychologie de conscrits de divers horizons ; « Saut sur la Normandie » de parachutistes américains, qui seront aidés par des soldats russes enrôlés de force dans la Wehrmacht ; « Au mauvais moment, au mauvais endroit », quand un accident dû à de mauvaises conditions météorologiques met en péril l’opération « Overlord » (nom de code du débarquement) 2 jours avant le Jour J ; « Big Joe », le champion de boxe qui n’oublie pas sa spécialité, même au combat ; « Le sang des héros » ou la témérité de fils trop jeunes pour se battre comme leurs pères ; « Les diables rouges », ces parachutistes britanniques au béret rouge qui sèment la terreur chez l’ennemi ; « Opération bulldog », une histoire de chiens comme son nom l’indique ; « La meute des loups », commandos qui traversent la Manche à bord d’une péniche de débarquement le 6 juin ; « L’homme de fer » ou le combattant solitaire ; « le caporal du roi », qui se croit tout permis ; « Les pousse-cailloux », fantassins de la longue bataille de Normandie. Les récits sont émaillés d’utiles fiches techniques : pistolet-mitrailleur britannique Sten et son équivalent allemand Schmeisser ; « Pluto », oléoduc flexible pour acheminer le carburant à travers la Manche ; planeur de transport de troupes ; camion militaire à tout faire ; chasseurs-bombardiers britannique « Mosquito » et américain « Mustang » ; parachutiste britannique avec scooter ou vélo pliant largable avec lui ; homme-grenouille britannique ; torpille chevauchée par 2 hommes et sous-marin de poche britanniques ; char à fascines de branchages pour franchir les fossés et mortier de 290 mm pour percer le béton ; avion britannique d’attaque au sol « Typhoon », pendant du « Stuka » allemand ; le soldat britannique, capable de combattre de façon collective ou seul, face à l’Allemand, très entraîné et discipliné. Ces 12 récits de guerre, rédigés pour la plupart par des anciens combattants qui n’hésitent pas, parfois, à forcer le trait, donnent un aperçu du contexte guerrier de 1944. Ainsi, ils mettent en valeur l’héroïque soldat « anglais », par rapport à l’Écossais toléré, l’Irlandais incapable d’assurer correctement l’intendance et l’Américain condescendant. En face, les soldats allemands sont des brutes épaisses, sauf celui qui sait parler aux chiens, et leurs officiers fanatiques et fourbes, sauf un… qui admire l’esprit chevaleresque d‘un homologue anglais ! Ces récits témoignent aussi de la société militaire britannique des années 1940. Les officiers subalternes sont arrogants ou à peine compétents, sauf ceux sortis du rang bien entendu ! Seuls les officiers supérieurs, plus éloignés de la troupe, apparaissent responsables et expérimentés.

Loïc Salmon

Provence 1944

JU 87 « Stuka »

« Jour-J » bande dessinée britannique Commando. Éditions Pierre du Taillac, 780 pages.19,90 €

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