Salon biannuel de la défense navale et de la sécurité maritime, Euronaval reflète les besoins accrus en surveillance et en protection des zones économiques exclusives, des côtes et des ports dans un contexte de terrorisme et de revendications territoriales en mer.
La 25ème édition (17-21 octobre à Paris-Le Bourget) a été présentée à la presse le 19 septembre 2016 par Patrick Boissier, président d’Euronaval et Hughes d’Argentré, délégué général. Organisé par le Groupement des industries de construction et activités navales (GICAN), Euronaval 2016 accueille : 391 exposants (+ 10 % par rapport à 2014), dont 56 % d’étrangers avec, pour la première fois, le Japon et le Danemark ; 94 pays et 4 organisations internationales invités par le ministère de la Défense et le GICAN ; 25.000 visiteurs professionnels.
Le marché naval international. Divers pays comptent augmenter leurs flottes sous-marines, notamment l’Australie, l’Inde, la Pologne, la Norvège, les Pays-Bas et l’Indonésie. Les nations maritimes acquièrent davantage de navires de surveillance côtière, à savoir patrouilleurs de haute mer, corvettes ou frégates de taille intermédiaire. La cybersécurité, les aéronefs et les drones de surface aériens et sous-marins se développent. De nouveaux concepts liés à la furtivité sont en cours d’élaboration. Selon le GIGAN, le carnet mondial de commandes de navires neufs s’établit, en septembre 2016, à 150 Mds$ dans le secteur militaire et 270 Mds$ dans le secteur civil. Celui de l’Europe (hors Russie) atteint 96 Mds$ (23 % du monde), dont 36 Mds$ pour le militaire (24 % du monde) et 60 Mds$ pour le civil (22 % du monde). Celui de la France est de 22 Mds$ (5,2 % du monde et 23 % de l’Europe), dont 12 Mds$ pour le militaire (8 % du monde et 33 % de l’Europe) et 10 Mds$ pour le civil (3 % du monde et 17 % de l’Europe). Pour les constructions neuves des principaux chantiers navals, le marché des États-Unis se monte à 12 Mds$/an, celui de l’ensemble « Inde, Australie et Extrême-Orient (hors Chine) » à environ12 Mds$/an. Celui de l’Europe (hors Russie) reste stable à 10-11 Mds$/an. Enfin, la Chine et la Russie y consacre chacune environ 3-4 Mds$/an.
La Marine nationale. Le 16 septembre 2016, la Délégation générale de l’armement a réceptionné le Bougainville, 2ème bâtiment multi-missions (B2M) d’une série de 3 commandés en 2013 et affecté à la Polynésie française. Le 1er, réceptionné le 25 mars 2016, a rejoint la Nouvelle-Calédonie en juillet. Le 3ème est destiné à l’Île de la Réunion. L’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit la construction d’un 4ème destiné aux Antilles. Les B2M assurent les missions de souveraineté outre-mer : présence, surveillance et protection des intérêts français dans les zones économiques exclusives ; soutien logistique et sauvegarde ; assistance au profit des populations, notamment en cas de catastrophe naturelle. Armés par deux équipages de 20 marins, les B2M (2300 tonnes en charge) peuvent effectuer des missions de 30 jours sans ravitaillement et naviguer 200 jours/an. Parmi les frégates multimissons FREMM, 3 unités de lutte anti-sous-marine ont été livrées entre 2012 et 2016 et 3 le seront avant 2019. A terme, 2 autres FREMM remplaceront les frégates anti-aériennes Cassard et Jean-Bart. Enfin, à partir de février 2017, le porte-avions Charles-De-Gaulle sera remis en conditions pendant 18 mois pour modernisation du système de combat, modification de la plate-forme et adaptation pour pouvoir embarquer uniquement des Rafale.
Loïc Salmon
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