École de guerre : « Coalition 2016 », exercice d’état-major pour conflit hybride ou asymétrique

image_print

Les officiers stagiaires de l’École de guerre (ÉdG) à Paris effectuent, chaque année, un exercice de synthèse de « l’approche globale » d’une crise internationale et des engagements militaires en opération.

Dénommé « Coalition », cet exercice (21 mars-15 avril 2016) a fait l’objet d’une présentation à la presse le 7 avril par le contre-amiral Loïc Finaz, directeur de l’enseignement de l’ÉdG, et d’une journée ouverte à la presse et aux attachés de défense étrangers le 13 avril.

Scénario. Les officiers stagiaires doivent appliquer l’enseignement dispensé en matière de stratégie, géopolitique, relations internationales, planification et conduite des opérations, en vue de se préparer à leurs responsabilités futures en état-major, interarmées et interalliés, ou dans des organismes ministériels ou interministériels. L’édition 2016 de « Coalition » met en œuvre toutes les structures, du niveau politique et international au niveau tactique et prend en compte l’influence de la société civile et des médias. Des outils de simulation font vivre les scénarios selon les décisions prises. Deux coalitions sont confrontées aux menaces hybrides et aux modes d’action asymétriques, comparables à celles que connaissent les forces françaises aujourd’hui. Les acteurs gèrent une crise née de tensions ethniques sur des territoires économiquement riches avec deux légitimités : les traités internationaux pour un camp ; le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour l’autre. Ces tensions sont jugées suffisamment sérieuses pour justifier la préparation d’une éventuelle opération. Pendant la période de planification, incidents et troubles à l’ordre public vont crescendo, jusqu’à l’événement déclencheur de l’affrontement des deux coalitions.

Participation pluridisciplinaire. « Coalition 2016 » mobilise près de 600 acteurs, dont 4 officiers généraux et 30 officiers d’état-major opérationnels. L’École de guerre y envoie ses 227 stagiaires, dont 80 officiers étrangers venus de 62 pays, et 57 stagiaires de 17 ÉdG étrangères. Au cours de leur scolarité, les 147 Français, sélectionnés par concours et issus des armées de Terre et de l’Air, de la Marine et de la Gendarmerie nationales, bénéficient du concours du Commandement pour les opérations interarmées, qui attribue une qualification standardisée OTAN. Les autorités militaires aux niveaux opératif, stratégique et politique sont représentées par 8 auditeurs du Centre des hautes études militaires, lesquels sont destinés à exercer de hautes responsabilités ultérieurement. L’exercice « Coalition », qui implique 6 ambassadeurs, s’inscrit dans le programme de 74 diplomates en formation à l’Institut diplomatique et consulaire, créé en 2009 pour répondre aux besoins du Livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France (juillet 2008). Partenaire de l’ÉdG, le Centre d’études diplomatiques et stratégiques, qui appartient au groupe European Business School Paris, envoie 14 étudiants jouer les représentations diplomatiques et les instances internationales dans « Coalition ». De son côté, l’Institut supérieur de la communication, de la presse et de l’audiovisuel mobilise 67 élèves journalistes de toutes les catégories pour incarner la tension médiatique. S’y ajoutent 14 étudiants de l’Université américaine de Paris, qui représentent les organisations non gouvernementales (droits de l’Homme, action humanitaire, écologie). Enfin, le Comité international de la Croix-Rouge assure l’engagement humanitaire et fait respecter le droit des conflits armés.

Loïc Salmon

Enseignement militaire supérieur : former les chefs d’aujourd’hui et de demain

Coalition 2012 : exercice majeur d’état-major à l’Ecole de guerre

Un CICDE, pour quoi faire ?

image_print
Article précédentArabie saoudite : prédominance au Moyen-Orient menacée
Article suivantAdversaire « hybride » : une menace élargie