Défense : le numérique et la supériorité opérationnelle

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Les technologies numériques, civiles et militaires, intégrées permettront la souplesse nécessaire aux armées, pour leur mobilité sur les théâtres d’opérations étendus, tout en leur garantissant résilience et robustesse.

Cet aspect de la maîtrise de l’information en opération extérieure est abordé dans le document Ambition numérique du ministère des Armées, rendu public le 24 janvier 2019.

Architectures opérationnelles. Les futures architectures des systèmes opérationnels contribueront à améliorer la continuité et la coordination entre les milieux terrestre, maritime, aérien, spatial et cyber, grâce à la modernisation en cours des réseaux de communication. Evolutives, elles seront structurées autour de la « donnée », captée, sécurisée, traitée, transmise et stockée, en vue de sa valorisation à des fins opérationnelles. Le réseau d’infrastructure « Descartes » assure l’irrigation du territoire métropolitain. Celui de télécommunication par satellite « Syracuse IV » concerne l’élongation des théâtres extérieurs et celui de radiocommunication tactique « Contact » porte sur le soutien de la connectivité des forces au combat. Le programme « Système d’information des armées » modernise en profondeur des systèmes d’information, en vue d’une meilleure interopérabilité interarmées. Le « Système d’information et de combat Scorpion » porte sur le combat de contact terrestre. Le programme de « Cybersécurité » développera des produits de sécurité et de chiffrement pour le « Système d’opérations de la lutte informatique défensive ». Les technologies numériques seront intégrées aux systèmes de commandement, aux systèmes d’armes et aux plateformes de combat des différentes armées. Elles vont améliorer la collaboration numérique à tous les niveaux, des états-majors stratégiques aux unités tactiques, pour échanger des données, souvent en temps réel, ainsi que des images et des vidéos.

Domaines concernés. La transformation numérique touche les principaux métiers, interdépendants, des armées. Le renseignement, qui capte et exploite des données, y compris en source ouverte, implique d’en automatiser l’analyse, également sur les systèmes embarqués, et de proposer de nouvelles interfaces visuelles aux décideurs. Les technologies innovantes permettront de disposer de traitements automatisés ou semi-automatisés d’images (reconnaissance d’objets), de la vidéo (reconnaissance de situation), du langage (transcription et traduction) et du signal (détection de cibles furtives). Pour les états-majors, l’aide augmentée à la décision et à l’anticipation permettra de mieux exploiter la masse croissante de données venues de multiples sources, afin de détecter les signaux faibles. L’interopérabilité numérique sécurisée, indispensable aux opérations, nécessite de renforcer la connectivité de toutes les plateformes, des combattants entre eux et des forces alliées pour partager l’information jusqu’aux échelons tactiques (« shared consciousness »). Il s’agit d’optimiser la délégation d’exécution (« empowered execution ») pour favoriser, en temps réel, la saisie des opportunités, face à un adversaire semant la complexité et le chaos. Le numérique permettra une plus grande interactivité entre les échelons de commandement. Le recours aux moyens de « virtualisation-simulation » et de réalité augmentée sera généralisé pour la formation et l’entraînement Enfin, le ministère des Armées va favoriser l’émergence de campus numériques aux ressources pédagogiques accessibles en tout lieu.

Loïc Salmon

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