Le dispositif « ATHOS » de réhabilitation sociale, expérimental et gratuit, s’adresse aux blessés psychiques en opération, qu’ils soient encore en activité, en congé maladie ou qu’ils aient quitté les armées, ainsi qu’à leur famille.
ATHOS a été présenté à la presse le 15 janvier 2021 à Paris par : le commissaire général de 2ème classe Christophe Daurel (photo), chef du groupe de travail ministériel ; Renaud Ferrand, directeur général de l’Institution de gestion sociale des armées (IGESA) ; le médecin chef Xavier Desruelles, conseiller santé du chef d’état-major de l’armée de Terre. En 2019, les armées ont déploré 42 blessés psychiques en opérations extérieures et 231 troubles psychiques.
« Boîte à outils ». ATHOS a été ouvert le 4 janvier 2021, indique le commissaire général Daurel. Il constitue une offre complémentaire pour permettre aux militaires blessés psychiques de se relever dans un environnement non médicalisé, combinant accompagnement psychosocial, projet de vie et reprise d’activités. Chaque cas est particulier. Il s’agit de placer le blessé au centre de son parcours et de sa reconstruction. ATHOS, destiné à couvrir tout le territoire métropolitain dans un premier temps, comporte déjà deux maisons : l’une à Cambes (Gironde) et l’autre à Toulon (Var). Chacune peut accueillir 90 blessés, pris en charge par 3 accompagnateurs. Le parcours de reconstruction nécessite le volontariat du blessé, sa participation à la gestion de la maison, la progressivité et la personnalisation du programme. Ce dernier compte cinq domaines : vie relationnelle affective et familiale ; bien-être ; place de la personne dans la société ; administration et gestion de la vie quotidienne et courante ; emploi et activités. Devoir de la nation envers ses combattants blessés psychiquement, ATHOS est expérimenté pendant au moins un an avec des équipes civiles et militaires. Il comprend un dispositif d’évaluation interne et un comité mixte (membres civils et militaires) de suivi et de surveillance externe. ATHOS a noué des partenariats avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre et bénéficie d’une convention opérationnelle avec l’IGESA.
Soutien de l’IGESA. Cette convention, signée le 27 octobre 2020, porte sur la gestion et le soutien juridique, administratif et financier des maisons ATHOS, assurés par l’IGESA, indique Renaud Ferrand. Celle-ci leur fournit des équipes de « permanents » et des intervenants extérieurs mobilisables à tout moment. Organisme de droit privé, elle emploie 1.246 salariés et dispose de 130 établissements, 50 crèches et 100 colonies de vacances. En 2020, elle a traité 44 demandes de séjours de blessés en opérations extérieures, soit 154 personnes avec les familles et accompagnateurs.
Parcours global de santé. Le Service de santé des armées (SSA) prend en charge les blessés psychiques en opération après leur passage dans un hôpital militaire, souligne le médecin chef Desruelles. Après identification des volontaires potentiels par les comités multidisciplinaires des blessés en service, il valide leur projet. Un militaire malade psychiquement doit accepter de rentrer dans un processus non médicalisé, complémentaire de l’offre de soins existants et d’une durée aléatoire. Le SSA participe au contrôle, au retour d’expérience et à la recherche dans ce domaine. Il intervient dans le recrutement et la formation des équipes d’assistance sociale. ATHOS complète les actions de réhabilitation du Centre national de sports de la défense et de l’Institution nationale des Invalides (maison médicalisée des blessés).
Loïc Salmon
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