Terrorisme : plan Vigipirate renforcé à Paris

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Suite à l’attentat terroriste (12 morts et 12 blessés, dont 4 graves) contre le journal hebdomadaire satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris, le Premier ministre Manuel Valls a relevé le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat » en Ile-de-France, impliquant un renfort de 600 militaires. Le 8 janvier à Paris, l’État-major des armées a présenté à la presse le dispositif militaire déployé. A cette date, 800 personnels en tout sont déjà sur place et 250 peuvent les renforcer à la demande. Parmi eux, 600 patrouillent à Paris et dans son agglomération pour des missions d’observation et de surveillance dans les gares, le métro, les bâtiments publics et les grands magasins. Ils rendent compte aux forces de sécurité pour leur permettre d’intervenir si nécessaire. Ils emportent des munitions et peuvent faire usage de leurs armes. Outre cette contribution des forces armées, le niveau « Alerte attentat », le plus élevé du plan Vigipirate, déclenche diverses opérations : activation des cellules de crise (ministères, préfectures et gestionnaires d’infrastructures sensibles) ; renforcement du contrôle des personnes ; renforcement des contrôles par l’utilisation de techniques de détection d’explosifs ; interdiction de stationnement au bord des établissements scolaires ; mise en alerte des capacités d’intervention (services de secours et forces de l’ordre). Les renforts militaires sont venus par la route de Douai et par voie aérienne d’Agen, de Toulouse et de Fréjus (photo). Ils sont logés dans d’anciens forts de la région parisienne à Vincennes et Saint-Denis. Leur engagement fait l’objet d’un dialogue permanent entre le gouverneur militaire et la préfecture de police de Paris, selon les besoins. Dans le cadre du plan Vigipirate, les forces armées peuvent agir comme « primo-intervenantes » dans l’espace aérien et les approches maritimes, la lutte contre les trafics et la protection de sites sensibles. Elles apportent aussi leur appui à la police nationale sur réquisition préfectorale. En outre, des personnels sont maintenus en alerte avec préavis de 48 h, en vue d’un déploiement pour une situation particulière et pour une durée de 15 jours avec possibilité de relais. Pour Paris, ce préavis a été relevé à 12 h dès le 7 janvier 2015. Le 25 décembre 2014, la réserve militaire de Vigipirate a été activée ou renforcée à Paris, Beauvais Lille, Strasbourg, Lyon, Grenoble, Nice, Cannes, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Tours et au Mans. Le renforcement de la contribution des armées au plan Vigipirate est temporaire et au cas par cas. Chaque jour, environ 2.500 militaires sont engagés dans la protection de l’ensemble du territoire national : près de 1.000 au titre de Vigipirate et 1.500 pour les activités de protection en métropole et outre-mer.

Loïc Salmon

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