Le projet de budget (hors pensions) du ministère de la Défense, soumis pour examen au Parlement dans la seconde quinzaine d’octobre, se monte à 31,8 Md€ pour l’année 2012, soit une hausse de 550 M€ (+1,8 %) en un an. Hughes Bied-Charreton, directeur des affaires financières au Secrétariat général pour l’administration, en a présenté les grandes lignes à la presse le 29 septembre 2011 à Paris.
Ces crédits, qui prennent en compte des recettes exceptionnelles de 1,09 Md€ provenant de la vente d’emprises du ministère en 2012, devraient préserver les grands équilibres de la loi de programmation militaire (LPM) 2009-2014 en matière de modernisation des équipements des forces et d’amélioration de la condition militaire. Les dépenses d’équipements (études, dissuasion nucléaire, armement, infrastructure et entretien programmé du matériel et du personnel) passent à 16,5 Md€, contre 16 Md€ en 2011. La masse salariale hors pension baisse à 11,6 Md€, contre 11,7 Md€ l’année précédente, en raison de la diminution des effectifs. Ceux-ci passeront de 301.341 personnels en 2011 à 293.198 en 2012, permettant d’atteindre les deux tiers de l’objectif de suppression de 54.000 postes au cours de la LPM, surtout dans le soutien afin de préserver l’opérationnel. Le nombre de militaires passera de 230.750 à 224.595 et celui des civils de 70.591 à 68.603. Toutefois, ce projet de budget sera probablement amendé, a précisé Hughes Bied-Charreton, par suite de la décision du gouvernement de réduire de 1 Md€ les dépenses de l’Etat par répartition sur tous les ministères.
Par ailleurs, hors opération Harmattan au large de la Libye, la prévision de surcoût des Opex pour 2011 atteint 878 M€, contre 860 M€ en 2010 et 870 M€ en 2009. Le surcoût de l’opération Harmattan (photo) est estimé à 300-350 M€ au 30 septembre 2011. Selon Hughes Bied-Charreton, les dépenses en munitions se sont déjà montées à 100 M€ en raison de la forte consommation, celles en carburant à 54 M€ et celles en suppléments de rémunérations à 60 M€. Pour 2012, la provision budgétaire des Opex restera identique à l’année précédente, soit 630 M€. Conformément à la LPM, les surcoûts d’Opex ne seront pas prélevés sur les crédits d’équipements, mais financés par un abondement interministériel.
Loïc Salmon