Océan Indien : espace de coopération internationale

image_print

Pour la première fois présidente du Symposium naval de l’océan Indien (IONS), la France veut lui donner une dimension plus opérationnelle par la conduite d’actions concrètes en faveur de la paix et la stabilité régionale.

Cette 7ème édition de l’IONS, tenue à l’île de La Réunion du 28 juin au 1er juillet 2021, a été suivie d’un conclave des chefs d’état-major des Marines (instance décisionnelle des travaux) des 25 Etats membres à Paris (15-16 novembre). L’amiral Pierre Vandier en a présenté les enjeux à la presse.

Un forum très ouvert. Outre la quasi-totalité des pays riverains de l’océan Indien (voir encadré), l’IONS accueille huit observateurs, à savoir l’Allemagne, la Chine, l’Espagne, l’Italie, le Japon, Madagascar, les Pays-Bas et la Russie. Enceinte de dialogue, il compte quatre groupes de travail permanents : sécurité maritime ; partage de l’information maritime et interopérabilité ; assistance aux populations frappées par une catastrophe naturelle (HADR) ; sécurité environnementale. Fin mars 2022, l’HADR fera l’objet d’un grand exercice intitulé « IMEX 22 » et organisé par l’Inde et la France qui a succédé à l’Iran à la tête de l’IONS pour deux ans.

Une présence française dense. Troisième plus grand océan du monde après le Pacifique et l’Atlantique, l’océan Indien s’étend sur 75 Mkm2 avec les trois points d’accès stratégique que sont les détroits de Bab-el-Mandeb, d’Ormuz et de Malacca. Il assure 25 % du trafic maritime mondial, 40 % du transit mondial de pétrole et 75 % du transit des exportations de l’Union européenne. Zone riche en ressources minérales et halieutiques convoitées, l’océan Indien constitue un espace de risques environnementaux et sécuritaires. Ses rives abritent 2,7 milliards d’habitants, soit le tiers de la population mondiale, avec une composante importante de la zone francophone. La Réunion, Mayotte et les Terres australes et antarctiques françaises abritent 1,1 million de ressortissants et concentrent plus du quart de la zone économique exclusive, soit 3,1 Mkm2. La France a conclu des accords de coopération en matière de défense et des partenariats stratégiques dans la région et participe aux grandes organisations internationales régionales, dont la Commission de l’océan Indien, l’Indian Ocean Rim Association (Association des Etats riverains de l’océan Indien), l’IONS et le réseau Afrique orientale et australe-océan Indien. Sa capacité navale se répartit sur quatre bases : Abou Dhabi avec 1 détachement de fusiliers marins ; Djibouti, 1 détachement de fusiliers marins et 1 unité de commandos Marine ; Mayotte avec 2 vedettes côtières de surveillance maritime ; La Réunion avec 2 frégates de surveillance, 1 bâtiment de support et d’assistance outre-mer, 1 patrouilleur, 1 patrouilleur polaire, 1 hélicoptère Panther et 1 détachement de fusiliers marins. L’activité annuelle de ces forces se monte à 1.300 jours de mer, 400 heures de vol et 130 escales ainsi que la participation à 4 opérations internationales et 8 grands exercices internationaux. Les actions réalisées concernent la veille aux intérêts français, le contrôle des espaces communs, la sécurisation des voies de navigation maritime et l’HADR.

Loïc Salmon

L’IONS regroupe l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Australie, le Bangladesh, les Emirats Arabes Unis, la France (depuis 2014), la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, le Kenya, la Malaisie, les Maldives, l’Ile Maurice, le Myanmar (Birmanie), le Mozambique, Oman, le Pakistan, le Qatar, Singapour, les Seychelles, le Sri Lanka, la Tanzanie, la Thaïlande et le Timor Oriental.

Océan Indien : les forces françaises aux EAU, surveillance et coopération opérationnelle

L’océan Indien : enjeux stratégiques et militaires

Océan Indien : CTF 150, synergie franco-britannique

image_print
Article précédentRenseignement et espionnage de la Renaissance à la Révolution (XVe-XVIIIe siècles)
Article suivantChine : ambition hégémonique du Parti communiste