L’exemple et l’expérience militaires trouvent des applications dans le monde civil. En effet, le commandement se caractérise par la capacité de donner confiance, la maîtrise de la complexité d’une situation et la crédibilité du chef.
Les grands chefs militaires ont élaboré un programme, avec le souci constant du résultat : « Il ne faut pas cesser de monter ses forces en système » (Maréchal Foch). Ils sont parvenus à faire partager leur vision par leurs subordonnés : « Je fais les plans de bataille avec les rêves de mes soldats » (Napoléon). L’analyse de leurs conseils permet de dégager quelques principes permanents. Il s’agit d’abord de planifier, tout en gardant la souplesse nécessaire pour faire face aux imprévus inévitables. Interprète du bien commun, le chef n’est pas celui de la volonté générale, mais tient compte de l’expérience et des avis de ses collaborateurs. Le commandement, qui implique le contrôle, ne se partage pas : « je crois qu’il faudrait plutôt un mauvais général que deux bons » (Bonaparte dans une lettre au Directoire). Il s’agit ensuite de trouver des collaborateurs efficaces, performants et convaincus de l’utilité de leur tâche : « Une réunion d’hommes ne fait point de soldats. L’exercice, l’instruction et l’adresse leur en donnent le caractère » (Napoléon). Il faut former, animer, encourager et motiver : « La puissance militaire remporte des batailles, la force morale remporte les guerres » (Général George Marshall). Avant de promouvoir un colonel, Napoléon demandait s’il avait de la « chance ». Le général MacArthur la définissait comme la « faculté de saisir les bonnes occasions ». Pour tout chef, avoir du « caractère » consiste à garder un esprit libre et indépendant, diriger sans chercher de satisfaction immédiate comme celle d’être aimé, être impartial et reconnaître ses erreurs. L’autorité va de pair avec la compétence, acquise par la volonté d’apprendre tout au long de la vie : « La réalité du champ de bataille est qu’on n’y étudie pas ; simplement on fait ce que l’on peut pour appliquer ce que l’on sait. Dès lors pour pouvoir peu, il faut savoir beaucoup et bien » (Maréchal Foch). Un chef qui donne l’exemple obtient la confiance de ses hommes : « Dans les moments de panique, de fatigue, de désorganisation, l’exemple personnel du chef agit et fait merveille » (Maréchal Rommel). L’esprit de décision accompagne le succès : « Je suis venu, j’ai vu et j’ai vaincu » (Jules César). Quoique difficile à mesurer avant que la crise survienne, le courage s’acquiert par les qualités morales, l’exercice, la mise en situation et la réflexion : « Dans les temps héroïques, le général, c’était l’homme le plus fort ; dans les temps civilisés, le général, c’est le plus intelligent des braves » (Napoléon). L’idéal doit s’incarner avec constance dans la réalité : « L’énergie déployée par un chef a souvent plus d’importance que ses dons intellectuels » (Maréchal Rommel). Outre le maintien du moral, il convient de consacrer une part importante de son temps à s’informer : « La véritable école du commandement est la culture générale » (Général de Gaulle). Tout le monde ne se commandant pas de la même façon, l’adaptation s’impose : « Certains se contenteront d’une directive générale, tandis que d’autres auront besoin de plus de détails. Le commandement doit être direct et personnel » (Maréchal Montgomery). Le mot de la fin revient à Foch : « Ne rien faire (qui ne soit pas de son niveau), tout faire faire (par des collaborateurs convaincus), ne rien laisser faire (contrôle de la bonne exécution des ordres donnés).
Loïc Salmon
« Le livre qui va faire de vous un chef » par Max Schiavon. Éditions Pierre de Taillac, 96 pages. 9,90 €
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