Titulaire des croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945 et de celle de la Valeur militaire, le 7ème Bataillon de chasseurs alpins (BCA) a été décoré de la Médaille britannique de Crimée (1855) et de la Médaille interalliée de la victoire (1945).
Fondé en 1840 par le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, il sera d’abord régiment de chasseurs à pied avant de devenir « alpin » en 1888. Son destin reste lié à la famille d’Orléans. En effet, l’un des descendants directs du duc, le sous-lieutenant François d’Orléans, a été tué au combat en Algérie en 1960. Sa tante, Isabelle, était devenue marraine du 7ème BCA en 1957 et le resta jusqu’à son décès en 1983. Sa nièce, Hélène, lui a alors succédé, avant de passer le flambeau à sa propre nièce, Marie, en 2009. Le bataillon connaît son premier fait d’armes en 1845, lors de la conquête de l’Algérie, où une compagnie de 80 hommes sera presque totalement anéantie à Sidi-Brahim. Il est ensuite engagé en Italie (1851-1853), en Crimée (1855-1856), au Mexique (1862-1867), à nouveau en Algérie (1853-1855), en Tunisie (1881) et au Maroc (1912-1913). C’est en pensant à lui et au 14ème BCA que le maréchal Lyautey définira ainsi « l’esprit chasseur » : « C’est la rapidité dans l’exécution de gens qui pigent et qui galopent. C’est l’allant, c’est l’allure, c’est le chic ! C’est pour les chefs le sens social dans le commandement, c’est l’accueil aimable. C‘est servir avec le sourire, la discipline qui vient du cœur. C’est le dévouement absolu qui sait aller, lorsqu’il le faut, jusqu’au sacrifice total ». Pendant le premier conflit mondial, le 7ème BCA ne combat pas à Verdun, mais participe aux batailles de la Somme, du Chemin-des-Dames et d’Ypres. En 52 mois de guerre, il perd 43 officiers, 126 sous-officiers et 1.016 caporaux et chasseurs. Il reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de Guerre en 1919. Malgré sa dissolution le 1er septembre 1940, certains chasseurs rejoignent le maquis jusqu’à leur intégration dans l’armée du général de Lattre de Tassigny en septembre 1944. Reconstitué en 1948, le 7ème BCA rejoint encore une fois l’Algérie en 1955. Il y encadre notamment des commandos de chasse, forces spéciales de contre-guerilla, dans le cadre du plan Challe en 1959. Un chef de section témoigne : « Concrètement, il s’agit d’équipes de six à dix chasseurs, quelques fois plus, recevant la mission de se rendre discrètement à un point, par exemple, un carrefour obligé de pistes ou une cache récemment « traitée », de s’y camoufler pour être totalement invisibles pendant la journée et éveillés et prêts à agir dès la tombée de la nuit ». Par la suite, le 7ème BCA sera engagé au Liban, dès 1984 et à plusieurs reprises, sous l’égide de l’ONU. Il a participé à l’opération « Baliste » d’évacuation de 2.000 personnes des ports de Beyrouth et Naqoura vers Chypre en 2006. Sous mandat des Nations unies, il a été déployé dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine, Krajina et Kosovo) entre1992 et 2005. Comme toutes les unités françaises, le 7ème BCA sera professionnalisé en 2001. Missions de courte durée ou opérations extérieures se succèdent alors : Tchad (2000, 2003 et 2008) ; Sénégal (2001) ; Afghanistan (2002, 2007-2008, 2009 et 2012) ; Côte d’Ivoire (2002-2012) ; Cameroun (2005-2006) ; République centrafricaine (2009-2014) ; Gabon (2012) ; Mali (2013-2014). Le 7ème BCA participe aussi à la protection du territoire national en outre-mer (Nouvelle-Calédonie) et en métropole, dans le cadre du plan Vigipirate.
Loic Salmon
Les chasseurs alpins du 13ème BCA
« Le 7ème Bataillon de chasseurs alpins », ouvrage collectif. Éditions Pierre de Taillac, 272 pages, plus de 450 documents, 29,90 €.