Pour la première fois, le Quartier général du Corps de réaction rapide-France a conçu, planifié et conduit un exercice OTAN d’entrée en premier sur un théâtre d’opérations difficile. Il constitue une avancée technologique pour roder les procédures de travail en interalliés. Dénommé Citadel Guibert 2011, cet exercice de forces terrestres blindées et aéroportées s’est déroulé du 27 novembre au 9 décembre 2011 dans les camps militaires de Leopoldsburg (Belgique) et Sennelager (Allemagne). Il a mis en œuvre un effectif de 1.700 militaires de 36 unités de 15 pays, correspondant au déploiement initial d’une force théorique multinationale de plus de 50.000 hommes pour une mission de stabilisation dans la Corne de l’Afrique sous mandat ONU, similaire aux engagements dans les Balkans et en Afghanistan. Cette opération complexe a pris globalement en compte les grandes distances à parcourir, le soutien vie de l’effectif déployé, les ethnies et les factions religieuses et culturelles du pays d’accueil et de ses voisins, les zones hostiles, les répercussions médiatiques et les actions des organisations non gouvernementales. Citadel Guibert 2011 a nécessité un poste de commandement de 400 hommes, 190 shelters, 25 km de fibres optiques, 1.100 ordinateurs, 11 niveaux informatiques et téléphoniques différents et cinq niveaux de confidentialité. Il fait suite à l’exercice d’interopérabilité franco-britannique Flandres 2011 de juin (voir rubrique « archives » des brèves 30-6-2011). Sur le plan strictement militaire, ce type de mission interalliée de grande ampleur implique des éléments organiques de corps d’armée, des commandements interarmées des opérations aériennes et maritimes, un commandement des opérations spéciales, une composante des actions d’influence et les forces de sécurité (armée et police) du pays d’accueil.
Loïc Salmon