Espace : système GEOTracker®, surveillance optique renforcée

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Le ministère des Armées et ArianeGroup ont signé, le 16 décembre 2021 à Paris, un contrat de surveillance renforcée de l’espace sur des orbites de 2.000 km à 36.000 km par GEOTracker®, pour réagir vite et efficacement aux menaces émergentes.

André-Hubert Roussel, président exécutif d’ArianeGroup, le responsable Défense et son adjointe ont présenté ce système à l’Association des journalistes de défense le 15 décembre à Paris.

Système GEOTracker®. Ce contrat constitue une extension, financée par le Commandement de l’espace (CdE), de celui sur le service de données de positionnement, d’orbitographie et d’analyse de 2017. ArianeGroup dispose d’un réseau mondial de capteurs optiques et d’un centre de commande et de contrôle centralisé, qui automatise et traite rapidement les données orbitales. GEOTracker® fournit une couverture permanente à 360 °, qui permet au CdE de détecter, suivre et contribuer à la caractérisation d’objets spatiaux, actifs ou inactifs, afin d’établir la situation spatiale et de protéger les satellites français. En 2021, se déplacent dans l’espace : 1.500 satellites actifs et 2.900 inactifs ; 23.000 objets supérieurs à 10 cm ; 500.000 entre 1 cm et 10 cm ; plusieurs millions de débris inférieurs à 1 cm. Parmi les satellites, 41 % sont américains, 13 % chinois, 12 % européens, 9 % russes, 4 % japonais et 21 % divers. GEOTracker® utilise le laser et l’intelligence artificielle pour détecter le comportement d’un satellite qui, s’il se déplace, effectue une mission particulière. Du 8 au 12 mars 2021, GEOTracker® a participé à l’exercice tactique et opératif d’entraînement aux opérations spatiales militaires « Aster’X », piloté par le CdE sur le site de Toulouse du Centre national d’études spatiales. Un exercice similaire est prévu en 2022. Cela permet de voir les équipements, défensifs et offensifs, des satellites en orbite, d’établir la situation sur une zone géographique et d’envisager des scénarios d’attaque. Vu qu’un satellite parcourt plusieurs dizaines de km en quelques secondes, la surveillance permanente de 100.000 objets nécessite une réflexion, au niveau européen, sur la mise en œuvre et le partage de moyens à améliorer, afin de tenir une situation en temps réel. Déjà, en juin 2021, la Commission européenne a sélectionné ArianeGroup pour les projets de surveillance spatiale « Sauron » et « Integral ». D’ici à 2025, GEOTracker® disposera d’un grand réseau de télescopes répartis sur une vingtaine de stations sol pour réaliser un catalogue de plusieurs milliers d’objets.

Lanceurs et missiles. ArianeGroup, co-entreprise à parité du constructeur aéronautique européen Airbus et du motoriste aéronautique et spatial français Safran, emploie 8.800 personnes (filiales comprises) en France et en Allemagne et a réalisé un chiffre d’affaires de 2,7 Mds€ en 2020. Il assure la maîtrise d’œuvre des lanceurs européens civils Ariane 5 et Ariane 6, des recherche et développement à l’exploitation. Pour la dissuasion nucléaire de la France, il contrôle le cycle de vie, des études amont au démantèlement, des missiles balistiques M51 de la Force océanique stratégique et en effectue l’adaptation permanente au contexte stratégique et aux systèmes de défense des grandes puissances nucléaires. Par ailleurs, ArianeGroup conçoit les futurs « planeurs hypersoniques », destinés aux frappes dans la profondeur et que développent les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Lancés d’un avion, d’un sous-marin ou d’une plateforme mobile, ils parcourront environ 4.000 km à 60-80 km d’altitude dans une atmosphère raréfiée.

Loïc Salmon

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