Défense : montée en puissance et restructuration

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Les moyens des armées sont accrus au cours des années 2016 et 2017 et leurs dispositifs adaptés, notamment pour mieux lutter contre le terrorisme sur le territoire national.

Financement et effectifs. Les chiffres clés des armées ont été présentés à la presse, le 1er septembre 2016 à Paris, par l’Observatoire économique de la défense. Ce ministère a réalisé 81 % des dépenses de l’État en 2015, soit 18 Md€, dont 14 Md€ pour l‘équipement des forces auprès des grands groupes de défense et de 26.000 petites et moyennes entreprises et entreprises de taille intermédiaire. Avec l’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019, son budget 2016 a été accru de 600 M€ pour atteindre 32 Md€ avec la création nette de 2.300 emplois. En 2017, il sera encore augmenté de 600 M€ avec la création de 10.000 postes entre 2017 et 2019, correspondant à l’annulation des suppressions d’emplois antérieurement programmées. Fin 2015, les 61 bases de défense totalisent 60.386 civils et 202.964 militaires. Ceux-ci se répartissent ainsi : armée de Terre, 109.444 personnels dont 13.821 officiers, 37.610 sous-officiers, 57.342 caporaux et soldats et 671 volontaires ; Marine nationale, 35.411 (4.495 officiers, 23.566 officiers-mariniers, 6.583 quartiers-maîtres et matelots  et 767 volontaires) ; armée de l’Air, 42.037 (6.429 officiers, 24.828 sous-officiers, 10.746 militaires du rang et 34 volontaires) ; autres services, 16.072 (7.961 officiers, 6.595 sous-officiers, 874 militaires du rang et 642 volontaires). S’y ajoutent 28.100 réservistes opérationnels et 2.778 réservistes citoyens (hors Gendarmerie nationale).

L’opération « Sentinelle » de  protection du territoire national a été maintenue au maximum pendant la période estivale 2016 : 10.000 militaires déployés sur 2.500 sites de 78 des 101 départements. Le dispositif a inclus des missions particulières, à savoir la protection de 47 événements et le contrôle des flux à 14 postes frontières.

Renforcements des unités. Fin juillet 2016, le ministère de la Défense a annoncé diverses mesures pour 2017, dans le cadre de la montée en puissance des domaines prioritaires : cybersécurité, renseignement et fonction protection. Ainsi, l’armée de Terre doit renforcer la 13ème Demi-brigade de la Légion Étrangère, le 5ème Régiment de dragons et le 5ème Régiment de cuirassiers stationné aux Émirats arabes unis. La Marine nationale étoffe ses unités de protection, la défense maritime du territoire et ses centres opérationnels. En outre, elle va créer un peloton de surveillance maritime et portuaire de la Gendarmerie maritime pour l’ensemble Dunkerque-Calais. L’armée de l’Air poursuit la concentration de ses moyens par pôles de spécialisation. Elle prépare également la montée en puissance de nouvelles flottes d’aéronefs : avions de transport et de ravitaillement Airbus A330 MRTT ; avions de transport tactique C 130J Hercules, version améliorée du C 130 ; drones Reaper. Par ailleurs, le Centre d’analyse en lutte informatique défensive et le Commandement opérationnel de la cyberdéfense se renforcent au sein des armées. La Délégation générale de l’armement bénéficiera de l’allègement des déflations d’effectifs au profit de ses domaines prioritaires. Le Service des essences des armées va actualiser ses mesures, entraînant un report ou annulation de certaines d’entre elles. Enfin, le quatrième centre du Service militaire volontaire doit ouvrir à Châlons-en-Champagne en janvier 2017, après ceux de Metz, La Rochelle et Brétigny-sur-Orge.

Loïc Salmon

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