Des militaires blessés en opération et des jeunes du Service national universel (SNU) ont été inclus dans le tableau final du défilé du 14 juillet 2019 à Paris.
Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, l’avait annoncé à la presse, le 9 juillet à Paris, à l’occasion d’un point de situation sur ces deux sujets : l’un en commémoration du centenaire de la participation des « gueules cassées » de la première guerre mondiale au défilé du 14 juillet 1919 ; l’autre sur la première expérimentation du SNU.
Soutien aux blessés. « Les grands blessés font et feront toujours partie de la famille », souligne la secrétaire d’Etat. Le dispositif d’accompagnement, pour eux et leur famille, inclut parcours de soins, prise en charge psychologique, reconversion, soutien financier du conjoint en cas d’hospitalisation, et, pour tous les blessés en service, maintien de la carte de circulation. Il implique notamment le Service de santé des armées (SSA), l’institution nationale des Invalides, l’action sociale du ministère des Armées, les cellules d’aide aux blessés de la Marine nationale et des armées de Terre et de l’Air ainsi que l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), présent dans tous les départements. Lors des opérations extérieures (Opex), 644 militaires ont été blessés par armes à feu ou engins explosifs en dix ans, à savoir 94 en 2008, 55 en 2009, 91 en 2010, 168 en 2011, 40 en 2012, 24 en 2013, 51 en 2014, 41 en 2015, 51 en 2016 et 29 en 2017. Le ministère des Armées prend en charge le traitement des soldats en état de stress post traumatique (ESPT). En vue d’en diminuer le nombre, un plan d’action complet porte sur l’information, la sensibilisation des militaires et de leur famille avant le départ en Opex et celle des cadres pour qu’ils alertent rapidement le SSA. Ce dernier compte 41 psychologues et 38 psychiatres, dont certains sont projetés en Opex. Le nombre de militaires en ESPT (Terre, Air, Marine, Gendarmerie et Services communs) en Opex est passé de 55 en 2009 à 133 en 2010, 297 en 2011, 283 en 2012, 384 en 2013, 311 en 2014, 391 en 2015, 370 en 2016, 196 en 2017 et 199 en 2018. Il reste au maximum dans l’armée de Terre et au minimum dans la Marine nationale. La baisse résulte des mesures de prévention, de formation et de suivi, notamment avec l’ouverture permanente du numéro de téléphone « Ecoute Défense » (08 08 800 321). Ce dernier a comptabilisé, pour souffrance psychique, 235 appels en 2013, 283 en 2014, 342 en 2015, 393 en 2016, 612 en 2017 et 647 en 2018. Par ailleurs, l’agence de reconversion « Défense mobilité », qui dispose d’un réseau d’organismes publics et de 7.000 entreprises privées, a pris en charge 128 blessés en 2017, dont 44 ont été reclassés, et 279 en 2018 (92 reclassés).
Expérimentation du SNU. La secrétaire d’Etat a visité plusieurs centres du SNU pendant sa phase expérimentale (16-28 juin) dans 13 départements pilotes avec 200 volontaires (filles et garçons âgés de 15-16 ans), encadrés notamment par 104 anciens militaires et réservistes. « Ils en sont sortis heureux et fatigués », dit-elle, heureux par la création d’une cohésion entre jeunes qui ne se connaissaient pas et fatigués par la densité des activités. Ainsi, le module « Défense » leur a donné l’occasion de s’entretenir avec des militaires, au sujet de leur métier, et d’apprendre les « réflexes défense », à savoir s’orienter, se protéger et rendre compte. Le module « Mémoire », assuré par 30 personnels de l’ONACVG, leur a permis de comprendre une cérémonie, pour y participer en connaissance de cause, et de parler de l’engagement des jeunes.
Loïc Salmon
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307 – Dossier : « Les blessés en Opex, le retour et après »