DCNS : défense aérienne pour sous-marins et FREMM-ER

image_print

Le groupe DCNS a mis au point un système d’armes antiaérien pour sous-marins et conçoit une frégate multimissions améliorée (FREMM-ER) avec un centre d’information et de commandement plus performant. A l’occasion du salon Euronaval 2012, son directeur général délégué, Bernard Planchais, a présenté ces nouveautés au cours d’une conférence de presse le 24 octobre 2012 au Bourget.

Aide aérienne aux sous-marins. Aujourd’hui, les sous-marins affrontent deux menaces principales : l’hélicoptère, porteur d’un sonar qu’il immerge en mer, et l’avion de patrouille maritime, capable de surveiller électroniquement une vaste surface océanique. Tous deux, même détectés, peuvent continuer à chasser, sans risques, les submersibles et les détruire par largage de torpilles. Pour leur échapper, ceux-ci n’ont d’autre solution que de tenter des manœuvres de diversion, combinées à l’emploi de contremesures (lancement de torpilles leurres). Pour leur auto-défense, DCNS et le missilier MBDA proposent un système d’armes décliné en deux versions avec les missiles antiaériens « Mica » et « Mistral ». Le Mica, d’une longueur de 3,1 m et d’un poids de 112 kg, a une portée de 20 km. Installé dans un véhicule sous-marin développé pour le missile antinavire « Exocet SM39 », il est lancé en plongée à partir d’un tube lance-torpilles à l’avant du sous-marin. Le système antiaérien en mât, qui s’intègre dans le massif du sous-marin, se compose d’un mât hissable avec une tourelle contenant le missile Mistral (2 m, 20 kg, 6,5 km), tiré à la profondeur périscopique. La tourelle emporte trois missiles, afin de frapper plusieurs cibles. Cette capacité permet de sélectionner une nouvelle cible en très peu de temps. Une caméra spécifique, placée à l’intérieur de la tourelle, permet de confirmer la position de la cible avec une précision élevée. Le Mica et le Mistral sont supersoniques et équipés d’un auto-directeur infrarouge. Leurs systèmes d’armes sont intégrés au système de combat « Subtics » de désignation d’objectifs (hélicoptères et avions de patrouille maritime) et de «tir et oubli » du missile jusqu’à l’atteinte de la cible, permettant ainsi au sous-marin d’effectuer des manœuvres de diversion.

La frégate du futur. DCNS met au point la FREMM-ER, aux capacités supérieures à celles de la frégate multimissions de type Aquitaine, qui effectue actuellement ses essais à la mer pour entrer en service dans la Marine nationale en avril 2013. La FREMM-ER, antiaérienne, sera équipée du radar multifonctions « Sea Fire 500 » de Thales à quatre panneaux fixes autour du mât central, pour identifier les missiles de la prochaine génération. Comme l’Aquitaine, la FREMM-ER disposera d’un sonar à profondeur variable pour la lutte sous la mer et du missile de croisière naval (portée supérieure à 250 km) pour atteindre des cibles à l’intérieur des terres. Son centre d’information et de commandement, qui devrait voir le jour dans 5 à 10 ans, assurera une couverture complète de l’espace aérien pour la surveillance et la conduite des opérations. Capable de détecter les missiles balistiques, il inclura matériels, logiciels et modes d’action.

Les services à l’export. DCNS propose également des services : suivi des équipements tout au long de leur vie opérationnelle, transfert de technologies, formation du personnel et réalisation d’infrastructures navales en partenariat avec des entreprises civiles. Ainsi, à Singapour, il transfère des technologies au chantier militaire local. En Malaisie, il participe à la conception et à la construction de la base de Sapangar. En Inde, il est partie prenante dans la modernisation des bases de Karwar et Mumbaï. Au Pakistan, il assure le soutien du chantier militaire Pakistan Naval Dockyard, dédié à la construction de sous-marins. En Arabie saoudite, il apporte son savoir-faire pour la définition et la construction des installations d’une base navale. Enfin au Brésil, DCNS est associé au groupe local Odebrecht pour la conception et la construction de la base de Sepetiba, située dans la ville d’Itaguai (Etat de Rio de Janeiro).

Loïc Salmon

Le groupe DCNS est la propriété de l’Etat français (64 %), du groupe privé Thales et de son propre personnel (1 %). Il emploie 12.800 personnes et a réalisé un résultat net de 186,4 M€ sur un chiffre d’affaires de 2,624 Md€ en 2011. Il conçoit, construit et entretient des bâtiments de surface (frégates et porte-avions), des sous-marins lanceurs d’engins, des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire pour la Marine nationale et à propulsion diesel-électrique pour l’exportation (type Scorpène). Il produit des systèmes d’armes embarqués et assure des services aux forces navales.

 

image_print
Article précédentEuronaval 2012 : défis maritime et industriel
Article suivantL’Europe de la défense pour faire face aux crises