Bold Alligator 2012 : exercice amphibie interalliés à longue distance

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Pour la première fois, les Etats-Unis ont invité des partenaires étrangers, dont la France, à participer à « Bold Alligator », exercice majeur de déploiement interarmées à longue distance en milieu hostile et qui se déroule du 24 janvier au 13 février 2012 en Caroline du Nord (côte est-américaine).

Il s’agit de simuler et de réellement effectuer la sécurisation d’un pays (fictif) déstabilisé et l’évacuation de ressortissants étrangers. Bold Alligator 2012 engage des moyens considérables : 20.000 personnes, 7 LHD (bâtiments d’assaut amphibies), des frégates d’escorte, le porte-avions Enterprise et son groupe aérien, des chasseurs de mines et des pétroliers-ravitailleurs  pour les Etats-Unis ; 600 personnes (dont 400 de l’armée de terre), le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral, 70 véhicules et 6 hélicoptères (4 Puma et 2 Gazelle) ; 100 « marines » pour la Grande-Bretagne ; 100 « marines » pour les Pays-Bas ; des observateurs intégrés aux états-majors pour l’Italie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.

Bold Alligator 2012 est l’occasion, pour l’Etat-major français des armées, d’atteindre plusieurs objectifs opérationnels : améliorer l’interopérabilité du groupe amphibie français avec la Marine et le corps des « marines » américains dans une opération de haute intensité sous commandement américain ; insérer des officiers français dans un état-major américain pour la conduite et la planification ; entraîner l’état-major de la force aéromaritime de réaction rapide ; maintenir le savoir-faire français en matière amphibie par l’embarquement d’éléments du 3ème Régiment d’artillerie de marine et du 21ème Régiment d’infanterie de marine ainsi que des hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de terre.

L’EDA-R, catamaran de débarquement

Afin de participer à Bold Alligator 2012, le BPC Mistral est absent de Toulon du 9 janvier au 28 février. Il embarque deux chalands de transport de matériel et un engin de débarquement amphibie rapide (EDA-R). D’une longueur de 30 m, d’une largeur de 12 m et d’une capacité d’emport de 80 t, l’EDA-R (photo) peut naviguer à 30 nœuds (55 km/h) à vide et à 18 nœuds (33 km/h) à pleine charge. Rapide en mode transit, il se transforme en navire à fond plat pour aborder une plage ou embarquer des chalands en radier, grâce à une plate-forme élévatrice centrale. L’EDA-R a une capacité cinq fois supérieure à celle du chaland actuellement en service. Conçu pour le débarquement de troupes et de véhicules militaires à partir d’un BPC à 30 milles marins (55 km de la côte), il peut aussi effectuer des opérations humanitaires dans des zones sans infrastructures portuaires. Le concept de l’EDA-R, unique au monde, est breveté par la société Constructions industrielles de la Méditerranée, qui fait construire la coque à Saint-Malo et finaliser les installations à Boulogne-sur-Mer. D’ici à mi-2012, la Marine nationale disposera de quatre EDA-R, dont le premier a été réceptionné par la Direction générale de l’armement le 26 novembre 2011.

Loïc Salmon

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