Bande sahélo-saharienne : opérations aériennes, permanence et réactivité

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L’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) assure des missions de renseignement, protection et soutien logistique au profit des forces terrestres et africaines de l’opération « Barkhane » au Sahel.

Le général Stéphane Virem, commandant la brigade des opérations aériennes, les a présentées au cours d’une visioconférence organisée le 17 décembre 2020 entre Paris et la base aérienne projetée de Niamey (Niger).

Les missions. A la suite du sommet de Pau, qui a réuni en janvier 2020 les chefs d’Etat de France et du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), l’AAE contribue au renforcement des capacités militaires des Etats de la région et de ceux du golfe de Guinée, du Sénégal à l’Angola. Elle participe au combat contre les groupes armés terroristes « Etat islamique dans le Grand Sahara » et « Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans ». Les opérations sont conduites et commandées depuis la France. Le Poste de commandement interarmées de théâtre, installé à N’Djamena (Tchad), détermine les objectifs et les effets à produire. Ses demandes sont traduites en missions précises par le Centre de conduite des opérations aériennes (base de Lyon-Mont Verdun) qui définit les modes d’actions et les moyens aériens adéquats à envoyer sur les bases aériennes projetées de Niamey et N’Djamena. Les missions portent sur : le renseignement et la surveillance ; les frappes aériennes de neutralisation et de réassurance ; le ravitaillement en vol, le transport et l’aérolargage (28 opérations de largage et 240 t de fret en 2020) ; les évacuations sanitaires médicales sur un hôpital de théâtre et éventuellement des rapatriements en métropole. A titre indicatif, 103 sorties ont été organisées entre le 9 et le15 décembre 2020 : 26 pour le renseignement et la surveillance ; 32 pour la chasse (appui au sol) ; 45 pour le ravitaillement et le transport. Par ailleurs, le partenariat opérationnel « Air » assure la montée en puissance des forces africaines partenaires par des formations sur les deux bases aériennes projetées. Ainsi 100 soldats maliens et nigériens ont reçu une formation de guetteurs aériens tactiques avancés en 2019 et 70 en 2020. A terme et en liaison avec le Centre de formation au Sénégal, un centre d’expertise Air sera constitué pour le G5 Sahel, intégrant l’appui de troupes au sol, le transport, le renseignement, la maintenance et la planification des opérations aériennes.

Les moyens. L’opération « Barkhane » mobilise notamment 5.100 militaires, 280 blindés lourds, 220 blindés légers, 400 véhicules logistiques et 20 hélicoptères. La base aérienne projetée de Niamey abrite : 1 avion de transport polyvalent A 400M ; 1 avion ravitailleur C-130J ; 2 avions ravitailleurs C-135 ; 7 avions de chasse Mirage 2000D ; 1 système de drones Reaper (2 shelters et 3 drones) renforcé par 1 système Reaper Block 5 au premier semestre 2021 ; 1 avion de transport tactique allemand C-160 Transall ; 1 avion de patrouille maritime ATL2 mais de façon temporaire. En outre, des avions cargos Casa sont déployés au Sahel : 2 français à N’Djamena ; 1 français à Gao (Mali) ; 2 espagnols à Dakar (Sénégal). Par ailleurs, des renforts ponctuels sont envoyés de France : A 400 M, C-130, C-160 ou A330 MRTT (transport ou ravitaillement). En cas de besoin, des avions ravitailleurs américains peuvent intervenir : 2 KC-135 de la base de Moron (Espagne) ; 1 C-130J de la base de Ramstein (Allemagne). Un officier américain est impliqué dans les opérations ariennes.

Loïc Salmon

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