2017 : centenaire de la participation des Etats-Unis à la première guerre mondiale

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L’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917 marque un tournant pour les Alliés, mais aussi pour les forces armées sur terre et sur mer. Tournée aérienne aux Etats-Unis, présentation à la presse le 6 avril 2017 à Paris et exposition aux Invalides (1er février-9 avril) ont ponctué ce centenaire.

La Patrouille de France. Pour commémorer cet événement, l’armée de l’Air a mobilisé 72 personnels, 10 Alphajet de la Patrouille de France, 1 avion de transport tactique A400M et 25 t de fret pour une tournée aux Etats-Unis (mars-avril 2017), avec survol de la statue de la Liberté à New York (25 mars, photo), cérémonie de la commémoration au musée de la 1ère guerre mondiale à Kansas-City (5-6 avril) et meeting aérien à la base aérienne de Maxwell (7-9 avril).

Evolutions militaires. Le 6 avril 1917, le Congrès américain vote la déclaration de guerre contre l’Allemagne aux côtés de la Triple Entente (France, Grande-Bretagne et Russie). Pour pouvoir peser sur la paix, le président Woodrow Wilson veut disposer d’une armée forte, qui atteindra 2 millions d’hommes en France (1 million au combat) et 2 millions en entraînement aux Etats-Unis à l’armistice du 11 novembre 1918. Mais, selon le lieutenant-colonel Rémi Porte, référent Histoire de l’armée de Terre, en 1917, les Etats-Unis ne disposent que des gardes nationales des Etats, d’une armée fédérale embryonnaire de 230.000 hommes et de 55 avions, dont 5 incapables de voler et 50 inaptes à la guerre. La conscription se met alors en place avec recensement, sélection, recrutement et formation initiale de plusieurs mois. En France, après les pertes massives des offensives lancées depuis 1914, le haut commandement militaire économise les effectifs et renvoie, par vagues successives, les grandes unités à l’instruction. La nouvelle compagnie d’infanterie privilégie la puissance de feu, la spécialisation des soldats et l’intégration interarmes des officiers, qui doivent effectuer une période dans une autre arme que la leur. La mobilisation industrielle commence à produire ses effets avec l’entrée en service de matériels nouveaux, de plus en plus nombreux et techniquement développés. L’effort porte aussi sur le renseignement (écoutes et photos aériennes) et le retour d’expérience. Pour l’armée américaine, un programme d’instruction complémentaire de 4 mois en France est instauré avec formation de spécialistes et de personnels d’état-major. Débarquées dans les ports de l’Atlantique, les troupes transitent par les camps de manœuvre de l’intérieur, sont équipées en armes collectives et en matériels lourds, puis connaissent une période d’aguerrissement dans les secteurs « calmes » du front avec patrouilles et coups de mains dans les tranchées allemandes pour capturer des prisonniers. Sur mer, rien qu’en avril 1917, des bâtiments de commerce, totalisant 860.000 t, sont coulés par les sous-marins allemands. Pour maintenir les flux logistiques, les Marines des Alliés innovent : invention de l’hydrophone (ancêtre du sonar) ; patrouille maritime ; escorte de navires de charge en convois ; camouflage pour leurrer les périscopes des sous-marins.

« La Fayette, nous voilà ». L’exposition des Invalides à Paris rappelle les engagements réciproques de la France et des Etats-Unis pendant la guerre d’indépendance (1775-1783) et le 1er conflit mondial (1914-1918). Ce dernier a inclus aide financière et combattants américains, précédés par des volontaires : personnels soignants et pilotes de l’escadrille « La Fayette ».

Loïc Salmon

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