Réserve militaire : nécessité de fidéliser les « civils »

Actuellement, 25 % des réservistes des armées françaises sont issus du Service national, suspendu fin 2001. Cette ressource va disparaître à terme, mais les armées auront toujours besoin de jeunes réservistes pour renforcer les unités opérationnelles et disposer des expertises qui leur manquent. Le contre-amiral Antoine de Roquefeuille, secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire (CSRM) a présenté la situation à la presse le 3 avril 2014, à l’occasion de la « Journée nationale du réserviste » (10 avril) qui avait pour thème : « réserve militaire et citoyenneté ». Les réservistes « opérationnels » sont considérés comme des militaires qui, par un engagement contractuel extra-professionnel, servent la France sans faire du métier des armes leur seule profession. Ils exercent des responsabilités au même titre que les personnels d’active. Les réservistes « citoyens », sensibilisés aux enjeux de sécurité et de défense, donnent bénévolement de leur temps au profit des armées. Tous agissent pour la promotion de l’esprit de défense et le renforcement du lien armée-nation. Le CSRM recrute des « référents défense » au sein du ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Il travaille avec le MEDEF pour améliorer le soutien de la réserve au sein des entreprises, par la mise en place de conditions favorables à la disponibilité des salariés réservistes. A ce propos, depuis 2011, un « Prix de la réserve militaire » est attribué chaque année à l’occasion de la Journée nationale du réserviste. Le 10 avril 2014, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a remis un trophée au groupe Thales pour la catégorie de plus de 1.000 salariés et à la Société de banque et d’expansion pour celle de moins de 1.000 salariés. Selon le CSRM, au 31 décembre 2013, les réservistes opérationnels sous contrat totalisaient 56.262 personnels ainsi répartis : Gendarmerie nationale, 28.582 ; armée de Terre, 15.425 ; Marine nationale, 4.827 ; armée de l’Air, 4.356 ; Service de santé des armées, 2.921 ; Délégation générale pour l’armement, 85 ; Service des essences des armées, 66. Parmi eux, (19,18 % de femmes), il y a  37,49 % d’anciens militaires (18,13 % d’officiers, 38,30 % de sous-officiers et 43,57 % de militaires du rang). Il est à noter que 252 réservistes ont servi en opérations extérieures. La réserve citoyenne comptait 3.464 personnels, dont 1.280 gendarmes. Toutefois, ces dernières années, les « engagements à servir dans la réserve » opérationnelle ont été prioritairement accordés aux anciens militaires… au détriment des civils ! L’amiral de Roquefeuil a expliqué que le budget « réserve » s’élevait à 80 M€ en 2008, mais que les restrictions financières des années suivantes ont conduit à rogner sur le temps de formation et donc à privilégier les anciens militaires. Afin d’éviter de décourager les jeunes civils et de réduire ainsi dangereusement la ressource humaine de demain, un retour à la formation a été amorcé en 2012. Les autorités militaires ont été rappelées à l’ordre pour que le ratio remonte à 70% de civils et 30 % de militaires. Cette proportion est atteinte dans la Gendarmerie et le Service de santé, presque dans l’armée de Terre, mais reste encore lointaine dans la Marine nationale et l’armée de l’Air.

Loïc Salmon

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