DGA : qualifications du mini-drone Marine et du parachute pour chuteurs opérationnels

Le système de mini-drones aériens Marine (SMDM) et le système de mise à terre du combattant opérationnel (SMTCOPS), qualifiés fin juillet 2022 par la Direction générale de l’armement, peuvent être employés en opérations.

Le SMDM. Chaque système se compose de deux drones d’environ 16 kg chacun et propulsés par un moteur électrique pour une autonomie de trois heures. Lancés par catapulte (photo), ils sont récupérés automatiquement à bord dans un filet à l’issue de leur mission. Ils équiperont les patrouilleurs de haute mer et ceux d’outre-mer, les frégates de surveillance et d’autres plateformes encore à l’étude, en vue d’enrichir la compréhension de la situation tactique. Les images et données collectées pendant le vol sont retransmises en temps réel de jour comme de nuit. Le SMDM investigue des zones jusqu’à 50 km, afin de repérer des navires au-delà de la portée des radars et de caractériser la menace par un flux vidéo en temps réel. Cette allonge informationnelle facilite l’identification de navires inconnus, le repositionnement discret de son propre dispositif ou la recherche de naufragés. Trois SMDM ont déjà été livrés sur les 11 commandés fin 2020. Les livraisons s’échelonnent jusqu’en 2023. Modulaire, le SMDM intégrera des technologies plus performantes.

Le SMTCOPS. Ce système permet de sauter à plus de 9.000 m d’altitude avec une charge de 200 kg, contre 7.000 m et 160 kg avec le système précédent. Les commandos effectuent des « sauts à ouverture commandée retardée à très grande hauteur » avec des équipements respiratoires d’oxygène. Ils ouvrent leur parachute dès la sortie de l’avion pour profiter des vents et de la finesse du parachute, afin de planer jusqu’à 50 km dans le dispositif adverse en évitant la détection de l’avion largueur. Après l’ouverture du parachute, sa vitesse ne doit pas dépasser 130 km/h, afin que le groupe de commandos ne soit pas détecté par un radar. Le système de navigation, qui allie GPS, altimètre et compas, permet de se diriger sous voile, de prendre un cap et de poser toute l’équipe avec précision. De plus, le « dispositif d’aide au posé pour chuteur opérationnel » permet de limiter les risques de blessures à l’atterrissage de nuit, y compris pour les sauts en tandem. Un laser assure la précision de mesure nécessaire. La discrétion est maintenue grâce à un retour audio dans le système radio. Les premiers SMTCOPS seront livrés d’ici à la fin 2022. Par ailleurs,15.000 « ensembles de parachutage du combattant » améliorés, destinés au largage massif à basse altitude de parachutistes lourdement chargés, ont été livrés en 2021.

Les forces spéciales. Certains largages d’opérations spéciales se font de nuit sans aide de personnels au sol, afin d’éviter d’être détecté et de diminuer le temps d’exposition à l’adversaire. Les groupes de commandos sont largués à 200 m d’altitude en entraînement mais à 125 m en opérations. En effet, cela assure une protection et limite la dispersion au sol et la vulnérabilité de l’avion ou de l’hélicoptère. Le « saut à ouverture commandée retardée à grande hauteur », effectué de jour comme de nuit entre 1.200 m et 4.000 m, correspond à une ouverture du parachute à basse altitude, pour la mise en place rapide et discrète au plus près de l’objectif d’un groupe entièrement équipé. Les chuteurs opérationnels se répartissent dans l’armée de Terre (7 unités parachutistes), les commandos Marine et de l’Air, le service Action de la Direction générale de la sécurité extérieure, la Gendarmerie (GIGN) et la police (RAID).

Loïc Salmon

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