Défense : programmation militaire, 413, 3 Mds€ pour la période 2024-2030

Le projet de loi de programmation militaire (LPM) prévoit un budget de 413,3 Mds€ entre 2024 et 2030, en vue de parvenir à 2 % du produit intérieur brut dès 2025, et précise les besoins et ressources jusqu’en 2030 et les orientations en matière d’équipements à l’horizon 20235.

Il a été présenté par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à l‘Assemblée nationale à Paris le 4 avril 2023.

Les priorités. Outre le maintien à niveau de la dissuasion nucléaire, le projet de LPM prévoit 10 Mds€ pour l’innovation, en vue de fournir aux armées la maîtrise dans l’espace, les fonds marins, le champ informationnel et le cyber en 2030, via les technologies civiles ou l’exploration des nouvelles technologies de rupture. Il inclut 6 Mds€ pour l’espace, afin d’accroître les capacités de détection et d’attribution d’un acte suspect ou agressif. Un centre de commandement, de contrôle, de communication et de calcul des opérations spatiales pilotera les actions vers, dans et depuis l’espace. Le projet de LPM prévoit 5 Mds€ pour les drones et robots : drones de contact ; munitions téléopérées pour atteindre la capacité de vol en essaims ; futur système de lutte anti-mines marines ; connaissance, surveillance et action jusqu’à 6.000 m sous la mer ; robots terrestres et systèmes capables de coopérer avec le soldat et son environnement, mais sous son contrôle. Il inclut 5 Mds€ pour la défense surface-air dans les basse et haute couches de l’atmosphère, contre les drones et pour l’adaptation aux menaces d’engins hypersoniques. Il prévoit 5 Mds€ pour le renseignement : dispositif de traitement des données de masse ; capacités humaines de recherche technique, de traitement des sources, d’exploitation du renseignement et d’action. Il inclut 4 Mds€ pour la défense cyber : adaptation aux évolutions technologiques ; appui à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information ; accompagnement des entreprises de défense les plus sensibles ; lutte informatique d’influence. Il prévoit 2 Mds€ pour les forces spéciales pour moderniser leurs équipements : avions de transport ; hélicoptères NH90 spécifiques ; drones ; véhicules terrestres, de surface et sous-marins. Enfin, 16 Mds€ seront destinés aux munitions : missiles à longue portée antinavires ; missiles surface-air et air-air ; missiles antichars ; torpilles lourdes.

Les effectifs. En 2023, le ministère des Armées compte 207.000 militaires et 63.000 civils, dont 22 % de femmes. Le projet de LPM précise les augmentations nettes des effectifs : 700 en 2024 ; 700 en 2025 ; 800 en 2026 ; 900 en 2027 ; 1.000 en 2028 ; 1.000 en 2029 et 1.200 en 2030. Ces chiffres ne prennent pas en compte les apprentis civils et militaires ni les volontaires du service militaire volontaire ni les volontaires du service national universel. En conséquence, les effectifs du ministère des Armées se monteront à 271.800 équivalents temps plein en 2027 et 275.000 en 2030. En 2023, les armées comptent 41.000 réservistes opérationnels sous contrat. Ce chiffre sera porté à 105.000 au plus tard en 2035, en vue d’attendre l’objectif d’un militaire de réserve pour deux militaires d’active.

Le financement. Actuellement, le budget de armées atteint 43,9 Mds€, dont 14,5 Mds€ pour l’équipement des forces. Il devrait atteindre 47,04 Mds€ (+ 3,1 %) en 2024, 50,04 Mds€ (+ 3 %) en 2025, 53,04 Mds€ (+ 3 %) en 2026, 56,04 Mds€ (+3 %) en 2027, 60,32 Mds€ (+ 4,3 %) en 2028, 64,61 Mds€ (+ 4,3 %) en 2029 et 68,91 Mds€ (+ 4,3 %) en 2030. Il faudra y ajouter les ressources nécessaires au financement de l’aide militaire à l’Ukraine, sous forme de contribution à la Facilité européenne pour la paix. La LPM 2024-2030 sera actualisée en 2027. Chaque année, le gouvernement présentera au Parlement un bilan de l’exécution réalisée l’année précédente avant le 30 avril, un rapport sur les enjeux et les principales évolutions avant le 30 juin ainsi qu’un bilan opérationnel et financier des opérations extérieures et des missions intérieures.

Loïc Salmon

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