La fonction de porte-drapeau

Le porte-drapeau tient un rôle essentiel lors des cérémonies d’hommage aux morts et disparus pour la France ainsi qu’aux blessés et décorés.

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Escadron de drones 2/33 « Savoie »

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L’Escadron de drones 2/33 «Savoie » est titulaire des croix de Guerre 1939-1945 avec 3 palmes de bronze et de la Valeur militaire avec 1 palme de bronze et 1étoile d’argent.

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Sous-marin nucléaire d’attaque Suffren

Héritier du cuirassé du même nom, le sous-marin nucléaire d’attaque Suffren est titulaire de la croix de Guerre 1914-1918 avec deux palmes de bronze.

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Nomeny

 

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École de l’air et de l’espace

 

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Nouvelle histoire de l’armée de l’Air et de l’Espace

 

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Le chemin de Dieu Bien Peu été-automne 1953

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353 | Dossier : Territoire national, résilience en cas de crise majeure

Dossier : « Territoire national, résilience en cas de crise majeure »

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Défense : stratégie des armées sur l’intelligence artificielle

La future Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD) sera implantée au siège de l’École polytechnique à Palaiseau (région parisienne) pour le volet recherche et à Bruz (Bretagne) pour celui de la production technique.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’a annoncé à l’École polytechnique le 8 mars 2024 et le directeur de l’AMIAD, Bertrand Rondepierre (photo) en a précisé les missions à la presse, le 14 mars à Paris.

L’IA de défense

Très utilisée dans la guerre russo-ukrainienne déclenchée en 2022, l’intelligence artificielle (IA) a fait l’objet d’une feuille de route au ministère des Armées dès 2018 pour en définir le développement. En 2024, elle change d’échelle pour se répandre dans les tâches administratives et les missions opérationnelles. Il s’agit d’orienter, anticiper et accélérer l’utilisation d’une IA de défense crédible et performante, grâce à la centralisation de moyens dédiés. « Les armées doivent rendre le virage de l’intelligence artificielle. C’est pourquoi j’annonce la création d’une nouvelle Agence ministérielle pour l’IA de défense, a déclaré Sébastien Lecornu, elle aura pour mission de permettre à la France de maîtriser souverainement ces technologies pour ne pas dépendre des autres puissances. Le saut technologique que représente l’intelligence artificielle est sans doute celui qui révolutionnera la manière de faire la guerre ou même, plus important encore, de l’éviter comme l’atome en son temps. » Parmi les projets en cours de développement, figure la solution d’analyse automatisée de l’acoustique sous-marine pour la détection d’éventuelles menaces. Dès 2025, le ministère des Armées devrait disposer de son propre supercalculateur dédié à l’IA. Ce dernier, installé à Suresnes (banlieue parisienne), pourra traiter des données « secret défense » et d’autres « non protégées ». Les entreprises de la base industrielle et technologique de défense pourront l’utiliser. Le budget de l’IA de défense, fixé à 130 M€ par la loi de finances 2024, atteindra 2 Mds€ sur l’ensemble de la loi de programmation militaire 2024-2030. En 2026, le ministère des Armées devrait employer 800 personnes sur l’IA.

L’AMIAD

La technologie de l’IA ne constitue plus une innovation, mais relève des applications opérationnelles dans le monde civil à grande échelle, indique Bertrand Rondepierre. La mission de l’AMIAD consiste à contribuer à la transformation des armées, directions et services en accélérant l’intégration de l’IA au profit des opérations et des processus organiques. En outre, elle devra produire des synthèses au profit du commandement, mais de façon différente de l’IA générative (algorithmes capables de produire des contenus nouveaux à partir de ceux existant dans une base de données). Il s’agit d’obtenir des réalisations très concrètes à court terme en amplifiant et accélérant le processus de production. Cela concerne l’armement, la façon française de faire la guerre et l’organisation de la vie quotidienne des agents du ministère des Armées. L’AMIAD va travailler sur des données sensibles avec des classifications spécifiques. Transformer une idée en un succès opérationnel nécessite de mener une démarche de la conception à la livraison d’un produit. S’y ajoutent les complexités liées à l’humain, la culture, l’organisation et aux processus d’intégration de l’IA au sein du ministère. Les données très sensibles ne doivent pas sortir du ministère, mais celles qui le sont moins pourraient être partagées avec des industriels selon des modes de collaboration en cours d’élaboration. L’AMIAD pourra réaliser des projets seule ou en collaboration étroite avec la Direction générale de l’armement. L’IA, bien qu’ « artificielle », est avant tout une question d’intelligence « humaine » et nécessite de l’expertise pour accomplir ses missions. L’AMIAD a vocation à accueillir des partenaires académiques et des compétences uniques en ingénierie.

Loïc Salmon

Défense : l’IA dans le champ de bataille, confiance et contrôle

Armée de Terre : l’IA dans la conduite des opérations

Armement : l’IA dans l’emploi des drones aériens et sous-marins




Défense : les forces morales, patriotisme et mémoire

Face à l’évolution de l’environnement stratégique, les forces morales permettent d’affronter l’incertitude. « L’esprit de défense », prise de conscience du citoyen sur les enjeux de défense nationale, implique une culture et une mémoire de l’engagement au service de la nation.

Les forces morales ont fait l’objet d’un colloque organisé, le 15 janvier 2024 à Paris, par le Centre de recherche de Saint-Cyr Coëtquidan (CReC). Y sont notamment intervenus : le général Guillaume Couëtoux, zone de défense et de sécurité Ouest ; Martine Cuttier, Université de Toulouse 3 ; la capitaine ® Aude Nicolas, délégation au patrimoine, État-major de l’armée de Terre.

Le soldat. Aux capacités physiques et intellectuelles du soldat, il convient d’ajouter la conscience, souligne le général Couëtoux. Nourri par ses racines et ses héritages, le soldat se trouve tiré vers le haut grâce aux valeurs et aux vertus qui animent le sens donné à sa mission. La force morale du guerrier dépend aussi de ses appartenances, des influences qui s’exercent sur lui, notamment la guerre informationnelle, et de ce que la technologie peut lui apporter. La sensibilisation aux enjeux de défense par les armées vise les élus et représentants de l’État, les associations, le monde économique et la jeunesse. Les menaces internes et externes ont fait prendre conscience de la nécessité d’éduquer les futurs enseignants en matière de défense, au sein des écoles de formation du ministère de l’Éducation nationale. La force morale du soldat et des forces armées n’existe pas sans celle de toute la nation et vice-versa, précise le général. Pendant une trentaine d’années, l’expression « lien armée-nation » a distillé et entretenu un malentendu laissant croire que l‘armée et la nation peuvent constituer deux entités distinctes devant simplement dialoguer entre elles et que la défense de la nation était uniquement assurée par les armées. La formule « défense de la nation par la nation », où s’immisce la notion de confiance, semble plus efficace. La réappropriation de l’esprit de défense et des forces morales par la société se manifestera quand les militaires n’auront plus besoin de les transmettre et se concentreront sur leurs missions, tout en témoignant de ce qu’ils font et de ce qu’il les anime. Les familles constituent les charnières essentielles entre les militaires et la société civile, en vue du partage de la fierté de s’engager et de servir la nation jusqu’à la mort, s’il le faut. Le ministère des Armées investit massivement dans l’accueil des familles dans les nouvelles garnisons successives, le logement, les transports, l’emploi du conjoint, les stages à trouver dans des environnements nouveaux, les places dans les crèches et la continuité des parcours de soins. Les nombreuses conventions signées entre le ministère des Armées et les entreprises expriment une prise de conscience de la nécessité de renforcer l’attractivité du métier militaire dans une période de bascule stratégique. Le général Couëtoux conclut en citant le philosophe grec Aristote (384-322 avant J.-C.) au sujet de la force morale du soldat : « Le courage ne se découvre pas sur les champs de bataille, mais il est le fruit d’une disposition cultivée peu à peu ».

L’hommage aux morts au combat. La nation exprime sa reconnaissance aux soldats morts en opération extérieure pour le bien commun par un hommage solennel avec les honneurs militaires, explique Martine Cuttier. Une première cérémonie se déroule sur le lieu du décès puis à l’aéroport avant le rapatriement des corps en France. A Paris, tout commence le matin ou en raison du décalage horaire, en présence des familles, de cadres de l’unité où ils ont servi, de l’aumônier et de l’assistante sociale. Le fourgon mortuaire est escorté par des motocyclistes de la Garde républicaine jusqu’à l’Hôtel national des Invalides. L’Association du soutien à l’armée française et d’autres organisations se sont mobilisées pour qu’un cortège accueille les cercueils. De son côté, l’État-major des armées a pris l’initiative d’inviter les Français à leur rendre hommage lors du passage sur le pont Alexandre III, comme cela se pratique depuis longtemps aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada. Par sa présence aux Invalides, la foule manifeste son soutien à l‘armée de métier, au nom du lien entre l’armée et la nation et pour le moral de troupes. Certaines cérémonies aux Invalides sont présidées par le président de la République en présence de membres du gouvernement et des autorités militaires, civiles et religieuses. Le président prononce l’éloge funèbre et décerne la Légion d’honneur à chaque mort pour la France, promu au grade supérieur pour la circonstance. Puis les cercueils, portés par des soldats de l’unité concernée, quittent la cour d’honneur au rythme de la marche funèbre de Chopin. Un ultime hommage est rendu à la garnison de l’unité endeuillée. Depuis l’attentat terroriste de l’immeuble du Drakkar qui a tué 58 parachutistes à Beyrouth en 1983, à chaque éloge de gratitude, les présidents successifs mettent l’accent sur les valeurs de la France, à savoir la paix, la liberté, la démocratie et la souveraineté de son peuple. La tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris (photo) constitue le meilleur symbole de la longue liste de héros qui ont donné leur vie pour la défense de la France. Pourtant, estime Martine Cuttier, le terme de « héros » semble compliqué pour les militaires qui pensent que les morts pour la France n’ont fait que leur devoir. En revanche, la relative indifférence des médias est mal ressentie par ceux qui attendent la considération, la solidarité et l’attention de la nation qui leur a délégué le droit à l’usage de la force pour l’intérêt général. Après la guerre d’Algérie (1954-1962), l’idée d’un monument aux morts pour la France en opérations extérieures (sans déclaration de guerre par le Parlement) émerge en 2011. Un mémorial interarmées est finalement inauguré à Paris le 11 novembre 2019.

Le patrimoine militaire. L’histoire de l’art et du patrimoine militaires constituent des vecteurs de l’appropriation des forces morales, estime la capitaine Nicolas. Dans leurs œuvres, les artistes ont voulu exprimer la bravoure et l’esprit de sacrifice. Il s’agit de conserver le souvenir des vertus des héros et de les ériger en modèles de célébration pour la postérité. Depuis le XVIIème siècle, la production artistique sur la thématique militaire porte sur la recomposition imaginaire d’un événement ou la recherche d’exactitude, choix des peintres et des sculpteurs. Le peintre va sélectionner l’essentiel de la bataille. Dans le cas d’un bas ou d’un haut-relief, le sculpteur va pousser la synthèse sur un personnage ou un groupe en privilégiant un moment important en fonction de valeurs à transmettre et relevant des forces morales. Ainsi sur l’Arc de Triomphe à Paris, la représentation de la résistance en 1814 dépasse le personnage et l’événement historique pour exprimer le courage, l’abnégation, l’esprit de sacrifice et la volonté de vaincre. Tout monument commémoratif prend en compte la notion d’exemplarité. Ainsi, la bataille du pont d’Arcole (1796), représentée aussi sur l’Arc de Triomphe, montre Napoléon Bonaparte brandissant un drapeau pour galvaniser ses troupes. Le jeune tambour André Estienne, qui avait franchi le torrent à la nage sous le feu de l’ennemi, a permis d’accélérer la victoire. Un monument à sa gloire érigé à Cardenet, sa ville natale, symbolise la jeunesse engagée et l’élan patriotique. La Troisième République réhabilite l’image de l’épopée impériale avec les commandes de grands tableaux des batailles d’Austerlitz (1805) et d’Iéna (1806). La représentation de la charge des cuirassiers, lors des batailles de Reichshoffen, de Fréjus et de La Chapelle (1870), souligne la priorité de la résilience autour des notions de courage et de sacrifice. A l’exemple de la galerie des batailles créée par Louis-Philippe au château de Versailles, des salles d’honneur sont ouvertes dans les régiments et ornées de tableaux rappelant leurs hauts faits. L’œuvre d’art, même ancienne, véhicule des valeurs intemporelles et consolide la cohésion autour d’un héritage commun.

Loïc Salmon

Défense : les forces morales, histoire et culture

Défense : les forces morales, la nation et son armée

Défense : la mort, au cœur de la singularité militaire