Marines : le porte-avions, outil militaire et diplomatique pour agir loin

Symbole d’une Marine océanique dont les grands pays veulent se doter quand ils n’en disposent pas déjà, le porte-avions permet de défier les dénis d’accès dans la durée et de s’adapter aux conflits futurs.

Le capitaine de vaisseau Eric Malbrunot, commandant le porte-avions Charles-De-Gaulle, a présenté les capacités opérationnelles de ce type de navire au cours d’une conférence-débat organisée, le 18 janvier 2017 à Paris, par le Centre d’études stratégiques de la Marine.

Un succès mondial. Le porte-avions donne une liberté d’action en haute mer, de jour comme de nuit. Mais sa complexité entraîne une maintenance continue dès sa mise à l’eau. En outre, la conduite de son aviation embarquée, longue à acquérir, nécessite une pratique régulière, une maîtrise des processus et une chaîne de commandement. Le parc mondial, qui comptait 19 bâtiments fin 2016, devrait se monter à 28 dans 3 ans. Il se répartit ainsi : Etats-Unis, 10 et 1 en projet/construction, soit 11 en 2020 ; France, 1 (1 en 2020) ; Brésil, 1 (2) ; Italie, 2 (2) ; Espagne, 1 sous cocon (1) ; Inde, 2 (3) ; Chine, 1 (4) ; Grande-Bretagne, 0 (2) ; Russie, 1 (2). Actuellement, seuls les porte-avions américains et français sont dotés de catapultes pour le décollage et de brins d’arrêt pour l’atterrissage, qui donnent une allonge considérable à l’aviation embarquée en raison de la possibilité de ravitaillement en vol. Ceux des autres pays sont configurés avec un tremplin pour avions à décollage court et atterrissage vertical, opérations qui consomment beaucoup de carburant. L’emploi de ces avions impliquent un choix en matière de poids : plus de bombes pour frapper plus fort, mais à courte distance, ou plus de kérosène pour aller davantage dans la profondeur du théâtre d’opérations,  mais avec un impact moindre. La Chine a construit des pistes d’atterrissage sur des îlots inhabités pour affirmer sa souveraineté en mer de Chine. En outre, son porte-avions peut choisir le meilleur endroit en fonction des conditions météorologiques. La Grande-Bretagne a décidé de se doter à nouveau de 2 porte-avions à tremplin avec réapprentissage de l’aéronautique navale. De son côté, l’Inde va équiper un ancien bâtiment russe d’une catapulte pour pouvoir embarquer des avions de 25 t. Celui de la Russie peut conduire une opération aéronavale, notamment en Syrie.

Le cas français. Le groupe aéronaval rassemblé autour du porte-avions Charles-De-Gaulle a connu 3 déploiements, dénommés  « Arromanches », en 2 ans. Le premier a eu lieu dans le golfe d’Aden et en Méditerranée (février-mai-2015) pour renforcer les liens avec les pays riverains amis et la connaissance de l’environnement du théâtre. Le deuxième (novembre 2015-mars 2016) avait notamment pour objectifs de renforcer la contribution française à l’opération en coalition Inherent Resolve (Chammal pour la France) au Levant, d’assumer le commandement de la Task Force 50 dans le golfe Arabo-Persique et de renforcer l’interopérabilité avec les pays membres de la coalition. Le troisième (septembre-décembre 2016) a porté sur l’appui des forces irakiennes au sol et les frappes dans la profondeur. Les moyens de renseignement du Rafale donne des informations très précises et une vision oblique complétant celle, verticale, des satellites. Outre le commandement, la conduite et la coordination d’opérations aériennes, l’avion de guet Hawkeye a assuré la couverture de la zone où se trouvaient les bâtiments russes et les systèmes sol/air syriens (renseignements d’origine électromagnétique). Ces renseignements ont été fusionnés avec ceux des autres navires et des pays alliés. Pour la dissuasion, la Force d’action navale nucléaire (FANu) est installée sur le Charles-De-Gaulle, dont les Rafale de standard F3 emportent le missile nucléaire aérobie ASMPA. Le centre d’opération de la FANu, implanté à Six-Fours (Var), prépare et suit l’exécution des ordres du président de la République. Le Rafale, capable de parcourir plusieurs milliers de km avec des ravitaillements en vol, peut tirer l’ASMPA à très basse altitude, à très grande vitesse et par tous les temps.

Loïc Salmon

Symbole d’une Marine océanique dont les grands pays veulent se doter quand ils n’en disposent pas déjà, le porte-avions permet de défier les dénis d’accès dans la durée et de s’adapter aux conflits futurs.

Le capitaine de vaisseau Eric Malbrunot, commandant le porte-avions Charles-De-Gaulle, a présenté les capacités opérationnelles de ce type de navire au cours d’une conférence-débat organisée, le 18 janvier 2017 à Paris, par le Centre d’études stratégiques de la Marine.

Un succès mondial. Le porte-avions donne une liberté d’action en haute mer, de jour comme de nuit. Mais sa complexité entraîne une maintenance continue dès sa mise à l’eau. En outre, la conduite de son aviation embarquée, longue à acquérir, nécessite une pratique régulière, une maîtrise des processus et une chaîne de commandement. Le parc mondial, qui comptait 19 bâtiments fin 2016, devrait se monter à 28 dans 3 ans. Il se répartit ainsi : Etats-Unis, 10 et 1 en projet/construction, soit 11 en 2020 ; France, 1 (1 en 2020) ; Brésil, 1 (2) ; Italie, 2 (2) ; Espagne, 1 sous cocon (1) ; Inde, 2 (3) ; Chine, 1 (4) ; Grande-Bretagne, 0 (2) ; Russie, 1 (2). Actuellement, seuls les porte-avions américains et français sont dotés de catapultes pour le décollage et de brins d’arrêt pour l’atterrissage, qui donnent une allonge considérable à l’aviation embarquée en raison de la possibilité de ravitaillement en vol. Ceux des autres pays sont configurés avec un tremplin pour avions à décollage court et atterrissage vertical, opérations qui consomment beaucoup de carburant. L’emploi de ces avions impliquent un choix en matière de poids : plus de bombes pour frapper plus fort, mais à courte distance, ou plus de kérosène pour aller davantage dans la profondeur du théâtre d’opérations,  mais avec un impact moindre. La Chine a construit des pistes d’atterrissage sur des îlots inhabités pour affirmer sa souveraineté en mer de Chine. En outre, son porte-avions peut choisir le meilleur endroit en fonction des conditions météorologiques. La Grande-Bretagne a décidé de se doter à nouveau de 2 porte-avions à tremplin avec réapprentissage de l’aéronautique navale. De son côté, l’Inde va équiper un ancien bâtiment russe d’une catapulte pour pouvoir embarquer des avions de 25 t. Celui de la Russie peut conduire une opération aéronavale, notamment en Syrie.

Le cas français. Le groupe aéronaval rassemblé autour du porte-avions Charles-De-Gaulle a connu 3 déploiements, dénommés  « Arromanches », en 2 ans. Le premier a eu lieu dans le golfe d’Aden et en Méditerranée (février-mai-2015) pour renforcer les liens avec les pays riverains amis et la connaissance de l’environnement du théâtre. Le deuxième (novembre 2015-mars 2016) avait notamment pour objectifs de renforcer la contribution française à l’opération en coalition Inherent Resolve (Chammal pour la France) au Levant, d’assumer le commandement de la Task Force 50 dans le golfe Arabo-Persique et de renforcer l’interopérabilité avec les pays membres de la coalition. Le troisième (septembre-décembre 2016) a porté sur l’appui des forces irakiennes au sol et les frappes dans la profondeur. Les moyens de renseignement du Rafale donne des informations très précises et une vision oblique complétant celle, verticale, des satellites. Outre le commandement, la conduite et la coordination d’opérations aériennes, l’avion de guet Hawkeye a assuré la couverture de la zone où se trouvaient les bâtiments russes et les systèmes sol/air syriens (renseignements d’origine électromagnétique). Ces renseignements ont été fusionnés avec ceux des autres navires et des pays alliés. Pour la dissuasion, la Force d’action navale nucléaire (FANu) est installée sur le Charles-De-Gaulle, dont les Rafale de standard F3 emportent le missile nucléaire aérobie ASMPA. Le centre d’opération de la FANu, implanté à Six-Fours (Var), prépare et suit l’exécution des ordres du président de la République. Le Rafale, capable de parcourir plusieurs milliers de km avec des ravitaillements en vol, peut tirer l’ASMPA à très basse altitude, à très grande vitesse et par tous les temps.

Loïc Salmon

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