Le 61ème Régiment d’artillerie (drones et imagerie)

Unique régiment d’artillerie à porter la fourragère de la Légion d’Honneur avec le ruban de la croix de Guerre 1914-1918, le 61ème Régiment d’artillerie (RA) de Chaumont s’est spécialisé dans le renseignement pour l’armée de Terre au moyen des drones et de l’imagerie, après avoir utilisé tous les types de canons de 1910 à 1999.

L’action des drones combinée au renseignement permet d’anticiper départs de crises, préparations de conflit et déplacements de population. Dans la conduite des missions, l’imagerie fournit une aide à la navigation et identifie l’objectif à l’aide de points de recalage. Pour la frappe, elle positionne la cible dans son environnement, l’acquiert à vue, la désigne et guide l’arme jusqu’au point d’impact. Enfin, elle contribue à la restitution des missions et l’évaluation des dommages, grâce aux capteurs ayant servi à la frappe ou par l’envoi d’une mission spécifique sur des objectifs déjà traités. Par ailleurs, les images constituent des preuves dans le domaine politico-stratégique : prévention ou gestion des crises ; contrôle du désarmement ; suivi de la prolifération ; contrôle de l’application des traités internationaux ; aide à l’engagement des forces ; prévention et évaluation des dégâts causés par une catastrophe naturelle ; participation aux efforts d’aide humanitaire. La planification d’une opération repose sur la cartographie, les bases de données sur les sites d’intérêt stratégique et un processus de ciblage qui dépendent du renseignement d’origine image. Ce dernier interagit avec les renseignements d’origines humaine et électromagnétique. En synergie avec l’analyse géographique, tous les renseignements participent au « renseignement multicapteurs », spécificité de la Brigade du renseignement. Fondée le 1er juillet 2011, celle-ci, forte de plus de 4.000 personnels, compte un état-major et 5 unités : le 2ème Régiment de hussards pour la recherche de renseignement dans la profondeur et le recueil de l’information d’origine humaine ; le  54ème Régiment de transmissions pour le renseignement électromagnétique de proximité et au contact ; le 28ème Groupe géographique ; le 44ème Régiment de transmissions pour le renseignement d’origine électromagnétique dans la profondeur ; le 61ème RA. Afin de produire du renseignement directement utilisable par les échelons supérieurs, 3 de ces régiments, dont le 61ème RA, ont constitué une unité d’analyse et de diffusion. Celle-ci arme le poste de commandement d’un bataillon de renseignement multicapteurs : orientation et coordination de la recherche des différents capteurs, récupération de l’information brute, son exploitation par recoupement et enfin sa diffusion. Les interprètes images préparent les missions du « combat camera » au moyen de caméscopes et d’appareils photos avec localisation par GPS embarqués sur des hélicoptères. En outre, le 61ème RA dispose d’un groupe d’exploitation d’images de satellites militaires, civils et interalliés. En 4 ans de séjour en Afghanistan, ce régiment a réalisé environ 800 missions de reconnaissance ou de surveillance et des centaines de dossiers d’objectifs pour la Force internationale d’assistance à la sécurité. Mélanie Bénard-Crozat présente en détail le 61ème RA avec de nombreuses illustrations et descriptions de matériels ainsi que des témoignages des « Diables Noirs » qui les servent.

Loïc Salmon

Opex : enjeux et perspectives des drones militaires

Renseignement aérospatial : complémentarité entre drones et aéronefs légers ISR

« 61ème Régiment d’artillerie » par Mélanie Bénard-Crozat. Éditions Crépin-Leblond, 192 page.s 27€