Forces spéciales Air : allonge, rapidité et puissance de feu
Les forces spéciales Air assurent une projection discrète de petits effectifs sur des objectifs à forte valeur ajoutée, constituant un outil de liberté d’action pour le chef d’Etat-major des armées.
Leur commandant, le général de brigade aérienne Louis Fontant, les a présentées à la presse le 11 janvier 2018.
Un système de forces. Des équipes de 3 à 10 militaires doivent se déplacer sur de longues distances, rapidement et en évitant les voies terrestres propices aux embuscades et engins explosifs improvisés, explique le général. Leurs missiles portatifs et canons de 20 mm ne leur permettent pas de neutraliser un adversaire bien retranché ou protégé par une épaisse muraille. Elles recourent alors à l’aviation de combat pour un appui feu rapide dans la profondeur. Une opération spéciale sur un théâtre extérieur nécessite des radars embarqués sur des drones, hélicoptères, avions de transport et de chasse. Les forces spéciales air disposent d’une capacité d’action dans des contextes particuliers, mais dépendent des forces conventionnelles terrestres aériennes et navales pour leurs besoins logistiques. L’armée de l’Air fournit les modules d’appui feu aux opérations spéciales. Une formation commune est dispensée aux forces spéciales des trois armées : sabotage, destruction d’objectifs, renseignement et récupération de personnels isolés. Toutefois, les forces spéciales Air constituent un système qui se décline en trois cercles, indique leur commandant. Le premier inclut les combattants au sol, qui totalisent environ 750 personnels, et des hélicoptères. Le deuxième comprend les moyens d’appui : génie, transmissions, largage de commandos en haute altitude et équipes NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique). Celles-ci récoltent les preuves d’utilisation de produits chimiques ou bactériologiques et procèdent aux évacuations d‘urgence de victimes. Le troisième cercle inclut l’aviation de chasse dans son ensemble et les unités chargées d’établir les procédures avec les forces spéciales au sol. S’y ajoutent : les drones Reaper (moyenne altitude longue endurance), bientôt équipés de capteurs de communications et d’armement ; le centre de formation des personnels pour la mise en œuvre de drones de toutes dimensions.
Les unités. Le Commando parachutiste de l’air N°10 s’entraîne en permanence. Chaque personnel participe à au moins une opération par an. Son effectif de 250 personnes devrait s’accroître de 40 recrues, dont des civils. Il assure la liaison avec l’aviation de chasse pour détecter les cibles, renseigne sur les positions des troupes amies afin d’éviter les tirs fratricides, dirige les frappes sur l’ennemi et évalue les dégâts causés à la cible. Il assure également la liaison avec les avions de transport pour reconnaître les zones de largage ou de poser, examiner les terrains d’atterrissage sommaire ou s’emparer d’une plateforme aéroportuaire (opération « Serval » au Mali en 2013). L’escadron de transport 3/61 « Poitou », basé à Orléans, dépose les commandos dans la profondeur et peut servir de PC volant ou de relais radio. Il sera doté des avions A400M pour la logistique et des KC-160J capables de ravitailler deux hélicoptères en vol dont la livraison est prévue en 2019. L’escadron 1/67 « Pyrénées », basé à Cazaux, regroupe les hélicoptères Caracal pour la recherche et le sauvetage à terre et en mer. Les autres modules d’appui incluent les équipes cynophiles, les systèmes de communication et de commandement, le génie aéronautique, le déminage et l’infrastructure aéronautique de campagne.
Loïc Salmon
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