Dissuasion nucléaire : FAS, en alerte permanente depuis 1964

Complémentaires de la Force océanique stratégique (FOST), les Forces aériennes stratégiques (FAS) de l’armée de l’Air peuvent intervenir 15 minutes avant elle, ou même moins en cas d’urgence.

Leur commandant, le général de corps aérien Bruno Maigret, a fait un point de situation pour la presse, le 3 octobre 2019 à Paris, à l’occasion de la célébration de leur 55ème anniversaire à la base aérienne de Saint-Dizier.

La crédibilité. Réduite à la stricte suffisance pour garantir l’indépendance nationale, la dissuasion nucléaire dispose en permanence de la capacité d’infliger des dommages inacceptables à tout ennemi menaçant les intérêts vitaux de la France, rappelle le général. Sa crédibilité repose sur la détermination politique du président de la République, la capacité opérationnelle de la FOST et des FAS, avec suffisamment d’options possibles, et les avancées technologiques du ressort de la Direction générale de l’armement, du Commissariat à l’énergie atomique et des industriels concernés. Les FAS sont équipées, depuis 2011, de l’avion de transport et de ravitaillement Phénix d’un rayon d’action de 14.800 km et, depuis 2016, du missile air-air européen Meteor d’une portée supérieure à 150 km. A l’horizon 2040, elles disposeront du SCAF (système de combat aérien futur), successeur du Rafale, et du missile ASN4G (air-sol nucléaire de 4ème génération), remplaçant de l’ASMP-A (air-sol moyenne portée amélioré) d’une portée d’environ 500 km sur une croisière à haute altitude.

L’organisation. L’état-major des FAS se trouve sur la base de Vélizy-Villacoublay. Leur Centre d’opérations, installé à Taverny avec possibilité de dévolution à Lyon Mont-Verdun, assure le suivi permanent des moyens, la capacité de les monter immédiatement en puissance, la planification et la conduite des missions. Les avions ravitailleurs C-135 et Phénix prennent l’alerte sur les bases d’Istres, d’Avord, d’Evreux, de Mont-de-Marsan et de Solenzara, équipées de moyens de transmissions protégés, durcis et redondants pour l’acheminement des ordres opérationnels ou exceptionnels. Les trois bases à vocation nucléaire de Saint-Dizier, d’Avord et d’Istres abritent chacune un dépôt d’armes et une zone d’alerte au profit des Rafale. Celle d’Avord accueille l’unité de transport d’éléments d’armes nucléaires. Celle d’Istres abrite l’Escadre de transport et de ravitaillement stratégique, qui met en œuvre 14 C-135 et 2 Phénix. Celle de Saint-Dizier abrite les 2 escadrons de chasse dédiés à la mission permanente de dissuasion nucléaire 1/4 « Gascogne », et 2/4 « La Fayette » et 2 autres escadrons. Le 1/4 « Gascogne » est également « référent », pour la flotte Rafale, du missile de croisière Scalp d’une portée de 560 km à une altitude de 30 m. Le 2/4 « La Fayette » est référent pour la mission d’entrée en premier en suivi de terrain sur un théâtre et contribue à toutes les missions des avions de chasse de l’armée de l’Air. L’escadron de transformation Rafale 3/4 « Aquitaine » entraîne les équipages (simulation et vol), standardise l’utilisation de l’avion, étudie de nouvelles tactiques, analyse et valide concepts et programmes, assure le soutien à l’export et la présentation technique dans les salons aéronautiques internationaux. L’Escadron de soutien aéronautique « Haute-Marne » s’occupe de la préparation et de la maintenance de la flotte Rafale. Enfin, la base de Saint-Dizier assure aussi l’armement et les départs des missions d’intervention aérienne immédiate et d’évacuations de ressortissants ou de blessés de l’armée de Terre en opération extérieure.

Loïc Salmon

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