Femmes en guerre 1940-1946

Cet ouvrage, réalisé par cinq personnes, présente les femmes qui ont participé, sous l’uniforme, à la seconde guerre mondiale du côté des Alliés. Abondamment illustré de photos et documents, sans oublier les détails vestimentaires et insignes,  il souligne leur engagement et leurs difficultés à se faire admettre par leurs collègues masculins. « Bien des combattants d’hier tiennent pour inadmissible la présence de femmes dans leurs rangs. Nous ternissons la pureté de leur légende, mettons de la sauce majorette dans leur gloire », explique Suzanne Torrès, qui épousera le futur général Massu. Elle fait partie des Françaises vivant à New York que la riche Américaine Florence Conrad, soutenue par les puissantes ligues féministes, recrute en 1943 pour créer le groupe de conductrices ambulancières « Rochambeau », du nom du commandant des troupes françaises pendant la guerre d’Indépendance américaine. Les « Rochambelles » accompagnent la 2ème Division blindée du général Leclerc jusqu’en Allemagne. En décembre 1940, au Caire, le général Catroux crée le Bureau central d’assistance pour les Forces françaises libres au Moyen-Orient et en confie la direction à sa femme Marguerite, infirmière principale de 1ère classe. Une autre infirmière, la comtesse Gali-Leila du Luart, met sur pied la Formation chirurgicale mobile (FCM) N°1, franco-américaine de statut civil, pour secourir les grands blessés pendant la campagne de France. Elle reçoit la croix de Guerre et la Légion d’Honneur. Après divers avatars, la FCM reprend du service en Tunisie en 1942, suit tous les combats en Italie, rejoint la France le 31 mai 1945 et défile à Paris le 14 juillet. L’armée de l’Air crée le Corps auxiliaire féminin en 1943 à Alger. Parmi ces « filles de l’air » figurent la chanteuse américaine Joséphine Baker (croix de guerre avec palme et chevalier de la Légion d’Honneur) et l’aviatrice Maryse Bastié (croix de Guerre avec palme et commandeur de la Légion d’honneur). Outre ces grandes dames, nombreuses furent les femmes de métropole et des colonies à contribuer à la libération de la France. En Afrique du Nord, les volontaires doivent avoir entre 18 et 45 ans mais, les effectifs ne suffisant pas, un appel individuel sous les drapeaux est institué pour les Françaises de 21 à 40 ans, célibataires, veuves, divorcées et mariées sans enfants. Seules celles ayant souscrit un engagement peuvent servir aux armées. De tous les corps féminins, celui des transmissions, créé par le général Merlin, est le plus connu. Les « Merlinettes » participent à la libération de la Corse en 1943 et au débarquement de Provence en 1944. Parmi les 30 d’entre elles recrutées par le 2ème Bureau (renseignement), 7 seront parachutées en France occupée, capturées par les Allemands et exécutées. La Marine constitue les Services féminins de la flotte (SFF), dont les cadres sont recrutés en fonction des diplômes, des états de service ou des services rendus. Deux groupes d’ambulancières SFF se distinguent au 1er Régiment de fusiliers marins et au Régiment blindé de fusiliers marins. Les premières, engagées en Italie en juillet 1944, seront considérées comme membres à part entière de l’unité, malgré la méfiance du début, pour leur courage, leur endurance et leur calme en toutes circonstances. Les secondes seront présentes à la prise de Berchtesgaden (« nid d’aigle » d’Hitler) les 4 et 5 mai 1945. Pourtant, l’unique monument aux ambulancières mortes pour la France, situé à Réchésy (Territoire de Belfort), ne sera inauguré… qu’en 1991 !

Loïc Salmon

Exposition photographique itinérante « Femmes de la défense »

 

« Femmes en guerre 1940-1946 » (2013).

Éditions E-T-A-I/176 pages/36 €




Maréchaux du Reich

De 1936 à 1945, 27 officiers généraux allemands ont été élevés à la dignité de maréchal pour leur action militaire et 1 à titre honorifique. Seuls quelques uns, dont Rommel (armée de Terre), Göring (armée de l’Air) et Dönitz (Marine), sont restés dans l’Histoire.

L’historien François de Lannoy retrace en détail la carrière de ces grands chefs militaires, nés entre 1875 et 1895. Aucun d’eux n’est issu d’une classe populaire, mais la bourgeoisie cultivée a investi les hautes sphères militaires au détriment des vieilles familles prussiennes depuis le milieu du XIXème siècle. La noblesse est surtout présente dans l’armée de Terre (11 maréchaux sur 19), peu dans celle de l’Air (1 sur 6) et absente dans la Marine. Avant 1914, tous les futurs maréchaux ont alterné les postes de commandement dans la troupe et en état-major. Au moins 12 ont suivi les cours de la « Kriegsakademie » (École supérieure de guerre) de Berlin. Tous ont terminé la première guerre mondiale avec la croix de Fer et 7 ont obtenu la croix « Pour le Mérite », plus haute distinction militaire prussienne. La majorité d’entre eux ont vu leur carrière s’accélérer avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 et ont atteint le sommet de la hiérarchie et du commandement avant 1939. Si quelques uns sont nazis, la plupart ne se mêlent pas de politique. Pourtant, tous approuvent la remilitarisation décidée par Hitler, pour des motifs de carrière et de revanche territoriale (Pologne). Sur les 24 maréchaux promus pendant la deuxième guerre mondiale, 12 l’ont été sur le front de l’Ouest (1940) et 11 sur celui de l’Est (1941-1945). Seul Rommel l’a été pour son action en Afrique du Nord. Ensuite, leur longévité varie. Rares sont ceux qui ont osé tenir tête au Führer sur les questions militaires ou stratégiques. Beaucoup ont fermé les yeux sur la réalité de la « guerre totale ». Erwin Rommel (1891-1944) se distingue pendant la première guerre mondiale, où il est blessé deux fois. Son succès triomphal à la tête de « l’Afrikakorps » en Libye en 1942, contre les Britanniques, en fait un héros national. Convaincu d’avoir été informé de la préparation de l’attentat contre Hitler en 1944, il est contraint au suicide par absorption de poison. Hermann Göring (1893-1946), pilote, termine la guerre de 1914-1918 comme commandant de la 1ère escadre de chasse, celle du « baron rouge » Manfred von Richthofen décédé. Adhérent au parti nazi dès 1922 et député en 1931, il préside le Reichstag quand Hitler est nommé chancelier. En 1935, il crée et commande la « Luftwaffe », dont la capacité est testée pendant la guerre d’Espagne (1936-1939). Mais celle-ci accumule les échecs pendant l’offensive contre l’URSS. Göring est démis de toutes ses fonctions en 1945, car partisan de négociations avec les Américains à qui il finira par se rendre. Condamné à mort par le tribunal de Nuremberg, il s’empoisonne au cyanure la veille de son exécution. Karl Dönitz (1891-1980), commandant de sous-marin en 1918, organise la flotte sous-marine du Reich en 1935 et lance les attaques « en meute » contre les convois alliés en Atlantique dès 1941. Chef de la « Kriegsmarine » en 1943 puis désigné dauphin par Hitler avant son suicide le 30 avril 1945, il tente de négocier séparément avec les Alliés. Condamné par le tribunal de Nuremberg, il est libéré en 1956. Après la guerre, les 15 maréchaux du Reich survivants tombent dans l’obscurité à l’issue de leurs peines de prison. Pourtant, l’un d’eux, Manstein, deviendra « conseiller »… lors de la mise sur pied de l’armée ouest-allemande !

Loïc Salmon

Les généraux français de 1940

JU 87 « Stuka »

« Maréchaux du Reich » par  François de Lannoy. Éditions E-T-A-I, plus de 300 images et photos d’archives, 192 pages.




Les généraux français de 1940

Cet ouvrage présente les biographies de 24 généraux ayant exercé les plus hautes responsabilités en 1939-1940. Les auteurs tentent de comprendre pourquoi l’élite de l’armée française a été dépassée par les événements, qui ont conduit à la défaite.

Le corps des généraux de l’époque est assez homogène : sur les 24 officiers étudiés, 17 sont issus de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et 6 de l’École polytechnique pour 1 de l’École militaire d’infanterie. Grâce à leur valeur intrinsèque et la guerre de 1914-1918, 19 ont commandé un régiment et 5 ont exercé des responsabilités analogues. Très bien notés, 22 ont réussi le concours d’entrée à l’École supérieure de guerre (ESG), créée après la défaite de 1870 contre la Prusse. Les 13 meilleurs colonels ont été envoyés au Centre des hautes études militaires (CHEM). Par la suite, la double qualification « ESG plus CHEM » sera la règle au début des années 1930. Pourtant, ces généraux, très intelligents et cultivés, ont échoué dans leur mission. Les auteurs avancent plusieurs raisons : mauvaise forme physique et/ou séquelles de maladies contractées dans les colonies ; certitudes héritées de la victoire de 1918, acquise  chèrement (départements du Nord dévastés et centaines de milliers de mutilés) ; perte de repères due à la rapidité des événements. Encouragés à se montrer dociles, les membres du haut commandement sont devenus excessivement conformistes et prudents. Ils manquent d’imagination et de capacité à comprendre la réalité du terrain. Enfermés dans des schémas stratégiques d’école, ils oublient que les lois de la guerre sont aussi soumises au progrès technique. Par ailleurs, l’organisation et la doctrine militaires diluent les responsabilités, mal définies et non déléguées. Les exécutants disposent de peu de marge d’initiative dans une bataille conduite depuis les états-majors trop centralisés. Faute d’équipements en nombre suffisant, les généraux  ne croient plus vraiment à la valeur de l’armée française. Enfin, il n’y a guère de confiance réciproque entre le haut commandement et les responsables politiques, incapables d’avoir une politique, sérieuse et constante, et de donner des directives cohérentes. En 1940, le haut commandement français perd rapidement l’initiative et sa liberté d’action. Parmi les grands chefs militaires, figurent les généraux Gamelin, Giraud, Huntziger et Weygand. Membre du cabinet de Joffre à la bataille de la Marne, Gamelin devient commandant en chef des forces terrestres et des armées alliées en France en 1939. Déchu en septembre 1940 et  emprisonné dans le Tyrol, il sera libéré en 1945. Giraud s’évade d’une prison allemande en 1942, rejoint l’Afrique du Nord et y remplace l’amiral Darlan, assassiné, comme commandant en chef civil et militaire. Il réussit la libération de la Corse en 1943, mais sera évincé de la présidence du Comité français de libération nationale par De Gaulle. Huntziger, dont la famille a quitté l’Alsace après son annexion par la Prusse en 1871, se retrouve face à Hitler le 21 juin 1940, dans le wagon de Rethondes où a été signé l’armistice du 11 novembre 1918. Chef d’état-major de Foch en 1914 et présent à Rethondes en 1918, Weygand est nommé délégué général du gouvernement en Afrique du Nord en 1940. Il y reconstitue l’armée d’Afrique, qui contribuera à la victoire de la France, et négocie en secret avec les Etats-Unis. Relevé de son poste et interné en Allemagne puis en Autriche, il sera libéré en 1945.

Loïc Salmon

Enseignement militaire supérieur : former les chefs d’aujourd’hui et de demain

Les généraux français de la Grande Guerre

Maréchaux du Reich

« Les généraux de 1940 » par François de Lannoy et Max Schiavon. Éditions E-T-A-I, près de 300 photos, 192 pages. 38 €




Balkans ONU 1993-1994, « Dans l’œil du cyclone »

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Opex et sécurité des Français à l’étranger (2010-2011)

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Le raid sur Dieppe, opération »Jubilee » le 19 août 1942

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Arme blindée cavalerie pendant la guerre d’Algérie

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René Fonck, l’As des As

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La Marine nationale dans la guerre d’Indochine, 1946-1954

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Gendarmerie pendant la guerre d’Algérie

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