Aviation militaire : le futur hélicoptère interarmées léger

A partir de 2027-2030, les trois armées vont utiliser un seul type d’hélicoptère polyvalent. Dénommé « hélicoptère interarmées léger (HIL) Guépard », ce dernier est dérivé de l’appareil civil H160, prévu en service en 2022.

Le 22 décembre 2021, le ministère des Armées a notifié à Airbus Helicopters la commande de 169 HIL, capables d’effectuer des évacuations sanitaires, des transports de matériels et de fret ainsi que des missions spécifiques. Le Guépard remplacera les Gazelle, Alouette III, Dauphin, Panther et Fennec.

Les caractéristiques. D’une vitesse maximale de 260 km/h, le Guépard dispose d’une autonomie de 4 heures et d’un rayon d’action de 700 km. Outre ses deux pilotes, il embarque cinq soldats équipés ou une civière avec une équipe sanitaire. A terme, il pourra être ravitaillé en vol par un avion de KC-160J. L’armée de Terre va recevoir 80 Guépard utilisés aussi pour la reconnaissance armée, l’appui-feu, l’infiltration de forces spéciales et comme poste de commandement embarqué. La Marine nationale prendra livraison de 49 appareils pour le combat aéromaritime, la protection et le soutien d’une force navale, une action spéciale navale et l’action de l’Etat en mer. L’armée de l’Air et de l’Espace va réceptionner 40 Guépard pour la surveillance et la défense de l’espace aérien national, la recherche et le sauvetage, l’appui-feu et le renseignement. Le HIL embarquera des équipements spécialisés : missile ANL pour le combat aéromaritime ; radar tactique AESA 2 D (radar à balayage électronique à antenne active) pour les missions navales et aériennes de surveillance ; pod mitrailleuse axiale pour la reconnaissance terrestre et l’appui-feu air-sol. Le Guépard sera doté du système électro-optique (EOS), mis au point par Safran et qui regroupe plusieurs capteurs pour l’observation à longue distance, de jour comme de nuit. Ses capacités de ciblage très précis permettent d’identifier navires, groupes armés ou véhicules à plusieurs kilomètres et assurent le suivi automatique d’une cible. Son interconnexion au casque TopOwl permet à l’équipage de disposer, sur la visière du casque, de la projection de l’image recueillie par l’EOS ainsi que du ralliement de la ligne de visée de l’EOS sur un objectif visé au casque par le pilote. Ce dernier dispose d’un assistant de mission. Il s’agit d’un calculateur qui contrôle différents systèmes militaires et réalise la fusion des données pour enrichir la situation tactique.

Les contrats. Prévu par la loi de programmation militaire 2019-2025, la commande des 169 Guépard totalise 10 Mds€ et inclut : le développement ; la fourniture du système de soutien et de formation ; le maintien en condition opérationnelle pendant dix ans. Le concept de « flotte unique » permet de mutualiser les coûts de développement entre les trois armées et d’optimiser le soutien grâce aux effets d’échelle, notamment sur les stocks de pièces de rechange. Les travaux de développement dureront jusqu’en 2029. La production, qui commencera en 2024, va s’échelonner sur dix ans. Les livraisons débuteront en 2027 pour l’armée de Terre, en 2029 pour la Marine nationale et en 2030 pour l’armée de l’Air et de l’Espace. En outre, 10 hélicoptères civils H160, destinés à la Gendarmerie nationale, ont été commandés pour un montant supérieur à 200 M€ dans le cadre du plan de soutien à l’industrie aéronautique. Enfin, le centre d’expertise DGA Essais en vol va recevoir un H160 pour la mise au point et la qualification des équipements et des futurs systèmes d’armes.

Loïc Salmon

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