Armées de Terre et de l’Air : « Acinonyx », exercice TAP majeur et interalliés
Pour la première fois, des troupes aéroportées (TAP) françaises et américaines se sont entraînées ensemble en France, au cours de l’exercice annuel interarmées « Acinonyx », tenu du 5 au14 février 2018 dans le Sud-Ouest de la France.
Le colonel Bertrand Debray, chef de corps du 8ème Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), a présenté cet exercice à la presse le 1er février à Paris.
« Acinonyx ». Organisé par la 11ème Brigade parachutiste et la Brigade aérienne d’appui et de projection, cet exercice a mobilisé plus de 1.000 soldats à partir du Pôle national des opérations aéroportées de Toulouse/Francazal, dans des conditions d’engagement proches de la réalité. La composante aérienne a inclus : 1 A400M Atlas, 1 C-160 Transall, 1 C-130 Hercules et 1 Casa, avions de transport tactique français ; 2 C-130J Hercules américain ; 2 Alphajet, 6 Rafale et 4 Mirage 2000C français. Engagées par saut sur la zone du camp de Ger, les TAP ont effectué plusieurs missions : saisie de zones et sécurisation de sites ; reconnaissance offensive et destruction d’objectifs ; mise en place d’une chaîne de décontamination, suite à un incident chimique. Les parachutistes français et ceux de la 173ème Brigade aéroportée américaine, stationnée au camp de Caylus, ont ainsi pu s’entraîner avec : le 5ème Régiment d’hélicoptères de combat ; des personnels du 2ème Régiment de dragons pour le traitement de la menace chimique et bactériologique ; des équipes du 132ème Bataillon cynophile de l’armée de Terre ; un détachement du 516ème Régiment du train pour l’escorte des convois. « Acinonyx » avait pour premier objectif d’entraîner la capacité de projection, par voie aérienne, d’une force de réaction rapide de TAP depuis Toulouse (illustration). Il a aussi permis la validation avant projection du 8ème RPIMa, en vue de son déploiement en Côte d’Ivoire en juin 2018.
La « capitale de l’urgence ». A Toulouse, le Pôle national des opérations aéroportées peut, très rapidement, regrouper 800 militaires et leurs matériels et les envoyer partout dans le monde jusqu’à 5.000 km, grâce aux A400M basés à Orléans. La Brigade aérienne d’appui et de projection gère tous les avions de transport et de liaison : C-160 Transall ; C-130 Hercules ; CN-235 Casa ; A 310 ; A 330 ; A 340 ; Falcon 900 ; Falcon 7 X ; Falcon 2000LX ; Xingu ; TBM 700 ; DHC-6 Twin Otter. S’y ajoutent les hélicoptères Puma, Super Puma, Fennec et Caracal. Grâce à l’alerte spécifique permanente dite « Guépard TAP», la 11ème Brigade parachutiste (BP) fournit une première réponse à une situation de crise. Sa principale mission consiste à s’emparer d’une zone aéroportuaire, rétablir son fonctionnement et la livrer à un autre élément de force déployé ultérieurement. La 11ème BP peut engager environ 700 combattants répartis en deux échelons d’alerte, le premier à 12 heures et le second à 48 heures. Depuis 2015, le « Guépard TAP » a été déclenché 8 fois sur le territoire national, en Centrafrique, au Gabon, en Côte d’Ivoire et aux Antilles (assistance après l’ouragan Irma). Répartie surtout dans le Sud-Ouest avec son état-major à Toulouse, la 11ème BP compte : le centre de formation initiale des soldats ; l’Ecole des troupes aéroportées ; 8 régiments (chasseurs, hussards, train, génie, infanterie de marine, artillerie et légion étrangère). Ses 7.500 militaires sont équipés d’ensembles de parachutage individuel et du combattant et, pour les commandos, de parachutes à ouverture retardée.
Loïc Salmon
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